(BFM Bourse) - Dans l'attente du verdict des banques centrales fin juillet, le CAC 40 a terminé à l'équilibre (+0,03%) vendredi, digérant la publication de résultats d'entreprises qui s'intensifie des deux côtés de l'Atlantique.
La Bourse de Paris s'est montrée hésitante tout au long de la séance de vendredi pour finalement boucler sur un gain anecdotique de 0,03% à 5.552,34 points dans un volume d'échanges toujours peu étoffé de 3 milliards d'euros. Après une ouverture en hausse de 0,6%, le CAC 40 a brièvement accru ses gains jusqu'à +0,8% avant de revenir à l'équilibre à la mi-journée, affichant même un repli marginal de 0,15% vers 12h45. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC se replie légèrement de 0,37%.
Optimiste quant aux décisions que doivent prendre les banques centrales ces prochaines semaines et rassurée par l'absence de nouveau rebondissement dans le conflit commercial sino-américain, le marché parisien a donc ouvert en nette hausse avant que de nouveaux commentaires du président de la Fed de St. Louis ne tempère les ardeurs des opérateurs.
Celui-ci a en effet déclaré qu'il se prononcerait en faveur d'une baisse de taux de 25 points de base lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire, estimant qu'une baisse plus importante n'est "pas nécessaire". Des propos qui interviennent au lendemain de ceux de son homologue de la Fed de New York, John Williams, qui a plaidé pour une action résolue afin de "vacciner" l'économie contre le poison d'une inflation trop faible, ce qui a alimenté les anticipations d'une baisse de 50 points de base des taux directeurs par la Fed à la fin du mois.
Réunion de la BCE la semaine prochaine
"Le risque d'une déception des investisseurs à la fin du mois est élevé. En effet, n'oublions pas que les deux dernières baisses de taux de la Fed se sont soldées par une baisse des marchés financiers", prévient Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque,pour qui une baisse de 25 points de base est déjà "largement intégrée dans les prix offerts par le marché".
La Banque centrale européenne tiendra également sa réunion de politique monétaire la semaine prochaine et des informations de presse rapportent que l'institution pourrait revoir sa cible d'inflation (actuellement d'"environ 2%") à la baisse. Autrement dit, pour les marchés, cela signifie que la BCE continuerait sa politique monétaire accommodante dans la durée. L'institution pourrait par ailleurs lancer de nouvelles mesures de soutien à l'économie de la zone euro et notamment une relance du programme d'achat de dettes (QE) suspendu en décembre.
Côté indicateurs, les prix à la consommation (hors produits frais) ont progressé de seulement 0,6% en juin sur un an au Japon, une évolution au plus bas depuis au moins un an et s'éloignant ainsi encore plus de la cible de 2% visée en vain par la Banque du Japon et le gouvernement depuis plus de six ans. Aux États-Unis, l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a fortement rebondi en juillet, effaçant en totalité le coup de frein enregistré en juin, selon l'indice de l'antenne locale de la Réserve fédérale (Fed) publié jeudi. L'indicateur est passé d'une quasi-stagnation en juin (+0,3 point) à une hausse marquée (+21,8 points) qui est, en outre, très supérieure à la hausse attendue par les analystes (+5 points).
Porté par Microsoft, Wall Street ouvre en hausse
La Bourse de New York grimpait à l'ouverture vendredi, bien aidée par la poussée de Microsoft, l'entreprise la plus chère de la place financière. Le groupe informatique a en effet dévoilé des résultats trimestriels bien meilleurs que prévu grâce à ses bonnes performances dans son activité de "cloud", l'offre de stockage dématérialisée. L'indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, gagne 0,2% vers 18h tandis que les deux autres indices (Nasdaq et S&P 500) évoluent à l'équilibre.Publicis au plus bas depuis février 2013
Sur le front des valeurs, le géant de la publicité Publicis lâche 6,5% à la clôtureen réaction à l'avertissement sur ses résultats annuels annoncé par le groupe dans le sillage de sa publication trimestrielle. La société dirigée par Arthur Sadoun craint notamment l'érosion des dépenses des annonceurs dans la publicité traditionnelle aux États-Unis, son premier marché. Dans l'autre sens, l'équipementier automobile Plastic Omnium domine le palmarès du SBF 120 avec un bond de près de 10% (+9,85%), et ce alors que l'industriel a également révisé à la baisse de son objectif de marge opérationnelle pour 2019. Plastic Omnium a néanmoins nettement surperformé un marché automobile mondial en berne au premier semestre 2019.
Au sein de l'indice phare, les propos des membres de la Fed font reculer les valeurs bancaires, Société Générale abandonnant notamment 1,5%, tandis que BNP Paribas (-0,9%) recule aussi. À noter que la première citée a également indiqué être en négociation exclusive pour racheter Socalfi, une filiale de My Money Bank en Nouvelle-Calédonie.
Du côté de l'or noir, les cours des références mondiales de pétrole brut ont tenté un timide rebond dans la matinée avant de revenir en territoire négatif dans l'après-midi. Vers 18h10, le baril de Brent de mer du Nord lâchait 0,97% à 61,98 dollars (-7,3% sur cinq jours) et celui de WTI texan cédait 1,1% à 55,05 dollars (-8,7% sur cinq jours).
Sur le marché des changes, enfin, la monnaie unique européenne recule nettement face au billet vert, lâchant 0,51% à 1,1220 dollar à 18h10, effaçant ainsi ses gains de la veille (+0,43%).