(BFM Bourse) - La Bourse de Paris s'offre un rebond ce vendredi, rassérénée par un accord politique en Allemagne qui met sur de bons rails le méga-plan d'investissements ainsi que par les espoirs que le “shutdown” aux États-Unis puisse être évité. Sur l'ensemble de la semaine, le bilan est un peu moins flatteur pour le CAC 40 en raison des multiples offensives douanières de Donald Trump.
La Bourse de Paris boucle cette semaine sur une bonne note. Le CAC 40 a rebondi de 1,13%, ce qui lui permet de finir sa course au-delà des 8.000 points à 8.028,28 points ce vendredi 14 mars.
Le marché parisien a été porté par porté par des signaux positifs. En Allemagne, le futur chancelier Friedrich Merz a trouvé un accord avec les Verts qui devrait permettre au méga plan d'investissements (autour de 900 milliards d'euros) dans la défense et les infrastructures d'être adopté.
Avec l'appui des députés écologistes, le chef du parti conservateur est fort d'une majorité des deux tiers nécessaire pour les changements constitutionnels et assouplir les règles d'endettements outre-Rhin. Ce qui est un prérequis pour que ce plan soit mis en œuvre.
Le texte sera soumis à un vote mardi prochain au Bundestag, avant de passer entre les mains du Bundesrat.
Des investissements massifs en Allemagne
À Francfort, le Dax clôture en forte hausse de 1,65%, saluant cet accord. À la Bourse de Paris, les valeurs défense ont logiquement progressé. Thales termine en tête du CAC 40 à la faveur d'un gain de 5,6% tandis que Safran a progressé de 2,3%. Hors CAC 40, Dassault Aviation a pris 5,7%.
À la suite des annonces en Allemagne, les taux souverains se sont nettement tendus sur le marché obligataire. Le taux de l'emprunt allemand à 10 ans évolue à 2,875%, après un plus haut à 2,9355%. Celui de même échéance en France est à 3,56% après un pic à 3,615% à des niveaux inédits depuis 2011. Le plan d'investissements allemands laissent augurer d'un afflux de papier allemande sur le marché de la dette.
Aux États-Unis, la perspective d'un “shutdown” c’est-à-dire la fermeture de services fédéraux américains, semble s'éloigner. “Après la clôture de la bourse américaine (jeudi soir, NDLR), le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a déclaré qu'il voterait en faveur du projet de loi républicain plutôt que d'assister à un 'shutdown", observe Deutsche Bank.
Effectivement, Wall Street se reprend aussi, avec un Dow Jones en hausse de 1,4%, un S&P 500 en progression de 1,8% quand le Nasdaq rebondi de plus de 2%, à la clôture des marchés européens. Les investisseurs ont ignoré la publication dans l'après-midi d'un recul supérieur aux attentes du moral des consommateurs américains, Selon l'estimation préliminaire de l'Université de Michigan, l'indice de confiance s'est contracté à 57,9 points en mars contre 64,7 en février.
Sur la semaine en revanche, le CAC 40 affiche sa plus forte baisse hebdomadaire de l'année avec un repli de 1,14%, secoué par diverses offensives de Donald Trump sur les droits de douane. "Le taux de droits de douane mondial des États-Unis devrait atteindre environ 8%, le plus élevé depuis les années 1940", signalent les experts d'Allianz Trade.
Kering en forte baisse
Du côté des valeurs, Kering a lâché 10,71%, la Bourse sanctionnant la nomination du nouveau directeur artistique de Gucci, Demna.
Vivendi a rendu 3%, pénalisé par le repli d'UMG (-8,75%) - dont il détient près de 10% - à la Bourse d'Amsterdam en raison des cessions d’actions de Pershing Square, fonds du célèbre investisseur Bill Ackman.
Hors CAC 40, Rubis a rebondi de 5,35% après avoir annoncé des résultats satisfaisants ainsi que des changements au sein de sa gouvernance.
Stef a chuté de 8% sanctionné pour ses résultats annuels, marqués par un recul de la rentabilité plus important que redouté.
Sur les autres marchés, l’euro reprend 0,3% face au dollar, pour atteindre 1,0884 dollar. Le pétrole avance un peu. Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord prend 0,8% à 70,42 dollars le baril tandis que celui d’avril sur le WTI coté à New York avance de 0,8% à 67,09 dollars le baril.
L'or progresse à 2.987,76 dollars l'once, après avoir dépassé le cap symbolique des 3.000 dollars l’once en fin de matinée, porté notamment par les tensions géopolitiques.