(BFM Bourse) - Le groupe énergétique a livré une copie d'ensemble conforme à ses attentes et a confirmé ses perspectives annuelles. Mais la rentabilité inférieure aux attentes fait sourciller les investisseurs.
En 2025, Engie a clairement redonné goût aux investisseurs à un secteur des "utilities" (services aux collectivités, comme la fourniture de gaz ou d'électricité), qui a été identifié comme une barrière protectrice face aux menaces douanières.
Le groupe énergétique a ravi par deux fois la Bourse en rehaussant en mars certains objectifs de moyen terme. Puis en mai, le groupe avait dépassé les attentes des analystes grâce notamment à la bonne performance de sa division d'infrastructures de gaz et de réseaux électriques.
En juin, Barclays s'attendait à ce que les prochaines publications soient du même acabit. La banque britannique était optimiste sur la teneur des résultats du premier semestre qui ont été publiés ce vendredi 1er août. Barclays s'attendaient à ce que ces comptes soient accompagnés d'une hausse de l'action.
Quelques semaines plus tard, le scénario de Barclays ne s'est pas matérialisé. Engie a dévoilé des résultats semestriels conformes à ses attentes mais marqués par un résultat opérationnel courant décevant.
Or, le marché se montre intraitable avec les publications d'entreprises, cette saison. Engie en fait l'amère expérience ce vendredi 1er août, avec un titre qui a ouvert sur un net repli de 8,3% avant de contenir sa baisse à 2,2% vers 11h30.
Incertitudes géopolitiques
Sur les six premiers mois de l'année, Engie a dévoilé un chiffre d'affaires en hausse de 1,4% en données publiées et de 2,9% en données comparables pour atteindre 38,07 milliards d'euros.
En excluant les activités nucléaires de la société en Belgique, Engie a généré un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 7,4 milliards d'euros, en baisse de 5,5 % en données comparables, tandis que le résultat opérationnel (Ebit) s'est établi à 5,1 milliards d'euros, en repli de 9,4% sur un an sur ces mêmes bases.
En prenant en compte les activités nucléaires en Belgique, l'Ebit ressort à 5,6 milliards d'euros, soit 2% en-dessous du consensus et de 1% sous les attentes de Morgan Stanley, logées à 5,7 milliards d'euros.
Ce raté s'explique notamment par un repli de 31,9% de la division "Supply & Energy Management" (qui englobe le trading, la fourniture et gestion des risques d'actifs énergétiques), et notamment de la sous-division "Energy Management" (-53,9% en organique).
Ce plongeon résulte de la "poursuite de la normalisation des conditions de marché, d'un effet négatif lié aux coûts de transport du gaz en Autriche et aux Pays- Bas ainsi qu’une activité plus faible au deuxième trimestre 2025 en raison des incertitudes géopolitiques et économiques"
La division "infrastructures" (développement et maintenance des infrastructures de gaz et de réseaux électriques) a vu son résultat opérationnel a bondi de 43,4% en données comparables, à 1,959 milliard d'euros.
Oddo BHF remarque que cette division a battu ses attentes (1,858 milliard d'euros) soutenue par des conditions météorologiques favorables, une augmentation des tarifs en avril et juillet de l'année dernière et une bonne performance en Amérique latine (indexation et nouvelles constructions).
L'Ebit de la division "renewables and flex power" (énergies renouvelables, batteries, turbines à gaz), à 1,988 milliard d'euros, a également dépassé les prévisions du bureau d'études logées à 1,918 milliard d'euros, "malgré l'impact de la baisse des volumes hydroélectriques (-2,1 térawattheures en glissement annuel), mais grâce à la mise en service de nouvelles installations et à la baisse des taxes en France, tant dans le secteur hydroélectrique que dans celui de la production flexible".
Des perspectives reconduites
Le résultat net récurrent part du groupe atteint 3,1 milliards d'euros et recule de 15,9% en données comparables. Le bénéfice net a bondi de 50,5% en variation brute pour atteindre 2,9 milliards d'euros.
Engie a battu de 2% les attentes de Morgan Stanley sur le résultat net récurent part du groupe.
En ce qui concerne l'ensemble de l'année 2025, Engie a reconduit ses prévisions malgré un contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant".
Pour 2025, le groupe table sur un résultat opérationnel hors nucléaire (Ebit) entre 8 milliards et 9 milliards d'euros et un résultat net récurrent part du groupe (RNRPG) situé entre 4,4 milliards et 5 milliards d'euros.
"Comme prévu, l’Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", explique sa directrice générale, Catherine MacGregor.
Morgan Stanley pense que ces prévisions impliquent un Ebit hors nucléaire minimum de 8,4 milliards d'euros pour l'exercice 2025, soit presque dans la moitié supérieure de la fourchette actuellement prévue de 8 à 9 milliards d'euros.
"Si l'absence de révision à la hausse des prévisions aujourd'hui peut décevoir certains investisseurs, nous pensons que cela pourrait être un signe encourageant pour la suite de l'année (si notre hypothèse selon laquelle Engie sera en mesure de revoir ses objectifs à la hausse se confirme), ce qui pourrait inciter les investisseurs à rester impliqués dans le titre, même si nous traversons une période d'incertitude politique potentielle en France à l'automne", remarque le bureau d'études.
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