(BFM Bourse) - Les opérateurs marchent sur des œufs dans l'attente de la réunion, mardi et mercredi, de la banque centrale des Etats-Unis. Lundi, le CAC 40 a abandonné 0,16% dans d'étroits volumes d'échanges.
La Bourse de Paris a marqué une pause lundi dans l'attente de la décision de la réserve fédérale américaine. Alors que les opérateurs avaient fait preuve d'un regain d'appétit en fin de semaine dernière, permettant au CAC 40 d'afficher un gain hebdomadaire de 1,04%, ils ont nettement réduit la voilure, cantonnant l'indice phare à 5.601,10 points (-0,16%). Un peu moins de 2,7 milliards d'euros ont été échangés sur la journée.
Tous les yeux sont braqués sur la Fed, dont le comité de politique monétaire (FOMC) se réunira à partir de mardi et rendra son verdict mercredi. À l'heure actuelle, souligne Mirabaud Securities, les opérateurs accordent "20% de probabilité au scénario d'une baisse de 50 points de base et 80% pour une baisse de 25 points de base". Le président des Etats-Unis s'est lui-même exprimé sans ambage : 25 points de base ne seraient pas suffisants, et il attend de Jerome Powell (qu'il ne se prive pas de critiquer) 50 points, au moins.
Historiquement (depuis 1974 précisément), le S&P 500 se trouve en nette hausse dans 70% des cas après une baisse des taux de la Fed, relève Mirabaud Securities, ce qui explique pourquoi "les investisseurs se délectent du fait que la Fed va baisser ses taux mercredi soir", quand bien même la situation économique (américaine) est loin d’être catastrophique.
"La semaine la plus dangereuse de l'année"
En dehors de la réunion de la Fed, mercredi, la Bank of Japan (BoJ) se réunira mardi et la Bank of England tiendra sa réunion jeudi. Ce qui fait dire aux experts de Mirabaud que nous entrons "dans la semaine considérée comme la plus dangereuse de l'année". La banque genevoise s'attend à ce que ces trois réunions de politique monétaire ne débouchent que sur une seule baisse de taux, celle de la Fed donc.
Des statistiques importantes sont par ailleurs attendus cette semaine, soit les PMI manufacturiers en zone euro et aux États-Unis jeudi et le rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi.
Sanofi domine le CAC
En attendant, la cote parisienne est restée animée par les publications trimestrielles, à l'image de Sanofi qui a gagné 1,5% après avoir longtemps dominé le palmarès de l'indice phare, grâce à des prévisions de croissance 2019 plus optimistes qu'auparavant, malgré une perte nette de 87 millions d'euros au deuxième trimestre, causée notamment par la dépréciation massive d'un de ses traitements contre l'hémophilie. Mais à la cloche ce sont Engie (+1,9%) et Atos (+1,6%) qui ont pris les premières places du podium.
Malgré des perspectives de chiffre d'affaires revues en baisse, Solocal a grimpé de pratiquement 4%, bénéficiant du fait d'avoir renoué avec un bénéfice net au premier semestre.
Genfit a pris 2,6% après avoir annoncé que l'autorité américaine du médicament (FDA) et son équivalente européenne (EMA) ont toutes les deux accordé la désignation de médicament orphelin à son produit phare élafibranor, en tant que traitement de la cholangite biliaire primaire (PBC), une maladie chronique du foie. Il s'agit là d'une deuxième corde potentielle à son arc, le composé étant aujourd'hui en phase finale d'étude dans la NASH, une affection du foie beaucoup plus répandue car liée essentiellement à la "malbouffe".
En revanche, le secteur automobile a souffert d'une conjonction de signaux inquiétants (baisse des immatriculations des grands marchés, dont la Chine, investissements colossaux à réaliser, incertitudes sur les préférences des consommateurs, etc.). Toutes les valeurs du secteur lâchent du lest, à l'instar des constructeurs (-1,8% pour Peugeot, -1% pour Renault) alors que les équipementiers ne sont pas épargnés (-1,8% pour Michelin, -1,1% pour Plastic Omnium ou encore -1,7% pour Faurecia).
Sur le marché pétrolier, les principales références de brut évoluaient en ordre dispersé, en légère hausse pour le WTI (+0,18% à 56,30 dollars) et en retrait de 0,06% à 63,35 dollars pour le Brent.
Du côté des devises, l'euro reprenait 0,13% à 1,1142 dollar.