(BFM Bourse) - Faisant preuve d'une grande prudence avant l'issue de réunion FOMC de la Fed (Comité de politique monétaire), le marché français a reflué de 0,80% pour son indice phare, le CAC 40 mercredi. L'issue de la réunion de la Fed (19h00, soit bien après la clôture des marchés européens) a rimé avec attitude encore plus accommodante que prévu.
Si la puissante Institution monétaire dirigée par J. Powell a assuré ne pas opérer de nouveau tour de vis monétaire sur l'année en cours, une seule hausse des taux fédéraux (le loyer du Dollar) n'est à ce stade prévue pour l'année 2020. Et le rythme d'allègement de la taille du bilan sera ralenti, avant d'être arrêté plus tôt que ne l'envisageaient en moyenne les économistes.
Wall Street, à la fois soulagée, et sous la pression du secteur bancaire qui voit ses prévisions de rentabilité fortement diminuée, a terminé la séance en ordre dispersé. D'autant que les derniers développements sur le front de la guerre commerciale sino-américaine invitent à la prudence.
Sur cet épineux dossier justement, "une information de Bloomberg selon laquelle les négociateurs chinois pourraient faire machine arrière sur certaines de leurs concessions a mis le doute dans l’esprit des investisseurs" indiquaient les analystes de Mirabaud Securities Genève dans leur note matinale hier. Trump, tout en assurant que les négociations avançaient bien, a durci le ton en maintenant les surtaxes douanières existantes, en attendant d'être sûr que Pékin maintiendra ses engagements, avant la signature d'un accord bilatéral définitif.
Par ailleurs, l'imbroglio sur le front de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne (Brexit) se poursuit, avec, après les différents échecs dans les débats au Parlement britannique, la demande d'un report de la date du Brexit de 3 mois. La date de sortie était initialement prévu le 29 mars. L'enjeu est de parvenir à un accord explicitant les conditions de sortie, faute de quoi une sortie sans accord (scénario dit du hard Brexit), aux conséquences économiques considérables des deux côtés de la Manche, sera inévitable.
Au chapitre macroéconomique, très peu de choses à se mettre sous la dent mercredi. L'indice des prix à la production en Allemagne pour le mois de février a déçu, en se contractant de 0,1% en rythme mensuel, contre une cible à +0,2%. Par ailleurs, l'indice des prix à la consommation au Royaume-Uni, mesure phare de l'inflation, est ressorti au-delà de la cible, à +1,9% en rythme annualisé. Des chiffres paradoxaux en pleine crispation liée au Brexit, qui viennent s'ajouter à la publication enthousiasmante hier sur le front de l'emploi au Royaume-Uni, qui a montré une baisse du taux de chômage sous la barre des 4%, à 3.9% de la population active, soit un niveau proche du plein emploi.
Côté valeurs, Hermès a progressé de 1,08% avec la publication des comptes annuels. Le titre de l'un de nos principaux fleurons du secteur du luxe a bondi de 23,42% depuis le début de l'année. A titre de comparaison, le CAC a gagné 13,78%.
Teleperformance était entouré (+1,37% à 162,70 euros). Après avoir fait état d'un 8ème exercice comptable consécutif de croissance, le groupe a bénéficié d'un coup de pouce supplémentaire de Morgan Stanley.
A l'inverse, Elior a plongé de 6,46% à 12,60 euros, dans des volumes épais, plusieurs sources ayant évoqué auprès de Reuters un prix de cession des activités de restauration de concession (Areas) du groupe français en-deçà des attentes.
Séance faste à signaler pour Gaussin (+7,47% à 0,2445 euros). Le spécialiste de la "manugistique" a signé un contrat avec le port de Singapour.
De l'autre côté de l'Atlantique, si le Dow Jones (-0,55% à 25 745 points) a été pénalisé par le recul des valeurs bancaires suite aux propos accommodants de la Fed, le Nasdaq Composite (+0,06% à 7 728 points), à forte "coloration" technologique, est parvenu à s'extirper en territoire positif. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est légèrement contracté, de 0,29% à 2 824 points.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1420$. Le baril de WTI, un baromètre de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 60.20$.
Sur le plan macroéconomique ce jeudi, à suivre le bulletin économique de la BCE à 10h00, la décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre à 13h00, et pour les Etats-Unis, l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (indice Philly Fed) et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 13h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Aucun mouvement d'essoufflement de la tendance n'est à relever, à ce stade, au sens de nos indicateurs mathématiques, en particulier nos indicateurs d'oscillations. La moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) continue de constituer un niveau dynamique de soutien graphique. Avis neutre proposé à l'échelle de la séance de ce jeudi. Une marge de consolidation existe, sans remise en cause du biais acheteur, jusque sur la courbe de tendance précitée.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5445.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5205.00 points relancerait la pression vendeuse.

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