(BFM Bourse) - Dans le sillage des marchés asiatiques qui ont clôturé en nette hausse, le CAC 40 monte de 0,9% peu avant 12h30, porté par les espoir de mesures de stimulus de plusieurs grandes économies, à commencer par la Chine et l'Allemagne. La reprise des discussions commerciales sino-américaines apporte également un peu d'optimisme.
La Bourse de Paris avance de 0,89% à 5.347 points lundi, à 12h30, dans un volume d'échanges faible de 640 millions d'euros après avoir terminé la semaine précédente sur une note positive (+1,22% vendredi). "Les indices européens devraient ouvrir en hausse dans le sillage de la clôture des indices américains vendredi et d’une détente dans les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine" anticipaient les experts de Mirabaud Securities Genève dans leur note matinale. En effet, expliquent-ils, "selon des sources bien informées, Washington devrait prolonger les exemptions accordées au géant chinois des télécoms Huawei, qui permettent à celui-ci de conserver ses réseaux existants et de fournir des mises à jour logicielles aux possesseurs de ses téléphone". Et selon Mirabaud, le rebond des indices "pourrait se poursuivre ces prochaines semaines avant les réunions des banques centrales".
"Le fait que Trump et la Chine continuent de se parler apporte un certain optimisme aux marchés", même si le président américain a de nouveau déclaré, dimanche, qu'il n'était "pas encore prêt à conclure un accord dans l'immédiat, corrobore Jasper Lawler, analyste chez London Captal Group. Washington et Pékin tentent activement de remettre les négociations sur les rails, comme l'a expliqué le conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow, qui a annoncé que de nouvelles discussions auraient lieu d'ici dix jours et qu'une délégation chinoise pourrait venir aux États-Unis.
Le président américain a par ailleurs prévenu dimanche la Chine qu'une répression des manifestations de Hong Kong similaire à l'écrasement du mouvement de la place Tiananmen compromettrait la conclusion d'un accord commercial. À Hong Kong, plus de 1,7 million de manifestants ont défilé dimanche en faveur de la démocratie, soit la plus forte mobilisation depuis des semaines.
En outre, les marchés actions profitent également, lundi matin, des espoirs de mesures de relance économique de plusieurs pays. La Banque populaire de Chine (BPC) a en effet présenté samedi une réforme du mécanisme de fixation de son taux de crédit de référence, avec pour objectif affiché de faire baisser les coûts de financement des entreprises, une annonce perçue comme une manifestation de la volonté de Pékin de soutenir une économie dont la croissance continue de ralentir. Dans le même temps, outre-Rhin, le ministre des Finances, Olaf Scholz, a déclaré que Berlin avait les moyens de contrer une éventuelle récession économique -vers laquelle l'Allemagne se dirige tout droit- en rappelant que le pays avait mobilisé 50 milliards d'euros lors de celle de 2008. "Il nous faut pouvoir réunir cette somme, et nous pouvons le faire. C'est la bonne nouvelle" a rassuré Olaf Scholz.
Au rayon des statistiques économiques, les données définitives publiées par Eurostat font état d'un ralentissement plus marqué que prévu de l'inflation dans la zone euro, en juillet, mois au cours duquel mes prix à la consommation dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique ont augmenté de seulement 1% (consensus Reuters à +1,1%). Au Japon, la nouvelle baisse des exportations, principalement à destination de la Chine, a causé en juillet le troisième déficit de l'année, après janvier et mai.
Pour les investisseurs, le grand rendez-vous de la semaine sera le nouveau discours du président de la Réserve fédérale américaine, vendredi, au symposium économique de Jackson Hole, dans le Wyoming. Jerome Powell pourrait profiter de l'occasion pour préciser le diagnostic de la banque centrale sur la croissance américaine et la trajectoire des taux d'intérêt après la baisse décidée fin juillet, la première depuis 2008. Les marchés tablent pour l'instant sur un assouplissement de même ampleur en septembre. "Le symposium de Jackson Hole tombe à point nommé cette année, note Mirabaud Securities. En effet, en plein doute quant à la croissance mondiale et en pleine confusion concernant une prochaine récession, les banques centrales doivent absolument apporter des réponses aux investisseurs quelques semaines avant leurs prochaines réunions déjà considérées comme cruciales."
Sur le front des valeurs, aucune actualité majeure à signaler. La progression quasi générale des actions -seule Pernod Ricard évolue en territoire négatif au sein du CAC 40 vers 12h50- profite en premier lieu aux secteurs les plus à même de bénéficier de politique de relance, à l'image des matières premières (l'indice Stoxx Basic Resources prend 1,32%), de l'automobile (+1,12% pour l'Eurostoxx Automobiles & Parts) ou des banques (+0,8% pour l'Eurostoxx Banks). À la Bourse de Paris, les meilleures progressions sont donc pour ArcelorMittal (+2,5%), Renault (+2%), TechnipFMC (+1,9%) ou Société générale (+1,7%).
Sur le SRD, il faut noter la reprise des cotations sur le titre MND (-33%) alors que le spécialiste savoyard de l'aménagement des domaines skiables espère mettre ses difficultés financières derrière lui grâce au fonds britannique Cheyne Capital, qui va reprendre une partie de la dette bancaire et apporter de nouveaux fonds.
Malgré les prévisions pessimistes de l'Opep pour le deuxième semestre 2019, les cours de l'or noir repartent à la hausse, deux jours après l'attaque d'indépendantistes yéménites contre une raffinerie et un site de stockage de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco. Peu avant 13h, le baril de Brent s'échange à 59,05 dollars, en hausse de 0,7% par rapport à la clôture de vendredi, alors que le baril de WTI rebondit de 0,89% à 55,30 dollars. Enfin, l'eurodollar est stable à 1,1112 dollar (+0,06%).