(BFM Bourse) - Après un léger repli hebdomadaire (-0,65%), la Bourse de Paris rebondit nettement lundi (+0,66%) même si les opérateurs restent sur leurs gardes à la veille d'un vote crucial pour le Brexit, comme en témoignent les faibles volumes d'échanges.
Le CAC se reprend et efface, ce lundi, les pertes enregistrées la semaine dernière (-0,65%, première perte hebdomadaire des quatre dernières semaines) avec un gain de 0,66% à 5.265,96 points, dans un volume d'échanges toutefois limité à 3 milliards d'euros.
Les investisseurs semblent donc faire preuve de prudence, avant de nouveaux indicateurs macro-économiques, après la série décevante de statistiques émanant aussi bien de la Chine, des Etats-Unis ou de l'Europe ces derniers jours. D'ores et déjà ce matin, la production industrielle allemande (en repli de 0,8% en janvier) confirme une tendance morose. Les opérateurs ont pu prendre connaissance d'un léger rebond des ventes de détail aux États-Unis en janvier, qui ont progressé de 0,2% (le consensus attendait +0,1%), après leur plus forte chute mensuelle depuis presque dix ans en décembre. Plus tard cette semaine seront scrutés les chiffres des prix à la consommation et de la production industrielle, après la forte déception provoquée vendredi par le rapport sur l'emploi américain.
Toujours aux États-Unis, la Maison Blanche a dévoilé les grandes lignes de son projet de budget pour 2020. Celui-ci se base sur des prévisions de croissance toujours optimistes contrastant avec celles des économistes qui tablent sur un ralentissement économique. Washington mise ainsi sur une croissance de 3,2% en 2019 et 3,1% en 2020 après 2,9% en 2018. Le président de la Fed Jerome Powell a par ailleurs réitéré dimanche l'importance, pour la Banque centrale américaine, d'être patiente avant de remonter les taux.
Dans le reste de l'actualité internationale, les opérateurs auront les yeux rivés vers le Royaume-Uni, demain, où le parlement britannique examinera à nouveau la question du Brexit pour tenter de débloquer la situation actuelle, sans certitude d'y parvenir davantage que les fois précédentes, alors que la date théorique de la sortie de l'Union s'approche. Dans l'immédiat, le FTSE 100, l'indice phare britannique, s'adjuge 0,37%, un nouvel exemple de placidité du marché qui parie qu'un Brexit désordonné, qui ne servirait ni l'Europe ni le Royaume-Unie, finira par être évité sauf accident.
Safran en difficulté, les bancaires portent le CAC
L'équipementier aéronautique Safran accuse la plus forte baisse du CAC 40, en repli de 1,67%, après le crash d'un autre Boeing 737 Max 8. Six mois après celui subi par un appareil de Lion Air, la catastrophe aérienne qui a touché dimanche un avion d'Ethiopian Airlines sème le doute sur la sécurité de l'appareil équipé du moteur Leap, dernier-né de la co-entreprise entre Safran et General Electric. Outre-Atlantique, le titre Boeing est lourdement sanctionné (-6,7% vers 18h15) et a fait tanguer le Dow Jones à l'ouverture (-0,4%) avant que celui-ci ne se reprenne (+0,4% vers 18h15, +1% pour le S&P et +1,6% pour le Nasdaq)
Sur les 40 valeurs de l'indice vedette de la cote parisienne, 36 ont fini dans le vert lundi, et les plus belles progressions sont à mettre à l'actif des valeurs bancaires et automobiles. Si les premières citées profitent peut-être de la consolidation du secteur en Allemagne -une fusion entre Deutsche Bank et Commerzbank est évoquée avec insistance- (+4,2% pour Société Générale, +2,7% pour Crédit Agricole et +2,3% pour BNP Paribas), la progression des secondes en Bourse est plus étonnante, alors que le marché automobile chinois a de nouveau reculé en février, selon les chiffres de la fédération des constructeurs automobiles chinois (CAAM). Les ventes de véhicules ont ainsi baissé, pour le huitième mois consécutif, de 13,8 % à 1,48 millions d'unités. Malgré cette information, Renault s'adjuge 2,7%, Peugeot 2%, Valeo 1,1% et Michelin 0,8%.
En l'absence d'actualités majeures sur les autres poids-lourds de la cote parisienne, le secteur des biotechnologies se distingue grâce à plusieurs annonces. Le lancement d'une étude pédiatrique sur son élafibranor (susceptible d'être récompensée par une extension de la période d'exclusivité en cas de mise sur le marché) profite à Genfit (+5%) tandis que Sensorion grimpe de 9,3% après une levée de fonds. De son côté Abivax a bénéficié de l'annonce de résultats cliniques "impressionnants" dans la rectocolite hémorragique, une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, avant d'abandonner ses gains après que Janssen, la branche biopharmaceutique de Johnson & Johnson, a dévoilé lundi des résultats de phase 3 encourageants dans le traitement de la rectocolite (-0,6% pour Abivax à la clôture)
S'agissant de l'or noir, les cours s'orientent en hausse ce lundi matin avec +1,14% à 56,77 dollars le baril de WTI et +1,05% à 66,50 dollars le baril de Brent vers 18h50.
Au chapitre des devises, la parité euro/dollar reste inchangée à 1,1236.