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Stellantis : Les marges de Stellantis accusent un coup de frein mais impressionnent toujours le marché

mercredi 22 février 2023 à 10h55
Stellantis déjoué les attentes

(BFM Bourse) - La marge opérationnelle courante du groupe s'est inscrite à 12% au second semestre 2022 en repli sur un an et en nette baisse par rapport aux six premiers mois de 2022. La société a néanmoins largement dépassé les attentes.

Les superlatifs manquent parfois pour décrire la rentabilité de Stellantis. L'entreprise née en janvier en 2021 de la fusion de Peugeot SA et de Fiat Chrysler avait enregistré des comptes semestriels stratosphériques, avec notamment une marge opérationnelle courante de 14,1% au global et de plus de 18% en Amérique du Nord.

La livrée des résultats annuels, ce mercredi, s'inscrit dans cette impressionnante tendance. Le groupe dirigé par Carlos Tavares a dégagé un bénéfice net record, proche de 17 milliards d'euros (16,8 milliards), en hausse de 26%. Seul la major pétrolière TotalEnergies (19 milliards) a fait mieux, grâce à la hausses des prix des hydrocarbures. Les revenus ont pour leur part bondi de 18% sur un an à près de 180 milliards d'euros.

Repli de la rentabilité en Amérique du Nord

Néanmoins, le groupe commence tout doucement à perdre en vitesse sur la marge. La marge opérationnelle courante s'est inscrite à 13% pour l'ensemble de 2022. Sur le seul second semestre elle s'est établie à 12% contre 12,2% sur les six derniers mois de 2021. Une seule région est à l'origine de ce repli: l'Amérique du nord, où la rentabilité est passée de 16,4% au second semestre 2021 à 14,7% sur les six derniers mois de l'an passé.

Le groupe a accusé des baisses de volumes dans cette région, avec des tensions persistantes dans l'approvisionnement en semi-conducteurs, et a aussi vu sa part de marché légèrement diminuer (à 10,7% sur l'ensemble de 2022 contre 11,1% en 2021). Le célèbre "pricing power du groupe", c'est-à-dire sa capacité à augmenter les prix sans obérer la demande, a tourné à plein régime, ajoutant 2,24 milliards d'euros à la marge opérationnelle courante en Amérique du Nord sur le second semestre 2022 et 12,4 milliards d'euros au global sur ce même indicateur pour l'ensemble de l'année.

Mais cet effet prix n'a pas été assez puissant pour permettre au constructeur automobile d'afficher une nouvelle amélioration des marges au deuxième semestre, alors que Stellantis a dû faire face à l'envolée des coûts des matières premières et de logistiques, avec notamment, en Europe, des problèmes de transport pour acheminer les modèles aux concessionnaires.

"Il n'y a rien d'inquiétant il s'agit simplement d'une normalisation des marges par rapport aux chiffres importants qui ont été observés fin 2021 et sur une partie de 2022 même si les Etats-Unis demeurent un point d'interrogation pour la suite", relativise un analyste financier.

Résultats supérieurs aux attentes

En réalité, les bureaux d'études anticipaient un tassement bien plus marqué de la rentabilité de Stellantis. Selon un consensus cité par Royal Bank of Canada, les analystes tablaient en moyenne sur un résultat opérationnel courant sur le second semestre de 9,6 milliards d'euros, alors que le groupe affiche un chiffre de presque 11 milliards. La marge, elle, n'était attendue qu'à 10,9% contre, donc, 12%. Seule la rentabilité en Amérique du Nord s'avère inférieure aux attentes, à l'inverse de toutes les autres régions, surtout l'Europe.

Royal Bank of Canada note par ailleurs que la génération de trésorerie, de 5,5 milliards d'euros au second semestre, a dépassé les attentes de près de 60%.

Fort de ces bons résultats, Stellantis a décidé de récompenser ses actionnaires comme ses salariés. Les premiers verront le dividende progresser pour atteindre 1,34 euro par action au titre de 2022 contre 1,04 euro au titre de 2021 et bénéficieront de la relution liée aux rachats d'actions, le groupe ayant approuvé un programme pouvant atteindre jusqu'à 1,5 milliard d'euros et devant être exécuté cette année. Les seconds toucheront une enveloppe globale de 2 milliards d'euros de rémunérations au titre des résultats de l'exercice 2022.

UBS salue "des résultats et une politique de retour à l'actionnaire robustes", notant que la rentabilité du groupe en Amérique du Nord reste la plus élevée dans le secteur.

A la Bourse de Paris, cette bonne publication permet à Stellantis de défier la morosité ambiante du marché. Le groupe dirigé par Carlos Tavares prend la tête du CAC 40 vers 10h30, avec une hausse de 2,1% alors que l'indice parisien cède 0,7% au même moment.

Le groupe devra probablement montrer que ses marges peuvent encaisser de nouveaux chocs cette année. Les tensions inflationnistes ne disparaîtront pas complètement, l'approvisionnement en semi-conducteurs s'améliorera mais restera encore compliqué, et le '"pricing power" de la société risque d'être mis à rude épreuve par les concurrents.

Le spécialiste de l'électrique Tesla a en effet décidé en janvier couper dans ses tarifs en Amérique du Nord et en Europe avec des baisses pouvant atteindre 20%. Ford a répondu en réduisant les prix de sa Mustang Mach-E electric aux Etats-Unis. Ces rabais surviennent alors que Stellantis va lancer en Amérique du Nord les premiers véhicules 100% électriques sur deux de ses marques américaines phares, à savoir RAM, cette année, et Jeep, l'an prochain. En Europe, le SUV électrique Jeep Avenger a d'ailleurs été élu "voiture de l'année", il y a quelques semaines.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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