(BFM Bourse) - La maison de disques plonge à la Bourse d’Amsterdam, lestée par les cessions d’actions de Pershing Square, fonds du célèbre investisseur Bill Ackman. Vivendi, dont la participation dans UMG est de très loin l’actif le plus important, est sous pression à la Bourse de Paris.
Bill Ackman n’est peut-être pas aussi connu que Warren Buffett. Mais l’investisseur activiste reste l’un des pontes les plus influents de Wall Street. Directeur du fonds Pershing Square Capital Management, avec un total de 16 milliards de dollars d’actifs sous gestion, Bill Ackman compte 1,6 million d’abonnés sur X (ex-Twitter).
Forbes évalue sa fortune à 9,1 milliards de dollars et rappelle qu’il s’est montré très actif pour faire en sorte que l’ex-présidente d’Harvard, Claudine Gay, soit démise de ses fonctions après des accusations de plagiats et d’antisémitisme. Longtemps partisan du camp démocrate, Ackman s’était engagé en faveur de Donald Trump l’an passé, malgré “les défauts et les erreurs” du président américain.
Accessoirement, Bill Ackman est également l’un des plus grands actionnaires d’Universal Music Group (UMG), la célèbre maison de disques. Il était entré au capital à l’été 2021, juste avant l’introduction en Bourse d’Amsterdam d’UMG par Vivendi.
Via Pershing Square, Ackman détenait, fin 2024, 7,48% du capital d’UMG, ce qui représentait environ 3,7 milliards d’euros.
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Un signal défavorable
L’investisseur a jugé que le temps était venu de réduire la voilure. Dans un message sur X publié jeudi 13 mars, Ackman a annoncé avoir décidé de vendre “une portion” d’actions UMG de sorte à réduire le poids de la maison de disques dans son portefeuille d’investissements.
“UMG était notre position la plus importante avec plus de 27% de notre capital. Après la vente, elle restera notre position la plus importante avec environ 17% du portefeuille”, a expliqué le financier. Ackman assure que l’équipe de direction “avait fait un excellent travail pour développer la société”. “Nous pensons qu'UMG est l'une des meilleures entreprises que nous ayons jamais possédées”, clame-t-il.
“À la fin de l'année dernière, nous avons exercé nos droits d'enregistrement afin qu'UMG soit cotée sur une grande bourse américaine dans le courant de l'année, ce qui, nous en sommes convaincus, sera extrêmement bénéfique pour la société”, rappelle Ackman. Le dirigeant avait obtenu ce droit dans le cadre de l'introduction en Bourse d'UMG, en 2021, et la société rejoindra ainsi soit le Nasdaq soit le New York Stock Exchange cette année dans le cadre d'une double cotation.
Selon Bloomberg, Pershing Square a, plus exactement, vendu 2,7% du capital de la maison de disques de Taylor Swift pour 1,3 milliard d’euros à un prix de 26,6 euros par titre. Ce qui représente une décote de 5% par rapport au cours de clôture de jeudi soir.
À la Bourse d’Amsterdam, l’action UMG plonge, perdant 7,1% à 25,91 euros. La cession des titres par Bill Ackman “envoie quand même un signal négatif” sur l'évolution de l'action, juge un analyste.
Vivendi ultra dépendant en Bourse d'UMG
Signe qu’en Bourse les effets papillons ne sont pas si rares, Vivendi, qui possède encore 9,9% d’UMG, perd de son côté 2,6% à Paris après avoir chuté de près de 6% dans les premiers échanges.
Rappelons que depuis fin décembre dernier et les scissions en Bourse de Canal+ (à Londres), de Havas (à Amsterdam) et Louis Hachette Group (à Paris), Vivendi est devenu une société de portefeuille qui ne possède plus que Gameloft à 100%.
Ses autres actifs sont composés de participations minoritaires dans Telecom Italia (17%), Lagardère (4,7%), l’ex-Mediaset MediaforEurope (19,78%), Telefonica (1,04%) et Banijay (19,21%).
Mais sa participation dans UMG constitue de très très loin son actif le plus important. Au cours actuel, cette participation vaut environ 4,7 milliards d’euros, soit plus que la capitalisation boursière de Vivendi (2,9 milliards d’euros).
Cette “aberration” mathématique s’explique par deux facteurs. D’abord, il faut prendre en compte la dette de Vivendi (environ 3 milliards d’euros) pour établir une comparaison plus pertinente.
Ensuite, Vivendi subit une décote de conglomérat élevé, le marché pénalisant toujours les entreprises qui rassemblent des participations minoritaires dans des sociétés hétéroclites aux bénéfices des “pure-players” d’un secteur. Ce qui peut s’expliquer, notamment, par l’absence de (ou les faibles) synergies opérationnelles entre ces différentes activités.
Au début du mois, Vivendi avait publié ses résultats annuels et avait alors dévoilé un actif net réévalué (son actif diminué de la dette), un indicateur qui peut directement se comparer à la capitalisation boursière, de 4,83 milliards d’euros au 31 décembre dernier. Ou 4,69 euros par action.
Or Vivendi cotait au 31 décembre à 2,57 euros (et 2,78 euros actuellement) ce qui traduit une décote d’ANR de 45%. Alphavalue estime que la société est “exagérément décotée” par le marché et a ainsi une opinion à l’achat sur le titre.
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