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La fin programmée du gouvernement Barnier n'aura pas fait flancher le CAC 40, ben au contraire. Mercredi, l'indice phare tricolore sur actions a repris 0,66%, repassant au-dessus des 7 300 points, dans des volumes toutefois discrets, preuve de la grande retenue des opérateurs.
Le gouvernement du Premier ministre, Michel Barnier, faisait face au vote à l'Assemblée nationale sur deux motions de censure, l'une déposée par le Nouveau Front populaire (NFP) et l'autre par le Rassemblement national. Résultats sans surprise: 331 députés de gauche et du Rassemblement National ont censuré le gouvernement, en votant la première des motions.
Si le fameux spread OAT Bund 10 ans restait ferme mercredi à proximité des 84 points de base, c'était bien inférieur au "baromètre" relevé lundi (88).
"Les tensions sur le marché obligataire français sont, évidemment, toujours présentes. Le Portugal emprunte désormais à 40 points de base de moins à 10 ans que la France. Mais pour l'instant, il n'y a aucune panique", relativise Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
"Le nouveau Premier ministre, qui pourra être éventuellement le sortant, aura la lourde tâche de présenter une loi spéciale dans les prochains jours afin de permettre la reconduction du budget de 2024 et qui devra, notamment, inclure la possibilité offerte à la Sécurité Sociale de s'endetter."
Le Président de la République, E Macron, à qui il revient de nommer un nouveau premier ministre, s'exprimera ce soir, 20h00, lors d'une allocution radio-télévisée.
Au chapitre statistique, sur le dossier de l'emploi américain, les opérateurs ont pris connaissance des résultats de l'enquête du cabinet privé ADP à 14h15, prélude à la publication en fin de semaine du rapport mensuel NFP. Selon Automatic Data Processing, l'économie américaine aurait créé 146 000 postes dans le secteur privé, un chiffre sans grand écart par rapport à la cible formée par le consensus.
A suivre également ce jeudi les traditionnelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, attendues à un niveau toujours aussi proche des 200 000. Les cambistes ont pris acte hier d'une donnée relative au marché de l'emploi pour le mois d'octobre qui a mis en lumière une hausse des offres d'emploi. Selon le rapport JOLTS* du département américain du Travail, le nombre d'ouvertures de postes a atteint 7,74 millions en octobre, à comparer avec 7,37 millions au mois de septembre.
Cette fermeté de l'emploi américain, conjuguée aux élans inflationnistes et expansionnistes du programme de D. Trump, complique la tâche de la Fed. Selon l'outil FedWatch du CME Group, les probabilités d'une baisse de 25 points de base de la rémunération des Fed Funds sont de 74% à l'issue du prochain FOMC, le 18 décembre.
Lanterne rouge de l'indice vedette parisien, Orange a cédé 3% après que Morgan Stanley a dégradé la valeur à "pondération en ligne" contre "surpondérer". L'établissement estime que l'intensification de la concurrence en France est de mauvais augure pour son principal indicateur de rentabilité, qui pourrait reculer l'an prochain dans l'Hexagone.
Hors CAC 40, les équipementiers Forvia (+5,54%), Valeo (+4,03%) et OPMobility (+4,48%) ont vivement rebondi sur des bases techniques, et ce malgré une note pessimiste d'UBS sur le secteur.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mercredi dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,69%) et du Nasdaq Composite (+1,30%), inscrivant de nouveaux zéniths. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 0,61% à 6 086 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0530$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 68,40$.
A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité la production industrielle française à 08h45 et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage aux Etats-Unis à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Avec une bougie au long corps rouge mardi 12 novembre, l'indice a défini l'amplitude d'une nouvelle base de travail, entre les 7 200 points d'une part et les 7 340 points d'autre part, que nous basculons en zone de résistance graphique. Les volumes épais de cette séance clefs, conjugués au gap d'ouverture, donnent du sens à la rupture de seuil.
Les 7 200 points constituent un plancher harcelé de plus en plus fragile. ll a été préservé la semaine passée, permettant à l'indice d'entamer cette semaine au cœur de la bande de travail évoquée plus haut. Mais dès mardi, il a été mis à mal une nouvelle fois, avant de rompre mercredi sur gap. La confirmation en hebdomadaire aurait des conséquences fâcheuses, puisqu'en deçà, aucune branche à laquelle se rattraper avant le seuil psychologique des 7 000 points, qui n'a pas été visité depuis un an.
Le CAC est parvenu à sauver les 7 200 points lundi, après avoir ouvert bien en-deçà comme vendredi 29/11. Au coeur de la semaine, il est même parvenu à clôturer au-dessus des 7 300 points, redonnant du crédit au scénario graphique d'une navigation volatile en range, voire en losange, entre 7 090 et 7 340 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7340.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7000.00 points relancerait la pression vendeuse.
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