(BFM Bourse) - La psychologie de marché, déprimée mais sans accès de peur, reste inchangée sur le marché parisien qui a perdu, au travers de son baromètre le CAC 40 0,13% à 5 833 points. La digestion de chiffres sur l'emploi américain bien plus vigoureux qu'attendu est contre intuitivement difficile, alors que les Minutes de la Fed seront publiées ce soir, et les indices des prix à la consommation outre Atlantique demain.
"Encore une fois, en cette période bien singulière, « good news is bad news »," éclaire Thomas Giudici, co-responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion, signifiant par là que toute bonne nouvelle sur la santé de l'économie américaine est un pas de plus vers la poursuite d'une politique monétaire belliqueuse. "Pour juguler une partie des pressions inflationnistes, la Fed doit donc apaiser ce marché du travail, quitte peut-être à en « faire trop ». Les chiffres de l’emploi sont donc devenus l’une des boussoles des investisseurs", pour les stratégistes d'ECOFI.
Le marché reste par ailleurs sous le choc de la publication en début de semaine de l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro, au plus bas depuis mai 2020. L'indicateur à valeur de baromètre s'est enfoncé à -38,3, manquant des attentes pourtant pessimistes, au plus bas depuis mai 2020. "Les incertitudes persistantes sur la situation du gaz et de l'énergie en hiver n'ont pas diminué en raison de l'attaque des pipelines Nordstream. En plus des soucis économiques, il y a maintenant aussi une probabilité croissante d'une escalade du conflit militaire en Ukraine. Globalement, il y a peu de raisons d'espérer", pouvait-on lire sur le froid et laconique commentaire accompagnant la publication du cabinet spécialiste de finance comportementale... La banque japonaise Nomura abonde, pour qui "il y a peu de place pour un répit à venir", et qui reste pessimiste quant à la dynamique de l'indice, matérialisant un rappel d'un scénario de "récession imminente".
Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé ses prévisions de croissance mondiale à 2,7% en 2023, soit 0,2 point de moins que sa précédente estimation de juillet. L’institution pointe les risques de récession à venir sous l'effet de l'inflation persistante et du conflit en Ukraine. Le FMI anticipe toujours une croissance mondiale de 3,2% pour l'année en cours.
Côté valeurs, le secteur technologique est mal orienté après les mesures prises par Washington sur l'exportation de semi-conducteurs vers la Chine. STMicroelectronics a perdu plus de 3%, Worldline a cédé de son côté 2,2% tandis que Dassault Systèmes a terminé proche de l'équilibre à 33,84 euros. Capgemini a reculé de 1,50% alors que Jefferies a retiré le groupe français de sa liste de ses valeurs européennes préférées. ArcelorMittal a également été évincé de cette liste et termine en baisse également de 1,3% mardi.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé, le Dow Jones parvenant à grappiller 0,12% à 29 239 points et le Nasdaq Composite perdant 1,10% à 10 426 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,65% à 3 588 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 0,9730$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 89.20$.
A suivre en priorité à l'agenda statistique ce mercredi, l'indice des prix à la production outre Atlantique à 14h30 et les Minutes de la Fed, traditionnel compte-rendu du dernier FOMC, à 20h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La réaction de contestation amorcée le 30 septembre a vidé son réservoir d'énergie, le harami du 05 octobre ayant été confirmé par une clôture vendredi sur le niveau d'ouverture du 04 octobre.
Nous évoquions lundi un "danger", à ce stade, celui de l'ouverture sous le gap du 04 octobre, isolant graphiquement quatre séances, sous réserve de préservation du gap en clôture ce lundi. Or l'indice est venu en séance combler intégralement son gap d'ouverture. Aucun reliquat du gap du 04 octobre n'est par ailleurs visible. Ces éléments militent pour une poursuite, dans une volatilité décroissante, d'une baisse en direction des 5 640 points, à l'issue de quoi une courte réaction est possible.
Dans l'immédiat, la moyenne mobile à 20 heures (en bleu foncé en vue horaire) exerce une forte pression.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 6000.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

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