(BFM Bourse) - L'annonce d'un nombre étonnamment faible de créations d'emplois le mois dernier aux Etats-Unis a déstabilisé les investisseurs vendredi. Le CAC 40 a flanché de 1,08%, minimisant fortement sa performance hebdomadaire.
Balloté cette semaine entre différents indicateurs relatifs à la vigueur du marché du travail dans la première économie mondiale, le marché parisien a terminé la semaine sur une note négative, perdant 1,08% à 6.689,99 points vendredi à la clôture, réduisant à quelques points (+0,12%) son avance hebdomadaire.
Après le rapport de la société ADP, mercredi, les inscriptions hebdomadaires au chômage, jeudi, le rapport officiel devait servir ce vendredi de "juge de paix" en termes de bulletin de santé du marché de l'emploi ces dernières semaines outre-Atlantique. Finalement, les statistiques officielles sont allées dans le même sens que celles d'ADP, et même au-delà puisque l'économie américaine (hors secteur agricole) n'a créé que 235.000 postes en août, selon le rapport du ministère du Travail, bien loin des 700.000 créations et plus (le plus optimiste des économistes interrogés visait 1 million) attendues par le consensus. Pour mémoire ADP, sur une base différentes, avait fait état de 374.000 créations de postes, contre 625.000 attendues.
Conclusion, selon John Plassard, le stratégiste de Mirabaud, ceux qui pariaient sur le début d’un tapering dès la réunion de la Fed des 21/22 septembre devront se raviser. "Cependant, le début d’une réduction des rachats d’actifs en novembre est toujours sur la table", estime le spécialiste, soulignant que les employés à bas salaires (dans le secteur des services) ne sont toujours pas revenus sur le marché du travail pour l'instant, mais devraient commencer à le faire lorsque les aides gouvernementales spéciales à l’emploi expireront prochainement. De ce fait, les chiffres de l’emploi de septembre et d’octobre devraient vraisemblablement se situer dans le haut de la fourchette des attentes («grâce à» la fin des aides gouvernementales spéciales et retour à l’école), estime-t-il "mais il faudra peut-être un moment pour que le consensus digère et comprenne pourquoi il y a eu un tel écart entre les attentes et le chiffre réel du jour..."
À Wall Street, la réaction restait modérément négative avec un repli de 0,1% pour le S&P 500 et -0,25% pour le Dow au moment de la clôture européenne, tandis que le Nasdaq Composite enregistrait un léger gain de 0,1%, au terme d'une semaine finalement calme comme c'est typiquement encore le cas avant le week-end prolongé du Labor Day. Wall Street restera en effet fermée lundi pour la fête du Travail, qui marque la vraie fin des vacances outre-Atlantique.
Au sein de l'indice phare parisien, seule une poignée de valeurs (dont Danone, après 12 baisses au cours des 13 dernières séances, ou Vivendi) ont gardé une orientation positive vendredi, les plus fortes baisses étant affichées par Worldline (-3,5%), URW (-2,9%), Safran (-2,4%) ou Carrefour (-2,2%), le tout ne témoignant donc pas d'une orientation claire en termes de secteurs ou de style de gestion.
Certaines mid et small caps ont quant à elles brillé, à l'image du champion de la logistique du froid Stef qui a grimpé de 4,8% après avoir renoué avec son niveau d'activité pré-Covid au premier semestre, et affiché sa confiance pour la seconde partie de l'année. Technip Energies a pris 5,6% alors que le retrait progressif de son ancienne maison mère TechnipFMC du capital a permis l'entrée de HAL Investment, un fonds néerlandais d'origine familiale et à vocation d'investisseur de long terme.
Fermentalg a pour sa part reçu l'aval des autorités européennes pour l'utilisation de sa gamme d'huiles à forte teneur en oméga 3 DHA Origin dans l'alimentation des nourrissons, et gagné 6,8%.
Le spécialiste du "luxe accessible" SMCP a certes enregistré un rebond de ses ventes par rapport au premier semestre 2020, mais celles-ci restent largement en deçà de leur niveau d'avant-crise, et le propriétaire de Sandro, Maje et Claude Pierlot a publié un résultat net seulement à l'équilibre. Après une ouverture en hausse, le titre a rapidement glissé dans le rouge pour finir à -3,4%.
Au rayon énergétique, les cours pétroliers marquaient à peine l'arrêt (-0,4% pour le WTI texan à 69,70 dollars, avec les perturbations liées à l'ouragan Ida, mais à peine -0,08% à 72,97 dollars pour le Brent, qui arrive de la mer du Nord).
Sur le Forex enfin, l'euro était une nouvelle fois soutenu à 1,1884 dollar (+0,08% depuis la veille, soit 1,5% repris en deux semaines avec les débats au sein de la Banque Centrale Européenne sur l'opportunité d'ajuster, à la baisse, le montant du soutien monétaire.).