(BFM Bourse) - Le CAC 40 a pris 0,1% ce jeudi, les investisseurs digérant les propos du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Wall Street a soutenu la tendance et Sanofi a signé une belle progression.
Le CAC 40 a cherché une tendance au cours de la séance, mais a finalement terminé en petite hausse. L'indice phare de la place parisienne a signé une progression de 0,11% à 7.139,25 points.
La bonne séance de Wall Street a permis à la place parisienne de basculer du bon côté. Un peu avant la clôture européenne, le S&P 500 s'adjugeait 1,4% et le Nasdaq Composite prenait 2,1%. Les marchés américains avaient nettement reculé la veille, à la suite des annonces de la Réserve Fédérale (Fed) et des déclarations de son président, Jerome Powell, mais aussi de celles de la Secrétaire au Trésor, Janet Yellen.
La Fed préoccupée par les turbulences bancaires
La Fed a, comme anticipé par le marché, relevé ses taux directeurs d'un quart de point, soit 25 points de base ou 0,25%. Mais le message global envoyé par l'institution et les déclarations de son président, Jerome Powell, ont laissé les investisseurs sceptiques. "La Fed a relevé son taux d'intérêt d'un quart de point, comme prévu, mais a reconnu l'impact des récentes turbulences bancaires et a indiqué qu'elle pourrait être sur le point de mettre en pause le cycle de resserrement", remarque UBS.
La "rhétorique" de la Fed "a suscité des inquiétudes quant aux conditions bancaires et à la probabilité d'une récession économique, ce qui a entraîné une baisse des marchés", note de son côté Tina Teng de CMC Markets.
De plus la conférence de presse de Jerome Powell est survenue en même temps que la prise de parole de la secrétaire au Trésor, Janet Yellen. Cette dernière a écarté la possibilité de garantir la totalité des dépôts des banques américaines sans obtenir l'aval du Congrès américain.
Les investisseurs ont pu néanmoins trouver des signes de réconfort dans les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, publiées ce jeudi après-midi. Sur la dernière semaine, elles se sont établies à 191.000 unités, soit sous le consensus des économistes (198.000) et moins que celles de la semaine précédente (192.000). Ce qui peut être perçu comme un signe de résilience de l'économie américaine face au resserrement des conditions de crédit, notamment.
Sanofi en vedette
Du côté des valeurs, Sanofi (+5,5%) a été porté par des résultats cliniques réussis pour son médicament phare, Dupixent, qui pourrait potentiellement être utilisé pour traiter la "bronchite du fumeur".
A contrario, Teleperformance a perdu 2,6%, le marché s'inquiétant de la décision du groupe de finalement poursuivre la modération de contenus choquants, source de polémiques. La société avait, fin 2022, décidé dans un premier temps de mettre fin à cette activité.
Casino a souffert, chutant de 9,5%, alors que sa maison-mère Rallye a perdu 10,9%. Cette dernière a publié mercredi soir ses résultats annuels. Sous procédure de sauvegarde judiciaire depuis 2019, comme les autres holdings de Jean-Charles Naouri, PDG de Casino, Rallye a annoncé que "le facteur de risque lié à la mise en œuvre des plans de sauvegarde [était] accru".
La société a indiqué qu'elle allait se rapprocher de ses créanciers "afin d’examiner les possibilités et les modalités éventuelles d’aménagement de son plan de sauvegarde". Endettée à hauteur de 2,82 milliards d'euros, Rallye doit rembourser en 2025 un total de 2,067 milliards de divers passifs, selon le plan de sauvegarde. Or l'exécution de ce plan dépend principalement de la capacité de Casino à verser des dividendes, ce que le groupe de distribution ne compte pas faire au titre de l'exercice 2022. Les difficultés de Rallye pourraient contraindre Casino à accélérer son désendettement et vendre des actifs sous pression.
Arrivés lundi sur le SBF 120, Beneteau (-3,5%) et Voltalia (-8,8%) se sont retrouvés sous pression à la suite de la publication de leurs résultats annuels.
Sur les autres marchés, l'euro prend 0,3% face au dollar, à 1,0895 dollar. Les cours du pétrole, eux, avancent un peu. Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord s'adjuge 0,4% à 77,02 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur WTI coté à New York prend 0,3% à 71,07 dollars le baril.