(BFM Bourse) - Les risques que font peser les nombreux gisements d'inflation sur l'économie mondiale limitent toujours l'appétit pour les actions. Les investisseurs ont fortement limité les prises de risque mardi, la séance se soldant par une baisse de 0,74% dans un volume d'échanges réduit.
La Bourse de Paris a mis fin dès ce mardi au rebond initié la veille sur fond de desserrement des contraintes sanitaires dans plusieurs grandes villes de Chine. Perdant jusqu'à 1,35% en séance, le CAC 40 a tout de même réussi à limiter les dégâts en clôture, terminant tout juste à 6.500,35 points soit "seulement" 0,74% plus bas que la veille. Une nouvelle fois, les volumes d'échanges n'ont même pas atteint la barre de 3 milliards d'euros, à 2,73 milliards.
La sempiternelle menace de l'inflation, et notamment ses répercussions sur les rendements des obligations (entraînant une amélioration du rendement des obligations, ce qui améliore leur attrait par rapport aux actions avec l'équivalent de pratiquement de 3% d'intérêts annuels en misant sur les bons à dix ans du Trésor des Etats-Unis), est évidemment toujours aussi présente. Les banques centrales sont en mode plus restrictif et souvent encore plus que prévu, à l'image notamment d'un relèvement de 0,5 point des taux de la banque centrale d'Australie, parmi maints exemples. Cette hausse, la plus marquée depuis 22 ans en Australie, sera suivie de tours de vis supplémentaires pour contenir la flambée des prix dans le pays.
Cette semaine, les investisseurs suivront avec attention la conférence de presse de la Banque centrale européenne (BCE), où Christine Lagarde pourrait confirmer le relèvement des taux d'ici cet été, pour la première fois depuis plus de dix ans... Outre-Atlantique la nouvelle lecture de l'inflation (CPI) est attendue vendredi, les économistes tablant sur un nouveau ralentissement du rythme de hausse des prix à +8,2% en mai. La Réserve fédérale américaine, qui a déjà entamé ce cycle de remontée de taux, partagera sa décision de politique monétaire la semaine prochaine. Les opérateurs s'attendent à ce que la Fed hausse le ton une nouvelle fois en relevant encore ses taux directeurs d'un demi-point de pourcentage.
Le rebond des parapétrolières
À un bon mois de la prochaine saison des résultats, l'actualité des valeurs parisienne s'est aussi montrée peu animée. On note le rebond de 7,45% de CGG, profitant d'un relèvement d'opinion de Société Générale, en plus d'un contexte porteur pour le pétrole. TechnipEnergies a gagné plus de 5% et Vallourec 2,8%, alors qu'au sein du CAC TotalEnergies s'est contenté de +0,4%.
Casino a perdu plus de 4%, les prétendants pour faire l’acquisition de GreenYellow se font rares selon les informations de BFM Buisness. La vente du spécialiste de l’efficacité énergétique semble n’intéresser que quelques fonds d’investissement, alors qu'elle est indispensable au désendettement de Casino.
Parmi les small caps, Global Bioenergies a gagné 8,65% en Bourse après avoir reçu les premières commandes de grands industriels, tels que L'Oréal qui est aussi actionnaire de l'entreprise.
Au lendemain d'une nouvelle incursion au-delà des 120 dollars, les cours des principales références de brut mondiales se maintenaient à haut niveau à 120,08 dollars (+0,48%) le baril de Brent en fin de journée.
L'euro s'affichait quasi-stable à 1,0698 dollar, l'actualité sur le marché des changes étant plutôt à chercher du côté du yen. La devise japonaise évolue sur des planchers depuis vingt ans face au dollar -et sept ans face à l'euro- en raison du décalage croissant entre la politique monétaire toujours ultra-accommodante de la Banque du Japon et le durcissement de la posture de la Réserve fédérale américaine.