(BFM Bourse) - Le marché parisien a grimpé jusqu'à plus de 5650 points jeudi matin, un nouveau pic annuel, grâce à une batterie de publications d'entreprises démontrant qu'en dépit des incertitudes macro-économiques les résultats des grandes sociétés françaises, de LVMH à Danone en passant par Schneider, demeurent solides. À la mi-séance, le CAC 40 tempère un peu sa hausse en attendant la conférence de Mario Draghi.
L'indice phare tricolore progresse de 0,29% à 5621,98 points jeudi vers 12h30, modérant un peu son avance par rapport au début de séance où le CAC 40 a inscrit un nouveau plus haut de 2019 à exactement 5652,21 points. Si les investisseurs se montrent ainsi légèrement plus prudents avant de découvrir la teneur exacte du discours du président de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi, la tendance reste soutenue par la multiplication de signaux rassurants sur la santé des entreprises cotées avec des résultats conformes ou en avance sur les prévisions à l'issue du premier semestre.
Sept ans presque jour pour jour après le mémorable "whatever it takes", sa déclaration qui a contribué mis fin à la spéculation contre la dette des Etats périphériques de la zone euro en 2012, Mario Draghi tiendra à 14h30 l'une de ses dernières conférences de presse en tant que président de la BCE, avant que Christine Lagarde ne lui succède en octobre. Aux yeux de Barbara Vacher, chez IG, "tous les voyants semblent au vert pour que la Banque centrale européenne délivre cet après-midi un compte-rendu de politique monétaire particulièrement accommodant. Mais jusqu’à quel point ?" Les paris sont ouverts, la plupart des observateurs s'attendant à ce que l'institution présente des indications prospectives encore plus accommodante qu'au mois de juin, où elle avait indiqué qu’elle ne changerait pas le niveau des taux d’intérêt directeurs au moins jusqu’à la fin du 1er trimestre 2020.
"Moins probable, mais pas complètement exclu", selon IG, "la BCE pourrait aussi décider de devancer la décision de politique monétaire de la Fed en décidant dès aujourd'hui d’une baisse des taux, en particulier celui sur les dépôts, dont le niveau déjà bas, négatif à -0,40%, est l’un des leviers pour inciter les banques à prêter davantage – et stimuler ainsi consommation des ménages et investissements des entreprises". La relance d’un programme de rachat d’actifs auquel la BCE a mis fin en décembre 2018, apparaît comme l’option la moins évidente, le dispositif faisant encore débat au sein même du conseil des gouverneurs de la BCE.
En attendant le verdict, les résultats des entreprises apportent donc de nombreux motifs de confiance aux opérateurs. Ainsi LVMH grimpe de 1,5% (flirtant avec les 200 milliards d'euros de capitalisation) au vu d'un premier semestre exceptionnel avec une croissance organique de 12% de ses ventes, à plus de 25 milliards d'euros. Mais c'est Vallourec (+14,5%) qui signe la plus forte performance du SBF 120, grâce à la confirmation des objectifs 2019 du groupe qui a fortement amélioré sa génération de trésorerie au trimestre écoulé.
Pèle-mêle, les comptes de sociétés aussi diverses que Technicolor (+15,3%), Lisi (+13%), Ipsos (+8,2%), Elior (+4,5%) Schneider Electric (+2,2%), Bureau Veritas (+3,5%), Stef (+2,5%) ou encore Danone (+1,4%) sont aussi salués.
Le tableau n'est toutefois pas unanime. Eramet décroche de 8,8% après l'abaissement de ses prévisions annuelles. L'équipementier automobile Le Bélier flanche de 6,5% sur fond de baisse de 10% de son chiffre d'affaires semestriel, dans un contexte marqué par un recul inédit des ventes en Chine. Le groupe de conseil Wavestone cède 7,75%, après avoir reconnu que le taux d'activité de ses consultants était resté sous pression au trimestre écoulé. JCDecaux perd 5,7% malgré une forte progression des comptes semestriels, le groupe ayant fait miroiter un chiffre d'affaires seulement stagne pour le trimestre entamé. Enfin, Atos lâche 4,3% avec là aussi des résultats en amélioration, mais une contraction de l'activité dans certaines zones.
Du côté du pétrole, le cours du baril de Brent gagne 1,17% à 63,92 dollars et celui du WTI 1,13% à 56,51 dollars. Sur le marché des changes, la stabilité s'impose avec une parité euro/dollar de 1,1140 (+0,02% pour la monnaie unique).