(BFM Bourse) - Après avoir passé la quasi-totalité de la séance en territoire positif, le CAC 40 s'est retourné peu avant la clôture pour terminer sur un léger recul de 0,13% à 5.534 points, les incertitudes commerciales et géopolitiques incitant toujours les investisseurs à la retenue.
En nette hausse à la mi-journée (+0,9% vers 12h30), la Bourse de Paris termine la séance de mardi sur un léger repli de 0,13% à 5.234,65 points, dans un marché toujours préoccupé par l'escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Le CAC 40 a néanmoins profité de la relative accalmie pour se stabiliser après avoir bouclé les deux dernières séances en forte baisse (-3,57% vendredi puis -2,19% lundi). À noter, le volume d'échanges une nouvelle fois étoffé, de 3,92 milliards d'euros. À l'image du baromètre de la place parisienne, la Bourse de Francfort a fini en baisse mardi (-0,78% pour le Dax 30) après avoir passé une grande partie de la séance dans le vert. La Bourse de Londres termine également en recul de 0,72%, inquiète des tensions commerciales.
Alors que le yuan a chuté lundi à un plus bas record, sous le seuil clé des sept yuans pour un dollar, l'administration américaine a placé, lundi après la clôture de Wall Street (une séance au cours de laquelle le Dow a lâché 3% et le Nasdaq 3,5%), la Chine sur la liste des "manipulateurs de devise" pour la première fois depuis 1994, ce qui ouvre la voie à de possibles sanctions additionnelles. Après avoir démenti ces accusations de manipulation, Pékin a décidé mardi matin d'effectuer un geste d'apaisement en fixant un taux pivot pour le yuan au-dessus du niveau attendu par le marché. Cette décision a été interprétée comme une volonté de la Chine de stabiliser sa monnaie, Pékin ayant par ailleurs assuré souhaiter "maintenir le yuan à un niveau raisonnable et équilibré". Pour de plus en plus d'analystes, les chances d'aboutir rapidement à un accord s'amenuisent. Dans une note, Goldman Sachs estime même qu'il n'y aura aucun accord entre la Chine et les Etats-Unis avant les élections américaines de novembre 2020.
À ce regain de tensions commerciales s'ajoute la perspective d'un "Brexit" dur. L'Union européenne se prépare en effet à de difficiles discussions avec Boris Johnson, conscient que le nouveau Premier ministre britannique est prêt à faire sortir le Royaume-Uni sans accord et joue sur la peur de cette issue pour diviser les 27, ont expliqué plusieurs responsables européens à l'AFP mardi. "Mieux vaut être prêt au "no deal", parce que Boris Johnson est crédible sur cette menace", a ainsi averti un diplomate de haut rang, après avoir été informé de la teneur des entretiens la semaine passée entre le conseiller de l'ancien maire de Londres et plusieurs hauts responsables européens
Les investisseurs ont également reçu des nouvelles encourageantes en provenance d'Allemagne mardi matin, avec l'annonce d'un rebond plus important que prévu des commandes à l'industrie au mois de juin. Après un repli de 2% en mai, celles-ci ont en effet rebondi de 2,5% le mois dernier, selon des chiffres publiés par Destatis, l'office fédéral allemand des statistiques. Cet indicateur, qui donne un avant-goût de l'activité industrielle, ressort bien au-dessus des attentes des analystes interrogés par Factset (+0,3%).
Wall Street tente également de rebondir
Rassurée par l'accalmie sur le yuan, la Bourse de New York a ouvert en hausse mardi, effaçant ainsi une partie de ses lourdes pertes de la veille. Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 0,7%, le S&P 0,85% et le Nasdaq près de 1%. Vers 18h15 toutefois, les trois indices ont déjà cédé une partie de leurs gains, n'affichant plus que des hausses comprises entre 0,4% pour le Dow et 0,6% pour le Nasdaq.
Vivendi en vedette, LVMH porté par un relèvement de recommandation
Sur le front des valeurs, c'est Vivendi qui domine le palmarès du CAC 40 mardi avec un gain de 4%, en réaction à l'annonce du groupe de médias français de son entrée en "négociations préliminaires" avec Tencent en vue de la cession de 10% du capital de sa filiale Universal Music Group. Porté par un relèvement de recommandation à "surperformance" de la part de Bernstein, le n°1 mondial du luxe LVMH soutient également la cote avec une hausse de 2,1% (au lendemain d'un recul de 4,2%). Alors qu'il passe en revue le secteur, l'intermédiaire financier conseille d'accroître son exposition à des grands noms du secteur porteurs d'une dynamique forte, parmi lesquels LVMH, Kering ou l'italien Moncler, au détriment d'autres valeurs comme Burberry ou Prada.À noter également au sein de l'indice phare, la performance de Renault (+1,7%) alors que le patron de Fiat Chrysler Mike Manley a laissé, lundi, la porte ouverte à de nouvelles discussions en vue d'une fusion des deux constructeurs "si les circonstances devaient évoluer", dans un entretien publié lundi par le Financial Times. Des propos qui interviennent deux mois après le mariage avorté entre les constructeurs français et italien.
Le recul des cours de l'or noir mardi après-midi a provoqué le recul des groupes pétroliers et parapétroliers, à l'image de TechnipFMC (-3,3%, plus forte chute du CAC) ou de Total (-1,3%) dont le repli pèse sur le baromètre parisien, étant donné sa pondération dans l'indice phare.
Bonduelle en difficulté
Les changements de recommandations animent la cote parisienne mardi matin, provoquant notamment une nette progression du titre Europcar (+4,3%) ainsi que la chute du titre Bonduelle (-3,3%) qui a également publié des résultats annuels stables. Sur le front des biotechs, Genomic Vision connaît une nouvelle poussée de fièvre (+21% avec 40% du capital échangé), la société spécialisée dans le développement de tests de diagnostic in-vitro (IVD) ayant annoncé que sa plateforme AMCARE-Genomics fournit des résultats clairs et non-équivoques dans le diagnostic de la FSHD (dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale, une maladie musculaire d'origine génétique).
Sur le marché pétrolier, le baril de Brent de mer du Nord est brièvement revenu sur les 60 dollars avant de lâcher de nouveau 0,68% à 59,64 dollars vers 18h20. Au même moment, le WTI texan cède également 0,89% à 54,51 dollars. L'eurodollar, enfin, s'établit à 1,1201 dollar, la monnaie unique affichant une perte anecdotique (-0,05%).