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Le marché continue de voguer, non sans une certaine houle, à mesure que se précisent - ou semblent de préciser ! - les mesures douanières chiffrées de la Maison Blanche. L'indice CAC 40 s'est contracté de 0,26% à 8 022 points lundi, se rapprochant davantage du seuil important techniquement des 8 000 points, une nouvel fois l'enjeu graphique de la semaine.

"L'incertitude a probablement été le facteur dominant pour l’évolution des actions ces quatre dernières semaines. De fait, le flou persistant entourant l'impact des politiques engagées par l'administration américaine a provoqué des ondes de choc sur l’ensemble des marchés mondiaux. Soutenues par la bonne tenue de l’économie et l’espoir d’un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine, les actions européennes ont néanmoins continué à surperformer", pour Geoffroy Goenen, responsable de la gestion des actions européennes chez Candriam

Les marchés actions ont pris acte de la dernière décision de Donald Trump qui souffle le chaud et le froid sur les droits de douane. Le président américain a annoncé des droits de douane de 25% contre tout pays achetant du pétrole vénézuélien, et ce à partir du 2 avril, date qu'il a décrétée comme un "jour de la libération".

Les investisseurs ont pris connaissance hier des "PMI" (purchasing managers index). Ces baromètres d'activité sont calculés pour rappel après dépouillement d'enquêtes passées auprès d'un panel de directeurs des achats, d'où leur caractère prédictif. Il s'agissait hier matin des données préliminaires pour le mois en cours. Si le PMI des services est ressorti à 50,4, celui des activités industriels a battu la cible, à 48,7, bien qu'encore sous le seuil des 50 points qui sépare par construction, une expansion d'une contraction du secteur considéré.

Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à Hamburg Commercial Bank, a apporté l'éclairage suivant: "Coïncidant avec l'arrivée du printemps, on observe des signes de renouveau dans le secteur manufacturier. S'il est prudent ne se pas surestimer l'impact d'un résultat ponctuel, il est toutefois encourageant de constater que la production a augmenté pour la première fois depuis mars 2023 et que l'indice relatif à cette variable s'est redressé pour un troisième mois consécutif."

"Cette croissance de l'activité des fabricants s'est en outre accompagnée d'un net ralentissement des replis des nouvelles commandes et de l'emploi. Si l'on peut arguer que cette amélioration s'explique par un rebond temporaire des importations en provenance des États-Unis, lié aux droits de douane, la volonté de l'Europe d'investir massivement dans la défense et les infrastructures - en Allemagne, un budget exceptionnel et historique correspondant a été approuvé la semaine dernière – permet toutefois d'espérer une reprise plus soutenue dans les mois à venir."

A 50,2, la composante allemande des services est toutefois décevante, le consensus s'établissant à 52,3.

Côté valeurs, Ubisoft (+7,78%) a bénéficié de l'appui d'un bureau d'analyse. TP Icap Midcap relève sa cible à 30 euros contre 28 euros et reste à l'achat. Thales a grimpé de 2% alors qu'UBS a relevé son opinion à l'achat sur la société. Autre groupe de défense présent sur la cote parisienne, Dassault Aviation s'est adjugé 1,2%. Viridien, l'ex-CGG a gagné 3,1%, bénéficiant d'un relèvement d'opinion de Barclays qui est passé à "pondération en ligne" contre "sous-pondérer". Valneva a pris 5% après avoir annoncé qu'il livrerait en avril 40.000 doses de son vaccin anti-chikungunya pour lutter contre la propagation du virus sur l'île de La Réunion.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé dans le vert la première séance de la semaine, à l'image du Dow Jones (+1,42%) ou du Nasdaq Composite (+2,27%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,76% à 5 767 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0790$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 68,90$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,33%. Quant au VIX, il valait 17,50 à la dernière clôture du S&P500.

A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité l'indice IFO de confiance dans l'économie allemande à 10h00 et le "Conference Board" de confiance des ménages américains à 15h00.

On notera que la Côte Est des Etats-Unis est passée en heure d'été. Par conséquent, et en attendant que la France métropolitaine n'y passe à son tour, Wall Street ouvrira à 14h30, au lieu de 15h30 habituellement.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

L'indice phare tricolore est typiquement en phase de consolidation, entre les 8 000 points symboliques et les sommets historiques qu'il vient de frôler. Ces derniers vont jour pour les mois à venir un niveau intermédiaire de résistance, auquel l'indice s'attaquera lorsqu'il aura accumulé assez d'énergie. Seule une rupture brutale des 7 810 points viendrait sonner l'alarme.

Par conséquent, un travail entre 7 810 et 8 000 points dans les prochaines semaines est le scénario graphique de prédilection. Scénario pleinement confirmé par la rupture, dans une volatilité croissante, du seuil des 8 000 points le 11 mars. Le RSI, oscillateur de mesure d'essoufflement de mouvement, est encore loin de sa zone de survente.

Sous les 7 810 points, la situation technique se dégraderait quelque peu, avec notamment l'effet d'attraction de gaps formés en janvier, tout particulièrement celui du 16, très ample.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8260.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7810.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes