(BFM Bourse) - Proche de l'équilibre en matinée, la Bourse de Paris se replie à la mi-journée lundi. Si les banques, pétrolières et minières profitent de la poursuite de la hausse des rendements souverains et des prix des matières premières, la prudence s'impose alors que va s'ouvrir une nouvelle saison de résultats trimestriels.
Au sortir d'une semaine marquée par un surcroît de volatilité et bouclée sur une progression hebdomadaire de 0,65%, le CAC 40 temporise. Alors que la saison des résultats trimestriels débute cette semaine (avec le chiffre d'affaires de LVMH dès mardi, avant les comptes des banques américaines mercredi), le contexte de tension persistante des prix de l'énergie alimentant un rebond plus ou moins durable de l'inflation incite toujours à la modération. Peu après 13h00, le principal baromètre de la cote tricolore cède 0,290% à 6.540,96 points, dans un volume d'échanges d'environ 1 milliard d'euros.
"Les investisseurs digèrent des chiffres de l’emploi américains (de septembre) en-dessous des attentes du consensus et appréhendent le début de la saison des résultats d’entreprises américaines pour le troisième trimestre cette semaine" souligne le directeur des investissements de Mirabaud John Plassard pour justifier ce début de semaine prudent.
"Dans l'immédiat, les opérateurs de marché vont avoir les yeux tournés sur les résultats d'entreprises", écrit Christopher Dembik, directeur stratégie et macroéconomie chez Saxo Banque. "L'enjeu pour les investisseurs sera de mesurer l'impact de la progression des coûts (biens intermédiaires, matières premières, etc.) sur les comptes et, surtout, les prévisions des sociétés cotées. Il y aura des mauvaises surprises", prévient-il.
"La hausse des prix de l'énergie affecte évidemment les anticipations d'inflation", qui sont "source de tension sur le marché obligataire avec en plus le possible effet de l'anticipation du resserrement de politique monétaire", observe aussi Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale Asset Management.
Les investisseurs seront attentifs également à la publication du procès-verbal (les "minutes") de la dernière réunion de la Fed, qui pourraient selon Vincent Boy, analyste marchés chez IG, "confirmer un début de réduction des achats d’actifs au cours des prochains mois, voire suite à la prochaine réunion de politique monétaire le 3 novembre". Un scénario toujours privilégié par les opérateurs malgré les derniers chiffres décevants sur l'emploi.
Aux valeurs à Paris, la poursuite de la hausse des prix du pétrole (+2,2% à 84,2 dollars pour le Brent, +2,8% à 81,6 dollars pour le WTI vers 12h50) profite à TotalEnergies, qui affiche l'une des meilleures performances du CAC (+1,7%) à la mi-séance. ArcelorMittal (+4,5%) et Renault (+2,4%) dominent le palmarès, tandis que les bancaires restent relativement recherchées (+0,8% pour BNP Paribas et Société Générale, +0,5% pour Crédit Agricole) à la faveur du rebond des rendements obligataires. Les valeurs technologiques souffrent en revanche des craintes inflationnistes (-2,1% pour Capgemini, -1,9% pour Teleperformance et Worldline).
Hors de l'indice phare, la parapétrolière CGG décolle de 17% après son point d'activité trimestriel faisant état d'une solide reprise d'activité, tandis que Vallourec prend 4,6%. Eramet gagne également 5,5%, profitant de l'attrait des valeurs liées aux matières premières.
Carrefour cède de son côté 1,5% après avoir refusé une prise de contrôle par Auchan en raison de la complexité de la valorisation des actions de son concurrent, selon des informations du quotidien économique Les Echos.
Sur le marché des changes, la monnaie unique ne parvient toujours pas à rebondir face à un dollar toujours soutenu par les anticipations liées au resserrement à venir de la Fed (-0,15% à 1,1558 dollar à 13h). Le bitcoin, enfin, se stabilise à plus de 56.000 dollars