(BFM Bourse) - La banque suisse a publié ce mardi une note sectorielle brossant un tableau morose pour le secteur. UBS a abaissé ses conseils à "neutre" contre "acheter" sur Valeo et Forvia qui reculent à la Bourse de Paris.
Qu'attendre en 2025 pour le secteur automobile européen en Bourse après une fin d'année 2024 (très) difficile?
Pas grand-chose à en croire UBS. La banque suisse a publié, ce mardi, une note sectorielle dans laquelle elle écrit que les groupes automobiles européens font face à "une tempête presque parfaite".
"La pression sur les prix, les pertes de parts de marché en Chine, le durcissement de la réglementation sur les émissions de Co2, le risque de tarifs douaniers (de l'administration Trump, NDLR) et la persistance d'une demande morose (la production 2025 hors constructeurs chinois est estimée -1% en glissement annuel) devraient encore faire baisser les bénéfices du secteur, malgré l'intensification des efforts de restructuration", explique la banque.
"Les valorisations sont inférieures d'environ 30% à la moyenne historique et le positionnement des investisseurs est prudent, mais nous pensons qu'il est prématuré de dire que tout est dans le prix", ajoute-t-elle.
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Les équipementiers à "éviter"
Pour autant, l'établissement a réitéré son conseil à l'achat sur Stellantis, encouragé par ses récents efforts de réduction de ses stocks aux Etats-Unis. La banque maintient par ailleurs sa recommandation à "neutre" sur Renault. Si le groupe au losange a fait preuve d'une excellente exécution en 2024, UBS redoute des pressions sur les prix de ses véhicules, a peur que les cibles 2025 de sa division Ampere ne soient pas tenus et craint que la société ne vende pas suffisamment de véhicules électriques pour tenir ses objectifs d'émissions de Co2.
Concernant cette fois les équipementiers automobiles, UBS recommande "d'éviter la plupart". "L'absence de croissance des volumes, le manque de visibilité sur les calendriers de production des équipementiers et la forte pression exercée sur les coûts risquent de cimenter les marges bénéficiaires aux faibles niveaux actuels", souligne la banque.
En conséquence la banque a abaissé son conseil sur les deux grands équipementiers de la place parisienne à savoir Forvia et Valeo, passant d'"acheter" à "neutre" sur les deux valeurs. Ce qui pèse sur les deux titres ce mardi. L'action Valeo recule de 2,2% et celle de Forvia de 4,4% vers 15h à la Bourse de Paris.
Des marges de manœuvre limitées
Pour Valeo, UBS table sur une marge opérationnelle en légère hausse en 2025 à 4,4% en 2025 contre 4,2% attendu en 2024. Mais la banque estime que le marché n'a pas suffisamment pris en compte certains risques, notamment la volatilité des calendriers de production de ses clients, les constructeurs automobiles. Cette volatilité pourrait être causée par plusieurs incertitudes, comme l'impact des tarifs douaniers voulu par le président américain élu, Donald Trump, la régulation européenne 2025 sur les émissions de Co2, de grèves chez Volkswagen ou encore des mesures de restructuration chez les constructeurs.
Sur une note plus positive, UBS juge que le groupe possède un bilan financier "sain" et sa génération de trésorerie, quoique faible, devrait s'améliorer en 2025. La banque suisse juge, en conséquence, que le risque d'une augmentation de capital, une mesure redoutée par le marché, s'avère "limité" sur les six à 18 prochains mois.
Concernant Forvia, UBS met en avant les mêmes risques que pour Valeo sur les calendriers de production des constructeurs. L'ex-filiale de PSA est un peu plus exposée que les autres équipementiers à de potentielles mesures de restructuration des constructeurs en raison de son empreinte industrielle élevée en Europe et de son exposition à Volkswagen sur le Vieux continent (entre 10% à 15% de ses ventes, selon UBS).
Par ailleurs, même si le groupe n'a pas d'importantes échéances de dette avant 2026, UBS écrit que son bilan financier laisse peu de marges de manœuvre en cas d'évènements imprévus.
"Une annonce concernant les dernières cessions d'actifs prévues (750 millions d'euros restants) est désormais plus urgente (le produit de cession n'est pas attendu avant le second semestre 2025)", prévient UBS.
À noter que Forvia a également annoncé, ce mardi que l'allemand Martin Fischer succéderait à Patrick Koller au poste de directeur général à compter du 1er mars 2025.
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