(BFM Bourse) - L'énergéticien a livré des résultats en légère hausse et supérieurs à certaines prévisions d'analystes au premier trimestre. Le groupe soigne ainsi sa surperformance par rapport au CAC 40 sur l'ensemble de 2025.

Depuis le début de l'année, Engie surperforme le CAC 40, prenant 20% quand l'indice parisien s'adjuge 6% sur la même période.

Plus largement, l'ensemble du secteur des "utilities" se porte bien en Europe. Ce terme, assez difficile à traduire, regroupe les sociétés assurant des services aux collectivités, tels que la distribution de gaz, d'énergie, le traitement de déchets ou encore les réseaux de chaleurs. En France, Engie et Veolia font partie de ce secteur où l'on retrouve également l'espagnol Iberdrola, l'italien Enel ou encore les allemands RWE et E.ON. L'indice Stoxx Europe 600 Utilities s'adjuge 11,25% depuis le début de l'année.

"Les 'utilities' ont surperformé la plupart des secteurs au cours des derniers mois, dans le cadre d'une 'fuite vers la qualité' (un repli vers les valeurs refuge, NDLR) motivée par l'incertitude liées aux droits de douane mondiaux", expliquait Alphavalue dans une récente note.

"Cependant, nous pensons que cette hausse de leurs cours a des limites, car la chute des prix de l'énergie et la faiblesse de la production d'énergie renouvelable depuis le second semestre 2024 posent des risques", prévenait le bureau d'études indépendants.

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Moins d'averses, moins de production d'électricité

Pour l'heure, Engie soigne en tout cas sa surperformance boursière avec ses résultats du premier trimestre. L'action de la société dirigée par Catherine MacGregor occupe la tête du CAC 40, s'adjugeant 4,1% en fin de séance, ce jeudi 15 mai.

Sur les trois premiers mois de l'année, Engie a dégagé des revenus de 23,3 milliards d'euros, en hausse de 5,6% en données comparables (hors effets de changes et de périmètre). En excluant les activités nucléaires de la société en Belgique, Engie a généré un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 4,9 milliards d'euros, en hausse de 1,4% en données comparables, tandis que le résultat opérationnel s'est établi à 3,72 milliards d'euros, en progression de 2,1% sur un an sur ces mêmes bases.

Ce dernier chiffre dépasse nettement les prévisions d'UBS et d'Oddo BHF, qui tablaient respectivement sur 3,29 milliards d'euros et 3,40 milliards d'euros.

Oddo BHF évoque des chiffres "solides", portés par avant tout par la division "infrastructures" d'Engie (développement et maintenance des infrastructures de gaz et de réseaux électriques). Cette division a généré un résultat opérationnel d' 1,45 milliard d'euros, en hausse de 43,5% sur un an et supérieur à la prévision du courtier (1,26 milliard).

Au sein de cette division, l'activité "Networks" (les réseaux électriques et les infrastructures gazières) a vu son résultat opérationnel grimper de 69% à 1,26 milliard d'euros. Engie explique que les résultats de cette activité ont été soutenus par "la hausse des tarifs en 2024 en Europe" et "l’augmentation des volumes distribués en France due à un climat plus favorable que l’année précédente".

Parmi les autres divisions, "Renewables & Flex Power", qui rassemble les énergies renouvelables, les actifs de stockages d'électricité, comme des batteries, et les actifs thermiques, a vu son résultat opérationnel reculer de 13,4% en données comparables.

Cette baisse s'explique notamment par "une moindre hydrologie en France et au Portugal" par rapport au premier trimestre 2024. Pour simplifier, les précipitations ont été moins importantes dans ces deux pays, et les barrages opérés par la société ont ainsi produit moins d'électricité.

À l'issue de cette publication, la société a confirmé ses objectifs 2025, à savoir un résultat net récurrent part du groupe compris entre 4,4 et 5 milliards d'euros et un résultat opérationnel hors nucléaire situé entre 8 et 9 milliards d'euros.

Oddo BHF a confirmé son opinion à "surperformance" sur le titre et son objectif de cours à 20 euros. "Nous apprécions le fait qu'une part importante de la performance (du premier trimestre, NDLR) soit due au 'networks', ce qui fournit un bon soutien à la génération de flux de trésorerie à long terme", explique le courtier.