(BFM Bourse) - Après avoir déjà vendu en juillet un bloc de 9% du capital de Technip Energies, TechnipFMC se défait de 9,9% supplémentaires... sans entraîner de baisse du cours de son ancienne filiale. Explications.
La cession par un actionnaire de référence d'un bloc important (plusieurs pourcents) du capital d'une entreprise s'accompagne généralement d'une baisse ponctuelle du cours. Cela s'est encore vérifié cette semaine avec la cession par Bernard Arnault des 5,7% du capital de Carrefour qu'il détenait encore via sa holding groupe Agache. Même si l'opération a été rondement menée -en quelques heures seulement via la construction accélérée d'un livre d'ordres- elle a entraîné un repli de 5,5% du cours mercredi.
Mécaniquement, un afflux de titres inhabituel par rapport à la demande quotidienne fait en effet pression sur le prix : comme un jour de marché où l'arrivage massif d'un produit quelconque sur tous les étals.
Mais le résultat d'une telle opération peut, dans une minorité de cas, aboutir à une appréciation du cours de la société dont s'échange une part du capital - notamment lorsque le prix négocié envoie au marché un signal positif.
Ainsi la cession par TechnipFMC de près de 10% du capital de Technip Energies (soit schématiquement la vente par la partie américaine d'une part du capital de la partie européenne de la société éphémèrement créée par la fusion de Technip et de FMC) se traduit vendredi par une progression du cours du vendeur. Ce qui est attendu puisque le marché intègre le fait qu'il empoche le produit de la vente, mais la hausse de TechnipFMC reste modérée, +0,63% à 5,74 euros. De façon moins intuitive, c'est Technip Energies qui profite le plus de l'opération, bondissant de 5,94% à 11,685 euros.
Après une précédente cession de 9% du capital fin juillet, TechnipFMC a annoncé vendre 17,6 millions d'actions supplémentaires de Technip Energies (9,9% du capital cette fois), ce qui ramène sa participation à 12,3%.
Alors qu'une décote est habituellement consentie dans ce cas, le prix de vente à été fixé à 11,15 euros, un peu plus haut que le dernier cours de clôture de 11,03 euros.
De plus, un seul acquéreur emporte ce bloc de 9,9%, pour un total de 196,2 millions d'euros. Et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de la société d'investissement néerlandaise HAL, une entité contrôlée par la discrète mais richissime famille Van der Vorm (qui a récemment empoché 4 milliards d'euros en vendant GrandVision à EssilorLuxottica).
Dans le détail, HAL va d'abord acquérir 4,9% de Technip Energies, puis au même prix un bloc de 5% une fois obtenu l'aval des autorités brésiliennes de la concurrence (attendu au début du quatrième trimestre).
HAL détient aujourd'hui un portefeuille diversifié, comprenant des parts dans Boskalis (spécialiste du dragage et des équipements offshore), Vopak (terminaux pétrochimiques), Coolblue (distributeur en ligne d'équipements électroniques), Anthony Veder (méthaniers) et TABS Holland (bois et matériaux), entre autres. La compagnie est connue pour son approche à long terme - HAL a notamment détenu 25 ans ses parts dans GrandVision, à l'origine un réseau d'optique local, pour ne le revendre qu'une fois devenu un géant européen.
L'entrée du groupe néerlandais au capital de Technip Energies contribue donc à diminuer le risque de retour de papier de la part de TechnipFMC, tout en constituant un nouvel ancrage durable au sein du tour de table.
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