(BFM Bourse) - Le CAC 40 termine en légère hausse lundi (+0,26%), les opérateurs limitant les prises d'initiative dans l'attente de la déferlante de résultats d'entreprises des deux côtés de l'Atlantique cette semaine et la réunion de la Banque centrale européenne jeudi.
La Bourse de Paris a longtemps hésité sur la direction à prendre lundi mais termine finalement la séance sur une petite hausse de 0,26% à 5.567,02 points, après avoir fini à l'équilibre vendredi dernier (+0,03%) et dans un volume d'échanges particulièrement faible de 2,5 milliards d'euros.
L'attentisme des opérateurs s'explique par les échéances importantes à venir. De fait, trois éléments majeurs devraient retenir l'attention du marché cette semaine : la réunion de la BCE jeudi, la très probable nomination de Boris Johnson au poste de Premier ministre britannique et l'intensification des publications trimestrielles au cours de la semaine. De fait, de nombreux groupes (Hermès, Faurecia, Ingenico, Nexity, Edenred, Eiffage, Orpea) vont publier leurs résultats trimestriels mardi et le rythme s’accélérera encore à partir de mercredi. Outre-Atlantique, plusieurs grands noms de la tech, dont Facebook, Google et Amazon, doivent également dévoiler leurs résultats trimestriels dans la semaine.
Concernant la BCE, dont la réunion se tiendra jeudi, les opérateurs se demandent si l'institution va assouplir sa politique monétaire ce mois-ci ou attendre septembre. Aux États-Unis aussi, les investisseurs s'interrogent quant à l'ampleur de la baisse des taux de la Fed la semaine prochaine. La Bourse de New York a ainsi terminé dans le rouge vendredi, lestée par ces interrogations après un article du Wall Street Journal citant le président de la Réserve fédérale (Fed) de Boston, Eric Rosengren. Selon celui-ci, "la Fed ne semblerait pas prête à opérer une réduction d'un demi-point, mais elle pourrait pratiquer d'autres baisses de taux à l'avenir au vu du ralentissement de la croissance mondiale et de la menace créée par les conflits commerciaux internationaux" relèvent les analystes de Mirabaud Securities Genève dans leur note matinale.
Des propos qui ont ajouté de la confusion sur les anticipations de baisses de taux alors que les indices avaient progressé jeudi en réaction aux propos tenus par John Williams, le président de la Fed de New York, qui estimait que les banques centrales devaient agir vite face à une inflation trop faible quand les taux d'intérêt sont proches de zéro et ne devaient pas attendre que les risques se matérialisent. "Selon le baromètre FedWatch de CME Group, les investisseurs évaluent dorénavant à 23% seulement la probabilité d'une baisse des taux plus forte, d'un demi-point, lors de cette réunion. Cette probabilité avait atteint plus de 70% après les déclarations de Williams" notent les analystes de Mirabaud.
Dans le reste de l'actualité économique, la Chine a annoncé samedi son intention d'ouvrir plus largement son secteur financier aux investissements étrangers, et ce dès 2020. Un geste de bonne volonté à l'égard de Washington au vu du conflit commercial qui les oppose et a précipité la croissance chinoise à un plancher depuis 27 ans.
Wall Street en ordre dispersé dans la matinée
La Bourse de New York a ouvert dans le désordre lundi, après avoir perdu du terrain vendredi dernier sur fond d'interrogations par rapport à la politique monétaire de la Fed. L'attention des opérateurs américains va se tourner, cette semaine, vers les publications des géants de la cote new-yorkaise que sont Google, Amazon ou encore Facebook. Vers 18h, le Dow Jones affiche une perte anecdotique (-0,06%) tandis que le S&P grappille 0,14% et que le Nasdaq avance de son côté de 0,6%.
Le rebond du pétrole profite aux valeurs du secteur
En matière de valeurs, celles liées à l'or noir profitent du rebond de celui-ci après une dernière semaine au cours de laquelle les deux références mondiales de brut ont lâché entre 5 et 7%. "Les tensions sur le détroit d’Ormuz (entre l'Iran et le Royaume-Uni notamment, ndlr) continuent, ce qui est potentiellement un risque majeur pour le marché du pétrole puisqu’un tiers du pétrole mondial transite par cette voie" indique Stéphane Déo, stratégiste chez La Banque Postale Asset Management, dans sa note matinale. TechnipFMC (+2,6%) domine le CAC 40 alors que le "supermajor" Total a évolué dans le vert toute la séance mais la boucle à l'équilibre. Sur le SRD, Vallourec (+5,2%), CGG (+2,7%) ou Schlumberger (+1,7%) avancent aussi.Derichebourg prend également 1,1% après que la Banque européenne d'investissement (BEI), bras financier de l'Union européenne (UE), a prêté 130 millions d'euros au spécialiste français du recyclage, effectuant ainsi sa première opération de ce type dans le secteur.
Sur le reste de la cote, Gensight Biologics signe la meilleure performance du jour sur le SRD (+11,6%). Dans l'autre sens, le titre Europacorp, toujours aussi volatil, abandonne 12,8%.
Profitant de l'annonce de la cession de sa filiale Vindémia, présente dans l'océan Indien, au distributeur GBH pour 219 millions d'euros, Casino gagne également 1,3%. Enfin, Maurel et Prom progresse de 3,5% après avoir soumis une offre de rachat au britannique Amerisur, pour une valorisation de 257 millions de dollars, qui a été refusée dans la foulée par son concurrent.
L'heure est donc au rebond sur le marché pétrolier avec un baril de Brent qui reprend 1,23% à 63,44 dollars vers 18h10, quand celui de WTI s'adjuge 1,22% à 56,31 dollars. Sur le Forex, la monnaie unique recule sensiblement face au billet vert, à 1,1212 dollar (-0,57%).