(BFM Bourse) - La saison des résultats touche tout doucement à sa fin, la quasi-totalité des groupes de l'indice parisien ayant publié les comptes annuels. BFM Bourse fait un rapide point sur leurs bénéfices nets.
Le compte est presque bon. A l'issue de cette nouvelle semaine de publications, 34 des 38(*) groupes du CAC 40 publiant des résultats annuels ont rendu leur copie. Manquent encore à l'appel Veolia, Thales, Eurofins, Vivendi. Quels groupes ont, pour l'heure, enregistré les plus importants bénéfices?
BFM Bourse a fait le point dans l'infographie ci-dessous en retenant comme indicateur le résultat net part du groupe. En cumulé, les pensionnaires du CAC 40 ont jusqu'à présent dégagé 137,27 milliards d'euros de bénéfices nets, selon notre décompte basé sur les annonces des entreprises, soit une moyenne de 4 milliards d'euros. Pour l'heure, sur ces 34 entreprises, le CAC 40 est en avance sur ses temps de passage, avec une progression de 6% environ sur un an.
TotalEnergies premier, Stellantis superbe deuxième
Toutefois, il paraît improbable que l'indice batte le niveau de 2021 (près de 157 milliards d'euros, selon nos décomptes, sur 38 entreprises). La raison tient à Vivendi qui avait dégagé un bénéfice 2021 de... 24,7 milliards d'euros. Ce chiffre s'expliquait par un élément (très) exceptionnel. Le groupe avait distribué à ses actionnaires l'essentiel de sa participation dans Universal Music Group (UMG), ce qui lui avait permis d'enregistrer une plus-value comptable de déconsolidation de 24,84 milliards d'euros après impôt. Vivendi détient encore 10% environ d'UMG. Sauf incroyable surprise de dernière minute, le groupe ne publiera pas un bénéfice aussi colossal, son résultat net ajusté de 2021 (qui excluait les éléments exceptionnels) s'étant inscrit à 650 millions d'euros.
Au final, TotalEnergies (19,1 milliards d'euros) arrive en tête du classement avec un bénéfice porté par les hausses des prix des hydrocarbures. Le résultat net de la major pétrolière aurait pu être bien plus colossal si la société n'avait pas été contrainte de passer de nombreuses charges exceptionnelles, dont près de 15 milliards de dollars sur ses activités et actifs russes.
Derrière TotalEnergies, Stellantis fait un magnifique deuxième, avec un bénéfice de 16,8 milliards d'euros, supérieur à celui du groupe pétrolier de 2021. Le constructeur automobile affiche des marges record et un chiffre d'affaires gigantesque pour un groupe du CAC 40 (180 milliards d'euros, là encore le deuxième derrière TotalEnergies). Première capitalisation boursière et européenne, LVMH monte sur le podium avec un bénéfice record de 14 milliards d'euros, laissant à bonne distance BNP Paribas, quatrième, avec là aussi un record de 10,2 milliards d'euros.
Un indicateur imparfait
Deux groupes ont publié des pertes en raison d'éléments exceptionnels. Plombé par une charge de 2,3 milliards d'euros liée à sa sortie de Russie, Renault a accusé une perte nette de 338 millions d'euros. La plus forte perte est à mettre au passif de Safran, qui a perdu près de 2,5 milliards d'euros en raison d'une charge de 5 milliards d'euros dues à des pertes sur des instruments de couverture de changes. Mais cet élément traduit une pure écriture comptable sans incidence sur la trésorerie de la société.
Ce dernier point rappelle que le résultat net demeure un indicateur très imparfait de la performance d'une entreprise car souvent affecté par des éléments exceptionnels qui n'ont pas forcément d'incidence sur sa santé financière. "Le résultat net n'est pas le meilleur indicateur mais ce n'est pas un mauvais indicateur pour autant. Il faut le dépolluer des éléments exceptionnels", expliquait récemment Pascal Quiry, professeur de Finance à HEC Paris et co-auteur de la revue de finance d'entreprises Vernimmen, auprès de BFM Bourse.
(*) Nous avons exclu de notre point Pernod Ricard et Alstom qui publient des comptes à cheval sur deux années calendaires. Pour information, Alstom avait essuyé une perte de 581 millions d'euros au titre de son exercice clos en mars 2022, tandis que Pernod Ricard, de son côté avait dégagé un bénéfice net de 2 milliards d'euros sur son exercice clos en juin 2022, qui le situerait en milieu de tableau.
Note: les bénéfices de TotalEnergies, STMicroelectronics et ArcelorMittal sont exprimés originellement en dollars et ont été convertis en euros par nos soins. Pour Dassault Systèmes nous avons retenu le résultat net non-IFRS.
Julien Marion (texte et données) et Théophile Magoria (infographie)
