(BFM Bourse) - Le CAC 40 affiche un recul de 0,4% vers 12h15, les opérateurs temporisant avant la réunion de la Réserve fédérale américaine, demain, tandis que l'activité manufacturière s'est essoufflée en Chine au mois d'avril. En parallèle, les publications de midcaps continuent d'animer la cote.
Vers 12h15, la Bourse de Paris cède 0,39% à 5.558 points, dans un volume d'échanges encore moyen de 720 millions d'euros, au lendemain d'une légère hausse de 0,21%.Comme avant chaque réunion de la Fed ou de la BCE, les opérateurs s'abstiennent de prendre des positions trop tranchées, alors que se poursuit dans le même temps les publications de résultats trimestriels. "En approchant de la période peu propice du mois de mai, il est probable que la volatilité et les volumes continuent de rester à de bas niveaux" estime Christopher Dembik, resonsable de la recherche économique chez Saxo Banque, dans sa note matinale. "Sur le CAC 40, il n'y a pas eu de séance avec une hausse supérieure à 1% depuis le 1er avril" souligne-t-il pour étayer ses propos.
Selon lui, s'il y a "bien évidemment la Fed en ligne de mire cette semaine", c'est surtout "la réunion de juin qui devrait être décisive" car l'institution monétaire ne devrait pas toucher à ses taux directeurs lors de la session de mercredi. En attendant, les investisseurs ont largement de quoi alimenter leur réflexion en matière macroéconomique avec la publication de nombreux indicateurs, en Chine comme en zone euro.
L'activité s'essouffle en Chine
En France, la croissance du PIB a atteint 0,3% au premier trimestre selon l'Insee. Un résultat légèrement inférieur à la précédente prévision publiée par l'organisme public, qui tablait sur 0,4% de progression, mais conforme à la dernière estimation de la Banque de France. Dans le même temps, en Allemagne, le moral des consommateurs devrait se stabiliser en mai sur fond d'optimisme sur les revenus malgré une détérioration des perspectives sur la croissance, selon l'étude mensuelle de l'institut GfK publiée mardi. En revanche, l'activité manufacturière s'est essoufflée (à 50,1) en Chine au cours du mois d'avril, après le rebond enregistré en mars (à 50,5), selon les chiffres du Bureau national des statistiques (BNS), au moment où Pékin négocie âprement un accord avec Washington pour mettre fin à leur guerre commerciale.
Sur ce dossier, les experts de Mirabaud Securites notent que, "d'une manière assez surprenante, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, d’habitude pessimiste, a déclaré s'attendre à un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine". L'ancienne ministre de l'Économie française a également affirmé qu'elle ne s'attendait pas à ce que l'économie américaine plonge en récession, bien qu'elle ait besoin de davantage d'indicateurs avant de pouvoir faire une déclaration définitive, une déclaration qui tranche avec ses discours habituellement plein de réserves.
Les résultats d'Orange mal accueillis
Sur le terrain des valeurs, la saison des publications trimestrielles (et semestrielles pour certains, à l'image de Bénéteau) se poursuit et continue d'animer la place parisienne. Mardi, vers 12h30, les deux lanternes rouges du CAC se nomment ainsi Bouygues (-4,8%) et Orange (-3,5%), ce dernier étant pénalisé par le repli de son activité en France malgré la légère progression de son chiffre d'affaires trimestriel et la confirmation des objectifs annuels. Le net repli du titre Orange entraîne à la baisse le secteur des télécoms et notamment Bouygues, qui lâche pas moins de 4,8% à la mi-séance malgré le bon trimestre réalisé par sa filiale TF1 (+2,4%).Thales abandonne également 3,3%, plombé par un chiffre d'affaires et des prises de commandes en recul au cours des trois premiers mois de l'année et en dépit de la confirmation de ses perspectives. Toujours sur le CAC, Airbus reste de son côté stable (-0,03%) après avoir annoncé un bénéfice net en forte baisse au premier trimestre, en raison d'"ajustements" ayant provoqué des pertes totalisant 368 millions d'euros.
Sur le SRD, la performance du jour revient à Archos (+26,3% vers 12h45) après la signature d'un partenariat avec le géant vietnamien VinSmart, qui pourrait prendre le contrôle du groupe français s'il exerce l'intégralité des bons de souscription d'actions (BSA) émis par Archos. Rexel est également dynamisé (+2,50% à 11,69 euros) par des ventes en hausse de 4,7% au premier trimestre, à 3,3 milliards d'euros, notamment portées par l'activité du spécialiste de la distribution de matériel électrique, de chauffage, et de plomberie mais aussi d'énergies renouvelables aux États-Unis. Spie avance également de 2,7%, soutenu par des résultats en hausse pour le premier trimestre et des objectifs confirmés pour 2019. Enfin, Biom'Up souffre (-9,2%) et reconnaît un risque pour sa continuité d'exploitation après l'explosion des dépenses en 2018.
Sur le marché de l'or noir, les cours du pétrole se sont stabilisés hier soir sur le marché new-yorkais Nymex après leur repli dans le sillage de nouvelles pressions de Donald Trump sur l'Opep afin que le cartel contribue à la baisse des cours. Mardi matin toutefois, les cours des barils de Brent (+1,13% à 72,77 dollars) et de WTI (+1,12% à 62,67 dollars) repartent sensiblement à la hausse. Sur le marché des changes, l'euro reprend un peu de terrain face au billet vert, à 1,1213 dollar (+0,26%) vers 12h45.