(BFM Bourse) - La Bourse de Paris s’accommode du risque politique en France, et affiche une nouvelle séance de hausse ce mercredi soir. Le CAC 40 rebondit de 0,66%, ce qui lui permet de se hisser de justesse au-dessus des 7.300 points.
La Bourse de Paris fait fi de l'incertitude politique en France, alors que se tient ce mercredi un vote crucial qui va sceller l'avenir du gouvernement Barnier. Le CAC 40 progresse de 0,66%, revenant in extremis au-dessus des 7.300 points, à 7.303,28 points ce mercredi soir. L'indice vedette parisien consigne sa troisième séance de hausse de la semaine, et la cinquième d'affilée.
Le gouvernement du Premier ministre, Michel Barnier, fait face au vote à l'Assemblée nationale sur deux motions de censure, l'une déposée par le Nouveau Front populaire (NFP) et l'autre par le Rassemblement national. Le RN a déjà indiqué qu'il voterait la motion déposée par le NFP, ce qui théoriquement devrait rassembler nettement plus de votes que les 288 requis pour précipiter la fin du gouvernement Barnier. L'issue du vote devrait être connue vers 20h.
Sur les obligations, l'écart entre le rendement du titre de dette à 10 ans de la France et celui de même échéance de l'Allemagne, mesure du stress des investisseurs sur la dette française, s'établit à 84,2 points de base (soit 0,842 point de pourcentage). Un niveau qui reste inférieur aux 88 points de base observés lundi.
Un risque intégré
"Les tensions sur le marché obligataire français sont, évidemment, toujours présentes (…) Mais pour l’instant, il n’y a aucune panique. Sauf surprise de dernière minute, la motion de censure devrait être votée. C’est déjà intégré dans les prix des actifs financiers.", explique Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Avec ces remous politiques, on en oublierait presque la batterie de statistiques américaines publiées dans l'après-midi. L'enquête ADP sur l'emploi américain, prélude imparfait aux chiffres officiels qui seront publiés vendredi, révèle une baisse plus forte qu'attendu des créations de postes dans le secteur privé en novembre. Quelque 146.000 emplois ont été créés le mois dernier, ce qui est inférieur aux 150.000 anticipés par les économistes.
Un peu plus tard, les opérateurs ont pris connaissance d'une progression de 0,2% des commandes industrielles en octobre ainsi que d'un ralentissement plus important que prévu de la croissance dans le secteur des services américain en novembre. L'indice ISM des services s'est contracté à 52,1 points le mois dernier, contre 56 points en octobre, alors que les économistes l'attendaient en moyenne à 55,5 points.
Cette publication "pourrait influencer la décision de la Réserve Fédérale lors de sa réunion de décembre pour potentiellement baisser les taux de 25 points de base supplémentaires, poursuivant ainsi la normalisation des taux qui est essentielle à la reprise nominale actuellement en cours. Les pressions sur les prix encore élevées montrées dans le rapport (composante prix à 58) maintiennent toujours la Fed en 'mode normalisation', et non en 'mode baisse agressive'", avance Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.
Cette série de statistiques a amené les investisseurs à revoir à la hausse leurs attentes sur les intentions de la Réserve fédérale américaine sur ses taux. Selon l'outil CME FedWatch, ils sont désormais 79,2% à parier sur une baisse des taux directeurs américains ce mois-ci contre 72,9% mardi, et 66,5% la semaine dernière.
Carton rouge pour Orange
Du côté des valeurs, le secteur automobile était bien orienté. En tête du CAC 40, Renault a repris 4,9%, quand Forvia a rebondi de 5,5% tandis que Opmobility et Valeo ont grimpé respectivement 4,5% et 4%.
Lanterne rouge de l'indice vedette parisien, Orange a cédé 3% après que Morgan Stanley a dégradé la valeur à "pondération en ligne" contre "surpondérer". L'établissement estime que l'intensification de la concurrence en France est de mauvais augure pour son principal indicateur de rentabilité, qui pourrait reculer l'an prochain dans l'Hexagone.
Hors indice phare, Rémy Cointreau a reculé de 1,9% pénalisé par Deutsche Bank qui a abaissé à "vendre" sa recommandation.
Pierre et Vacances a progressé de 3,7% après avoir renoué avec les bénéfices pour la première fois depuis plus de 10 ans.
Sur les autres marchés, l'euro grignote 0,15% face au dollar à 1,0526 dollar. Le pétrole cède du terrain après les chiffres des stocks hebdomadaires d'or noir aux Etats-Unis. Le contrat de février sur le Brent de mer du Nord perd 0,5% à 73,27 dollars le baril tandis que celui de janvier sur le WTI coté à New York redonne 0,6% à 69,53 dollars le baril.