(BFM Bourse) - Le numéro un européen des loisirs a annoncé que ses comptes étaient revenus dans le vert à l'issue de son exercice 2023-2024, et ce pour la première fois depuis plus de 10 ans. Pierre et Vacances confirme ses objectifs à moyen terme, actualisés au printemps dernier.

Après avoir nettement souffert pendant la crise sanitaire, le temps est radieux pour les groupes évoluant dans l'univers des loisirs et des voyages. Mardi, Compagnie des Alpes a annoncé une année 2023-2024 "record" après avoir profité d'une forte fréquentation de ses stations de ski et de ses parcs de loisirs. L'exploitant de domaines skiables, qui gère par ailleurs des parcs à thème (Astérix, Futuroscope, musée Grévin, etc.) a aussi fait part de son optimisme sur sa rentabilité pour l'exercice 2024-2025.

Dans l'univers des petites et moyennes capitalisations, ce regain d'activité est aussi visible chez Pierre et Vacances. Le groupe spécialisé dans les résidences de tourisme a dévoilé des résultats annuels 2023-2024 marqués par un retour dans le vert.

A la Bourse de Paris, cette franche amélioration des comptes est saluée par le marché. Le titre bondit de 6,1% à 1,384 euro vers 11h45.

Pour mieux appréhender la lecture de ses comptes et qu'ils soient "plus représentatifs de son activité.", Pierre & Vacances a décidé d'exclure "les normes IFRS16 et IFRS11. Ainsi sur l'ensemble de son exercice 2023-2024 (clos fin septembre), le chiffre d'affaires des activités touristiques s'est élevé à 1,8 milliard d'euros (hors IFRS), soit une hausse de 3,7% par rapport à l'exercice 2022-2023, et de 32% par rapport à l'année 2018-2019, dernier exercice avant la pandémie de Covid-19.

Un retour aux bénéfices

L'activité ressort donc en progression "malgré une base de comparaison de plus en plus difficile", rappelle TP ICAP Midcap. Surtout, le groupe a fait état "comme attendu d'une nouvelle amélioration de sa rentabilité" à la faveur d'une bonne orientation de sa croissance et surtout de la très bonne exécution de son plan d’économies de coûts avec 56 millions d'euros réalisés depuis 2022, note le bureau d'études.

"Nos clients nous demandent de plus en plus de confort, de qualité de services et d’activités sur place, ce qui fait augmenter le chiffre d'affaires. En parallèle, on s'est occupés de nos coûts et notamment nos coûts centraux ce qui a été bénéfique pour notre rentabilité", a déclaré Frank Gervais, directeur général de Groupe Pierre & Vacances-Center Parcs à l'antenne de Good Morning Business, ce mercredi matin.

Ainsi, Pierre et Vacances a réalisé un excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté à hauteur de 174,3 millions d’euros, soit une hausse de 27,1% par rapport à l'année 2022-2023, ce qui est supérieur aux attentes de TP ICAP Midcap qui tablait sur 170,8 millions d'euros. Retraité d'une subvention Covid de 10,9 millions d'euros perçue au premier semestre en Allemagne, l'Ebitda du groupe ressort à à 163,4 millions d'euros, dépassant ses propres anticipations, logées à 160 millions d'euros.

La rentabilité de la société a notamment été soutenue par la marque Pierre et Vacances qui a vu son Ebitda tripler par rapport à l’an dernier ainsi que par une bonne dynamique chez Center Parcs "toujours premier contributeur à la marge du groupe (+6,8% à 147,5 millions d'euros)", relève aussi Florian Cariou, analyste chez TP ICAP Midcap. Ce qui a permis de compenser "l'incidence nette de l'inflation".

La bonne nouvelle de la publication est bien évidemment le retour aux bénéfices sur une année de Pierre et Vacances. Le groupe a dégagé un résultat net positif à 28,7 millions d’euros après avoir essuyé "plus d’une décennie de pertes". Ce niveau de profits ressort cependant en dessous des attentes de TP ICAP Midcap "en raison de charges exceptionnelles et d’impôts plus élevés que prévu".

Un endettement en forte baisse

Pierre et Vacances a aussi poursuivi ses efforts en matière de discipline financière, avec une nette réduction de la dette brute. " Sur la structure financière, le point marquant est évidemment d’abord la très nette réduction de la dette brute (53,9 millions d'euros contre 389,8 millions d'euros l’an dernier) et le maintien d’une trésorerie nette positive pour la troisième année consécutive (33 millions d'euros contre 79 millions d'euros l’an dernier) malgré un programme de capex (dépenses d'investissement) toujours conséquent (97 millions d'euros), signe que le groupe a bien tourné la page de sa restructuration financière", poursuit Florian Cariou.

Rappelons que le groupe, qui était au bord de la faillite, avait mené une difficile et lourde recapitalisation en septembre 2022, devenue inévitable en raison de l'impact de la crise sanitaire sur ses comptes, déjà dégradés étant donné l'accumulation d'exercices déficitaires sur les précédentes années.

Des objectifs moyen terme reconduits

Après cette réalisation qualifiée de "solide" par TP ICAP Midcap, Pierre et Vacances table sur une nouvelle progression de sa rentabilité sans pour autant en préciser son ampleur. La société se contente d'indiquer qu'elle confirme sa trajectoire de croissance de son excédent brut d'exploitation ajusté en 2024-2025 en vue d'atteindre ses objectifs financiers à moyen terme, actualisés en mai dernier.

L'entreprise compte réaliser un Ebitda ajusté de 200 millions d’euros en 2026, avant 220 millions d’euros en 2028, ce qui extériorise une marge opérationnelle de 10% dès 2026, rappelle Pierre et Vacances.

"Cela devrait passer d’abord par une poursuite du programme d’économies de coûts, la croissance étant à ce stade logiquement plus incertaine même si à date les réservations sont stables par rapport à l’an dernier et que le groupe devrait bénéficier de la fin de l’effet baisse de stock sur Pierre & Vacances", avance Florian Cariou qui reconduit ce mercredi sa recommandation à l'achat ainsi que son objectif de cours de 2,2 euros sur Pierre et Vacances.