(BFM Bourse) - La Bourse de Paris clôture en forte baisse ce vendredi soir, plombée par un rapport sur l'emploi américain plus faible que prévu, des résultats d'entreprises décevants et par une aversion au risque provoquée par l'incertitude sur les surtaxes douanières.
La Bourse de Paris débute ce mois d'août avec le moral en berne, inquiète de signaux laissant présager un ralentissement de l'économie américaine.
Le CAC 40 a plongé de 2,91% à 7.546,16 points, à la clôture de ce vendredi 1er août pour afficher son plus fort repli depuis le 9 avril dernier (-3,34%). En rythme hebdomadaire, l'indice vedette parisien rétrocède 3,68%.
Un climat délétère s'est installé sur les marchés, amplifié par la publication du rapport officiel de l'emploi aux États-Unis pour le mois de juillet. Ce document a mis en évidence une dégradation du marché du travail américain le mois dernier.
L'économie américaine a créé moins de postes que ce qui était anticipé, avec 73.000 emplois non agricoles créés en juillet aux États-Unis. Les attentes étaient logées à 104.000 créations de postes le mois dernier, selon le consensus compilé par le Wall Street Journal.
Un rapport "médiocre"
"Il est impossible de nier que le rapport sur l'emploi du mois de juillet est médiocre, avec une hausse de 73.000 emplois non agricoles contre 104.000 selon le consensus, mais le plus frappant est l'énorme révision à la baisse de 258.000 emplois pour les deux derniers mois", note James Knightley, chef économiste chez ING.
Des mouvements violents ont ainsi été observés sur plusieurs actifs. Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans recule à 4,235% alors qu'il évoluait autour de 4,40% un peu plus tôt dans la journée.
Surtout l'euro augmente ses gains, ou plus exactement, le dollar dévisse. La devise de la zone euro bondit de 1,2% face au billet vert à 1,1564 dollar alors qu’elle était en légère baisse de 0,3% avant cet indicateur.
Ces craintes d'une méforme de la première économie mondiale se propagent aussi aux cours du pétrole. Atones à la mi-journée, les prix de l'or noir décrochent, le contrat d'octobre sur le Brent de mer du Nord plonge de 2,8% à 69,72 dollars le baril, tandis que celui de septembre sur le WTI coté à New York lâche 2,6% à 67,47 dollars le baril.
L'appétit pour le risque a aussi été plombé par l'incertitude sur les droits de douane américains. Ce vendredi 1er août, les États-Unis devaient mettre en place de lourdes surtaxes douanières à l'encontre des pays avec lesquels ils n'étaient pas parvenu à un accord.
Le président américain, Donald Trump, a signé jeudi le décret instaurant ces nouveaux droits de douane. Leur application concrète entrera en vigueur le 7 août prochain, le temps, pour les douanes américaines, de s'organiser.
"Trump a également annoncé que les droits de douane sur les produits canadiens passeraient immédiatement de 25 % à 35 % (même si les produits conformes à l'accord de libre-échange États-Unis-Mexique-Canada resteraient exemptés, ce qui réduit l'impact). Le Canada est donc dans une certaine mesure pris pour cible", écrit Deutsche Bank.
Par ailleurs, la Chine a annoncé une contraction inattendue de son secteur manufacturier à 49,5 en juillet contre 50,2 attendu. Pour rappel, le chiffre de 50 marque la frontière entre une contraction et une expansion de l'activité.
Volée de déceptions sur le CAC 40
Les marchés étaient déjà sous pression avant ce rapport sur l'emploi, déçus par une nouvelle salve de résultats qui sont, dans l'ensemble, mauvais.
En queue de peloton du CAC 40, Teleperformance a plongé de 20,65% après avoir livré une croissance décevante et indiqué qu'il visait désormais le bas de sa fourchette de progression des revenus pour 2025.
Saint-Gobain a abandonné 9,3% après avoir fait état d'une dégradation de ses volumes au deuxième trimestre par rapport au premier.
Axa a perdu 7,85% alors que la société a livré des résultats "seulement" en ligne avec les attentes.
Engie a rendu 2,45%, pénalisé par un léger raté sur son résultat opérationnel courant.
Seules les valeurs défensives sont parvenues à s’extirper de ce marasme boursier, avec Orange en tête du CAC 40 (+3,60%), Sanofi (+1,9%) et Danone (+0,9%).