(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a clôturé sur une légère hausse lundi (+0,21%), sans grande conviction toutefois à l'entame d'une semaine interrompue par le 1er mai et qui verra le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine livrer sa décision sur les taux d'intérêt.
En territoire négatif tout au long de la matinée, la Bourse de Paris a finalement bouclé dans le vert la première séance de la semaine, bien aidée par les valeurs bancaires et l'annonce l'arrivée à une phase "décisive" des négociations commerciales sino-américaines. Faute de nouvelle économique majeure et dans l'attente de la conférence de presse du président de la Réserve fédérale américaine mercredi, les opérateurs sont néanmoins restés plutôt prudents. Le CAC 40 s'est contenté d'un gain de 0,21% (peu ou prou ce qu'il avait perdu la semaine dernière) à 5.580,98 points, dans un volume d'échanges limité de trois milliards d'euros.
L'activité sur les marchés risque d'ailleurs de rester limitée cette semaine, pour plusieurs raisons. D'une part la Bourse de Tokyo a fermé ses portes vendredi dernier pour six séances consécutives (soit dix jours calendaires de fermeture avec les week-ends, du jamais-vu), la période de congés dite "golden week" se combinant avec la cérémonie d'accession au trône de l'empereur Reiwa. Même si le Nikkei n'a plus le rôle directeur qui était le sien il y a trente ans, il s'agit tout de même d'un repère en moins pour les opérateurs au début de la séance européenne. D'autre part, la Fed doit donc rendre son verdict sur les taux mercredi soir après Bourse. Enfin, à Paris, le 1er mai viendra interrompre la semaine et nombre d'intervenants prévoyant de prendre quelques congés en amont ou en aval de ce jour férié (sinon toute la semaine).
En attendant, quelques indicateurs sont venus donner du grain à moudre aux opérateurs, avec notamment l'inflation sur un an aux Etats-Unis, qui s'est très légèrement redressée en mars, à 1,5%, mais reste bien en dessous de la cible de 2% de la Banque centrale. De leur côté, les dépenses des ménages ont bondi de 0,9% en mars, signant leur plus forte hausse mensuelle en presque 10 ans. Dans le même temps, la croissance des crédits au secteur privé a décéléré en mars, à 3,1% au sein de la Zone euro, selon des chiffres fournis par la BCE.
Wall Street hésitante à l'ouverture
La Bourse de New York évoluait près de l'équilibre à l'ouverture lundi, marquant une pause au début d'une semaine riche en événements économiques, entre résultats d'entreprises, réunion de la Banque centrale américaine et nouveau rapport sur l'emploi. Après avoir bouclé la semaine dernière à des nouveaux sommets historiques (pour le Nasdaq et le S&P 500), les principaux indices new-yorkais s'affichaient en fin de matinée peu changés (+0,03% pour le Dow, +0,1% pour le Nasdaq et le S&P). Outre-Atlantique, près de la moitié des entreprises du S&P 500 ont désormais dévoilé leurs chiffres du premier trimestre et 77% d'entre elles ont publié des bénéfices supérieurs aux attentes des analystes.
Place aux small et mid-caps
Après les poids-lourds du CAC 40 qui ont ouvert le bal, les publications du premier trimestre se poursuivent, l'accent se portant davantage vers les petites et moyennes valeurs de la cote parisienne. Ainsi le concepteur et fabricant de matériels et d’accessoires de loisirs interactifs Guillemot a bondi de 6,7% tandis que la société a confirmé son objectif de chiffre d'affaires annuel malgré un début d'année compliqué. Dans le sillage de la récente annonce de ses revenus trimestriels, Groupe Jacques Bogart a poursuivi son beau parcours, gagnant encore 6,6%, après avoir déjà avancé de 4,1% vendredi. SMCP, maison mère des marques de prêt-à-porter Sandro, Maje et Claudie Pierlot, a grimpépour sa part de 7,9%, soit la meilleure performance du jour sur le SRD. La hausse des ventes en Chine et généralement en Asie a plus que compensé le recul en France au 1er trimestre, avec une progression globale de 9% du chiffre d'affaires annoncée par la société.Dans le reste de l'actualité, l'action Carbios a décollé de 15% tandis que Nestlé Waters, Pepsi et Suntory Beverage & Food Europe (Orangina) ont rejoint la consortium fondé par l'entreprise, qui a développé un procédé biotechnologique pour produire des bouteilles en plastique entièrement recyclable, et L'Oréal. L'objectif de l'entrée des nouveaux partenaires est de mettre en place un approvisionnement au niveau mondial en plastiques PET 100% recyclés.
Nouvelle autorisation pour Sanofi
Sanofi a de son côté gagné 1,7%, le laboratoire pharmaceutique ayant obtenu en l'espace de quelques jours trois autorisations de mise sur le marchés : pour le Libtayo en Europe, pour le Zynquista (confirmation de l'autorisation) également en Europe, et pour le Praluent aux USA pour la réduction des événements cardiovasculaires majeurs.
Le spécialiste du traitement du courrier Neopost a progressé de 2% alors que Didier Lamouche, connu pour son passage chez Bull (racheté par Atos depuis), STMicroelectronics et plus récemment Oberthur (fusionné avec la filiale de Safran, Morpho, pour devenir Odemia), prendra la présidence du conseil d'administration en juin, succédant à Denis Thiery.
Par ailleurs, le secteur bancaire s'est montré bien orienté toujours la journée -soit +2,6% pour Société Générale, +2,2% pour Crédit Agricole et +1,6% pour BNP Paribas à la cloche- alors que S&P a confirmé ce week-end la note triple-B des obligations souveraines de l'Italie.
En baisse après leur point trimestriel, Aures a abandonné 12,6% et Archos 11,9%. Boiron cède 3,7% à l'annonce d'une baisse de 10% des ventes au premier trimestre. Déception aussi pour Safe Orhtopaedics (-2,7%).
Au chapitre pétrolier, le Brent affiche un gain de 0,8% à 72,14 dollars vers 18h05, tandis que le WTI avance de 0,46% à 63,16 dollars.
Du côté des changes, l'euro est quasi stable à 1,1154 dollar (+0,06%), non loin du plus bas depuis mai 2017 inscrit vendredi.