(BFM Bourse) - Pleinement soutenu par des valeurs cycliques par excellence, dans les secteurs banque, automobile et aéronautique en particulier, le marché parisien a accéléré à la hausse jeudi, dans des volumes d'échanges particulièrement nourris. Le CAC 40 a gagné 0,69% à 6 435 points, au plus haut depuis septembre 2000.
Tentant de convaincre le marché que l'inflation n'est que passagère, la Fed répète à l'envi ne pas avoir l'intention de réduire à court terme son soutien à l'économie - bien que le procès-verbal de la dernière réunion de l'institution a révélé des dissensions quant à l'éventualité d'une normalisation monétaire d'ici la fin de l'année. Le rythme de la reprise économique, dont dépend l'ajustement de la politique monétaire, se confirme quoi qu'il en soit au gré des indicateurs du jour outre-Atlantique, notamment un déclin plus marqué qu'attendu des inscriptions hebdomadaires au chômage (de 444 000 la semaine précédente à 406 000). Par ailleurs, les commandes de biens durables, hors équipements de transport, sont ressorties en avril en hausse de 1%, confirmant les bonnes dispositions de mars (+1.9%). Ces signaux sont contrebalancés par une nouvelle estimation du PIB au T1 à 6.4% (rythme annualisé), légèrement en-deçà des toutes premières estimations du Bureau of Economic Analysis.
"La question qui retient actuellement l’attention des investisseurs est indéniablement celle de l'inflation", note l’équipe de Recherche et de Stratégie de SPDR. "Le discours des banques centrales suggère clairement que la flambée de l'IPC (indice des prix à la consommation) ne correspondrait qu’à un impact transitoire de la hausse des prix des produits de base et de distorsions temporaires dues au fonctionnement aléatoire des chaînes d'approvisionnement ces derniers mois (corollaire notamment de la COVID-19 et des confinements/déconfinements successifs), générant des effets de base défavorables. Les acteurs du marché n’en semblent pas pleinement convaincus et ne sont pas réellement influencés par l'apparente décontraction des responsables des banques centrales à l’égard de l’inflation."
Côté valeurs, Airbus a illuminé la cote par une progression de 9,22% en clôture à 106,68 euros, après dévoilement de ses perspectives de croissance de la cadence de production. Dans son sillage, le motoriste Safran a gagné 3,69% à 122,56 euros, et Thales 1,45% à 84,08 euros. Citons quelques cycliques qui ont nettement "surperformé" le CAC, à l'image de Valeo (+2,91% à 27,27 euros), Société Générale (+2,97% à 26,155 euros), BNP-Paribas (+3,18% à 56,39 euros), Faurecia (+3,21% à 45,08 euros) ou encore Technip (+5,06% à 7,066 euros).
De l'autre côté de l'Atlantique, même rapport de force à l'avantage des industrielles, contre les valeurs de croissance, le Dow Jones parvenant à gagner jeudi en clôture 0,41% à 34 464 points et le Nasdaq Composite, à forte "coloration" technologique, faisant du surplace à 13 736 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,12% à 4 200 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2170$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 67,00$.
A l'agenda statistique ce vendredi, à suivre en priorité une nouvelle estimation du PIB français au T1 à 08h45, et pour les États-Unis, les revenus et dépenses des ménages, les stocks des grossistes à 14h30, le PMI de Chicago à 15h45, et le sentiment du consommateur (U-Mich) en données révisées à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Depuis la formation brutale d'un gap baissier ample le 11 mai, le marché parisien est entrée dans une phase hautement technique, dont l'expression graphique reflète le degré d'émotivité des opérateurs. Sous une zone de résistance qui s'installe progressivement sous les 6 440 points, une figure d'accumulation encore en cours de tracé, se poursuit entre les points bas du 13 mai, sur mèche basse (6 150 points) et la résistance évoquée. Soit une bande de près de 300 points, ou 5% environ de l'indice phare tricolore. Une sortie ponctuelle au-delà de la marge haute est possible, avec le cas échéant, le début d'un profil graphique en diamant. Nous reviendrons en détail sur les implications psychologique d'une telle figure si son tracé se confirme.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6445.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6250.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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