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Nouvelle séance nerveuse à la Bourse de Paris mercredi, avec un écart important de près de 100 points entre les points bas et les points hauts du jour, malgré l'absence de surprise concernant l'inflation américaine. Au final l'indice phare, le CAC 40, s'est replié de 0,14% à 7 216 points, proche du seuil technique des 7 200 points qui, en cas de rupture, sonnerait l'alerte d'une dépréciation supplémentaire en direction des 7 000 points symboliques, frôlés le 05 août.

Principal chiffre du jour, les CPI (Consumer Price Index) n'ont donc pas constitué de bonne, ou de mauvaise surprise. En rythme annuel, pour le panier de produits le plus large, la hausse des prix atteint 2,6%, soit une inflation conforme aux attentes, en hausse sensible par rapport à septembre (+2,4%). En rythme mensuel, hors alimentation et énergie, la hausse atteint 0,3%.

"On retiendra que la variation sur six mois annualisée de l’inflation sous-jacente, que Jerome Powell a évoquée lors du dernier FOMC (comité de politique monétaire de la Fed), s’approche encore un peu plus de la cible des 2%. Ce rapport confirme donc globalement la tendance de désinflation aux Etats-Unis et constitue un élément de satisfaction supplémentaire pour la Fed", estime de son côté Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.

Passé ce constat chiffré factuel, "l'inflation est une préoccupation majeure pour les ménages américains. Le cadre de ciblage de l'inflation de la Réserve fédérale est en décalage par rapport au ressenti des citoyens. Donald Trump saisira chaque occasion d'attaquer le bilan de la Réserve fédérale en matière d'inflation, même si ses politiques commerciales et budgétaires risquent d'accentuer l'inflation", pour les stratégistes d'Ostrum AM.

Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion, prenant un peu de recul, ironise sur la situation: "Alors que la lutte contre l’inflation a été l’un des principaux moteurs de la victoire de Donald Trump, celle-ci ayant atteint quasiment 20% depuis l’arrivée de Joe Biden, il est assez paradoxal de se dire que (i) c’est Donald Trump lui-même qui a initié le mouvement avec une relance budgétaire massive à la sortie du Covid et avant les élections perdues de 2020 et que (ii) alors que l’inflation américaine se normalise, son programme est jugé largement inflationniste (hausse des droits de douanes, arrêt de l’immigration...)".

Côté valeurs, Air Liquide a gagné 0,9% grâce à Jefferies qui est passé à l'achat sur le titre contre "sous-performance" précédemment. Le bureau d'études estime que les hausses de prix du spécialiste des gaz industriels sont soutenables et que sa valorisation s'avère attrayante. La tech est en revanche mal orientée dans son ensemble: STMicroelectronics a cédé 4,2%, Capgemini a rendu 3,9% et Dassault Systèmes 1,8%. Hors CAC 40, Nexans a repris 4,2% après avoir livré une feuille de route convaincante au marché à l'horizon 2028.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mercredi en ordre dispersé, le Dow Jones grappillant 0,11% et le Nasdaq Composite se contractant de 0,26%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a joué les moyennes, à l'équilibre quasi parfait à 5 985 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0540$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 67,80$.

A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité les indices des prix à la production aux Etats-Unis à 14h30.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Avec une bougie au long corps rouge mardi 12 novembre, l'indice a défini l'amplitude d'une nouvelle base de travail, entre les 7 200 points d'une part et les 7 340 points d'autre part, que nous basculons en zone de résistance graphique. Les volumes épais de cette séance clefs, conjugués au gap d'ouverture, donnent du sens à la rupture de seuil.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7340.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7200.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes