(BFM Bourse) - À grand peine (+0,11%), le CAC 40 a finalement réussi vendredi à mettre fin à une séquence de quatre séances dans le rouge. Ce qui ne change guère le score hebdomadaire, soit près de 6% de recul.
Ayant signé la veille une quatrième séance consécutive de baisse, le CAC 40 a péniblement cessé de baisser vendredi, regagnant 0,11% à 4.2277,23 points, dans un volume de 2,6 milliards d'euros. Séance des trois sorcières obliges, la volatilité a été assez marquée avec plusieurs retournements de tendance intraday.
Pas de quoi faire vraiment bouger le curseur sur la semaine, qui se solde par un repli de 5,98%, témoignant d'un regain d’aversion au risque, sur fond de crainte d’une deuxième vague d’épidémie, de faiblesse de la reprise économique post confinement et de tensions croissantes entre les Etats-Unis et la Chine. "Les taux de contamination repartent à la hausse aux USA, en Corée, en Allemagne et dans de nombreux pays émergents, engendrant quelques crispations sur les marchés, même si la progression reste globalement mesurée. Les autorités sanitaires mondiales préconisent le maintien d’une distanciation très forte en avertissant sur l’impossibilité de développer un vaccin avant début 2021 au mieux", souligne Edmond de Rothschild Asset Management dans son bilan de la semaine.
Parmi différents signaux émanant de Chine vendredi, les opérateurs ont essayé d'en retenir la fraction encourageante, à savoir un rebond de 3,9% de la production industrielle en avril, à la fois supérieur aux attentes des économistes (autour de +1%) et marquant la première hausse de cet indicateur en 2020. Dans le même temps, toujours concernant la Chine, les ventes au détail ont plus reculé que prévu (-7,5%, même si comparativement à la chute de 15,8% de mars on peut y voir un moindre mal).
L'Allemagne résiste bien à la crise
En Europe, l'Allemagne a enregistré un déclin de 2,2% de son PIB au premier trimestre. Cette contraction apparaît plutôt moins importante que ce que craignaient les économistes. La première économie de la zone euro fait nettement mieux que, au hasard, la France (-5,8%) ou l'Italie (-4,7%). Dans l'ensemble de la zone, la baisse est estimée à -3,8%, mais la contraction pour l'ensemble des vingt-sept apparaît un peu moins marquée (-3,3% au lieu de -3,5%) qu'en première lecture.
Au moment de la clôture en Europe, les principaux indices américains reculaient d'environ 0,6% sous l'effet du regain des tensions avec la Chine, et des chiffres décevants relatifs à la consommation des ménages. Selon Reuters, l'administration Trump s'efforce de bloquer les livraisons de semi-conducteurs à l'équipementier télécoms chinois Huawei, tandis que les ventes au détail du mois d'avril sont ressorties en baisse de 16,4%, une ampleur inédite et supérieure aux attentes des économistes.
La production industrielle américaine le mois dernier a quant à elle décru de 11,2% (après -5,4% en mars) mais la seule production manufacturière (hors énergie notamment) a chuté de 13,7%, plus lourdement qu'attendu.
L'actualité micro-économiques sur le marché parisien a cependant apporté son lot de bonnes nouvelles. Imerys a profité de la conclusion d'unaccord en vue de la résolution définitive des litiges liés au talc aux Etats-Unis et gagné 9,35%.
Déjà en verve jeudi, Pierre et Vacances Center Parcs a accéléré de 11,4% porté par les annonces volontaristes du Premier ministre au sujet des vacances estivales.
En queue de la comète des résultats trimestriels, Neoen a décollé de 6,7% à l'annonce d'une hausse de 61% de ses revenus au premier trimestre, et Eutelsat a pris 7,4% au vu d'une progression séquentielle pour son troisième trimestre (l'opérateur de satellites suit un exercice décalé) par rapport au deuxième.
Genfit poursuit sa dégringolade
Parmi les biotechs, Transgene a grimpé de 10,3% dans le sillage de la présentation conjointement avec BioInvent International de données précliniques suggérant un effet thérapeutique potentiellement important pour BT-001 dans le traitement des tumeurs solides. En revanche, Genfit a poursuivi sa dégringolade (-14,5%) dans le sillage de l'échec de son principal produit en phase 3.
Ubisoft a finalement fortement limité son repli (-0,14%). Le groupe a atteint ses objectifs révisés pour l'exercice clos fin mars, mais a apporté une sérieuse nuance à ses ambitions 2020-2021 en raison de la crise du Covid-19, prenant à contre-pied les investisseurs pour qui le secteur du jeu vidéo semblait imperméable à ces difficultés. Les investisseurs se sont cependant rappelés que la direction était notoirement prudente dans ses indications.
Le rebond du pétrole se confirmait par ailleurs, le contrat à terme sur le baril texan progressait de 5,08% à 28,96 dollars, tandis que le Brent s'adjugeait 2,38% à 31,87 dollars.
L'euro progressait de façon mesurée en fin de journée (+0,1% à 1,0818 dollar) après les statistiques américaines du jour.