(BFM Bourse) - Le groupe spécialisé dans la distribution d’énergies a annoncé un résultat brut d’exploitation qui a atteint le haut de la fourchette de ses prévisions, et prévoit de verser un dividende en hausse au titre de ces résultats 2024. Rubis a aussi fait part d'une évolution de sa gouvernance pour préparer la succession de ses membres fondateurs.

Rubis se distingue à la Bourse de Paris ce vendredi 14 mars. Le spécialiste de la distribution d'énergies (carburant, GPL, bitume) progresse encore de 4% vers 12h30 après avoir gagné près de 6% de en début de séance.

Le marché accueille favorablement les résultats annuels du groupe français. En 2024, Rubis a enregistré un chiffre d'affaires quasi stable d'une année sur l'autre, pour ressortir à 6,644 millions d'euros.

Du côté du résultat d'exploitation, celui-ci ressort en baisse de 10% sur un an à 721 millions d'euros. Mais le marché n'en tient pas rigueur à Rubis. Le groupe avait prévenu fin octobre que sa rentabilité allait se contracter par rapport à 2023, ce qui avait alors donné lieu à un avertissement surprise sur cet indicateur. .

Baisse du bénéfice

D'ailleurs, le résultat brut d'exploitation est en réalité ressorti dans le haut de la fourchette de prévisions de 675 millions à 725 millions d'euros pour 2024, annoncée par le groupe lors de cet ajustement automnal. Cet indicateur ressort au-dessus des attentes d'Oddo BHF qui tablait sur un résultat brut d’exploitation de 685 millions d'euros.

Rubis avait justifié cet ajustement par une "combinaison de facteurs macroéconomiques et d'impacts opérationnels", tels que la "récente escalade des conflits au Moyen-Orient [créant] un environnement très volatil au cours des derniers mois avec de fortes fluctuations et une tendance générale baissière des prix du pétrole".

"Ces évolutions ont un impact direct à court terme sur la valorisation des stocks de l’activité de distribution de carburant du groupe", avait aussi ajouté Rubis.

Le résultat net part du groupe s'est contacté de 3% en données publiées pour ressortir à 342 millions d’euros, soit à un niveau proche des attentes d'Oddo BHF (346 millions d'euros) et supérieur consensus cité par l'intermédiaire financier (334 millions d'euros).

Ce chiffre est cependant dans la fourchette basse annoncée par le groupe, qui se situait de 340 à 375 millions d’euros. Comme prévu, ce chiffre intègre 83 millions d’euros de plus-values relatives à la cession de Rubis Terminal, son ex-activité de stockage d'énergie.

La bonne nouvelle de la publication réside dans le bilan de la société. A fin décembre 2024, la dette nette est réduite de 5% à 1,29 milliard d'euros tandis que la génération de flux de trésorerie disponible, est qualifiée "d'élevée" par Oddo BHF, puisqu'elle bondit de 54% à 375 millions d'euros.

Cette discipline financière autorise Rubis à proposer pour la 29e année consécutive, un dividende en hausse de 2,5% à 2,03 euros au titre de ces résultats 2024. Oddo BHF précise que ce coupon extériorise un rendement de 8%.

"Cette publication s’avère rassurante sur le plan opérationnel (après le warning d’octobre) sans être de nature à justifier un relèvement de nos prévisions de résultat net (prudentes par rapport au consensus), à valider la stratégie de développement dans le solaire (coûteuse à court terme) et à lever les critiques sur la gouvernance (à l’origine d’une décote de valorisation)", avance le bureau d'études.

Une prévision d'Ebitda conforme aux attentes

Pour 2025, le résultat brut d’exploitation de Rubis devrait se situer entre 710 et 760 millions d'euros. Soit une progression de 2% sur un an, sur la base d'un milieu de fourchette de 735 millions d'euros.

"Cette guidance (projection) est satisfaisante par rapport aux attentes", estime Oddo BHF qui visait un résultat brut d’exploitation 2025 de 700 millions d'euros quand le consensus cité par le bureau d'études espérait 734 millions d'euros.

Oddo BHF rappelle aussi que cette prévision "intègre un léger ralentissement de la croissance dans les Caraïbes (début de normalisation), l’accélération des coûts de développement de Photosol (pour assurer sa croissance future) et un contexte instable en Afrique bonne nouvelle hier avec la décision des autorités kényanes d’ajuster à la hausse la formule des prix du carburant mi-mars)".

Rubis ne s'est pas aventuré à communiquer un objectif chiffré de résultat net, signale Oddo BHF ce qui souligne une grande volatilité des charges non opérationnelles (comme les pertes de change).

Un renforcement de la gérance

En marge de son point sur sa performance financière 2024, Rubis a également fait part de changements à sa gouvernance dans le cadre du processus de succession de ses fondateurs. La nomination de deux gérants non commandités Marc Jacquot et Jean-Christian Bergeron sera proposée à la prochaine assemblée générale. Il s’agirait de la dernière étape du processus de succession des fondateurs Gilles Gobin et Jacques Riou qui s’engagent à quitter ce collège de la gérance en 2027.

Oddo BHF précise que le statut de commandite de la société n’a pas vocation à être modifié. Rappelons que Rubis fait partie des rares sociétés de la Bourse de Paris à évoluer dans un statut de commandite, en compagnie de Michelin et d'Hermès.

Le bureau d'études attend dorénavant l’assemblée générale de juin pour savoir si les actionnaires au profil activiste vont à nouveau se manifester pour relancer l’attrait spéculatif, motivés par un cours de Bourse toujours en retrait (-20% par rapport à la précédente AG en juin 2024).

Ce scénario forge l'argumentaire central de la recommandation positive du courtier, qui reste à surperformance avec un objectif de cours de 30 euros.