(BFM Bourse) - Avant une fin de semaine qui s'annonce particulièrement calme, en l'absence des investisseurs américains à l'occasion de la fête de l'Indépendance, le marché parisien a inscrit un nouveau plus haut annuel.
En dépit des limites -dont sont bien conscients la plupart des opérateurs- de l'effet d'annonce d'une trêve sur le front commercial entre les Etats-Unis et la Chine, un certain optimisme perdure sur les marchés d'actions et le CAC 40 a ainsi enregistré mercredi une quatrième séance consécutive de hausse pour clôturer à un nouveau plus haut depuis mai 2018. Dans un volume certes médiocre (moins de 2,5 milliards d'euros échangés), l'indice parisien a conquis 0,75%, à 5.618,81 points. C'est la première fois cette année que la Bourse de Paris termine au-delà de 5.600 points.
Après la rencontre tant attendue entre Xi Jinping et Donald Trump à Osaka le week-end dernier, les investisseurs gardent à l'esprit que les avancées sur le front commercial restent minces et que l'essentiel reste à faire avant d'arriver à un accord. Mais le marché a surtout salué ce mercredi les nominations de la française Christine Lagarde à la tête de la BCE et de l'allemande Ursula von der Leyden à la présidence de la Commission européenne.
Après 48 heures de marchandages, à Bruxelles, les dirigeants européens ont donc accordé leurs violons sur un casting féminin pour diriger l'UE. La nomination de l'ancienne présidente du FMI à la tête de l'institution monétaire a propulsé mercredi les taux d'emprunt européens à dix ans à de nouveaux plus bas historiques, le marché voyant en Christine Lagarde le choix de la continuité par rapport à la politique très accommodante menée par l'actuel président de la BCE, Mario Draghi. Le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne, ou "Bund", qui fait référence sur le marché européen de la dette, est ainsi tombé mercredi jusqu'à -0,399%.
Pour Hervé Goulletquer, stratégiste à la Banque Postale Asset Management, il ne fait aucun doute que les marché intégraient la préférence donnée à Christine Lagarde. Si l'expert rappelle qu'elle n'est "ni une experte en politique monétaire, ni une spécialiste des marchés financiers", les observateurs lui reconnaissent trois grandes qualités : "être une "grosse bosseuse", avoir un vrai sens de la négociation et savoir s'entourer", et "c'est peut-être là le plus important" ajoute Hervé Goulletquer.
Les opérateurs ont par ailleurs pris connaissance d'une série d'indicateurs importants. À commencer par les chiffres de l'indice PMI services d'IHS Markit pour juin en zone euro, plutôt rassurant avec une lecture finale à 52,2 (contre 51,8 en mai et une première estimation à 52,1) près le recul des PMI manufacturier en Chine et en zone euro.
Aux États-Unis, le marché se dirigeant vers de nouveaux sommets historiques, le troisième d'affilée pour le S&P500 (+0,6% à 2991 points vers 18h00), un nouveau pour le Dow Jones (+0,5% à 26.843 points) dont le précédent sommet remontait à octobre dernier, tandis que le Nasdaq évoluait lui juste en dessous d'un pic historique, à 8155 points (+0,6%). Si la croissance de l'activité dans les services a encore ralenti à 55,1 en juin, tandis que les chiffres des créations d'emploi dans le secteur privé (enquête ADP) pour juin et ceux des inscriptions hebdomadaires au chômage livraient des indications plutôt contradictoires sur l'emploi.
L'activité à Wall Street était sans surprise plutôt calme, la séance étant amputée de son après-midi avant de rester complètement fermée jeudi pour la fête nationale.
Peu d'actualité à signaler sur le front des valeurs, où les seuls mouvements notables sont à mettre sur le compte de changements de recommandation des analystes. Valeo (-3,7%) a ainsi souffert de la dégradation à sous-performance de l'opinion de MainFirst, le bureau d'études ayant par ailleurs ramené sa cible à 31 euros contre 36 euros auparavant. Vallourec a pour sa part résister à l'abaissement de la recommandation de Morgan Stanley, gagnant 1% avec le léger rebond du brut.
Au sein de l'indice phare, on peut également souligner les jolies performances de Pernod Ricard (+2,2%, à un nouveau record en Bourse) et de Vinci (+2,1%).
Les cours pétroliers enregistraient un certain rebond au lendemain d'un plongeon de plus de 4% pour les deux références mondiales de brut, malgré le prolongement de l'accord de l'Opep+ en vue de limiter l'offre d'or noir. Vers 17h45, le baril de Brent reprenait 0,99% à 63,02 dollars et celui de WTI 0,46% à 56,51 dollars.
Enfin, à la même heure, l'euro rétrocédait 0,09% à 1,1278 dollar.