(BFM Bourse) - La Bourse de Paris clôture non loin de son point d'équilibre alors que le gouvernement Barnier est menacé par une motion de censure après l'activation de l'article 49.3 pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
La Bourse de Paris commence la semaine sur une note indécise, tributaire des derniers développements sur la scène politique française.
Le CAC 40 clôture à proximité de son point d'équilibre (+0,02%), à 7.236,89 points ce lundi, non sans avoir hésité entre la hausse et la baisse en cours de séance. Les investisseurs continuent de surveiller le risque d'une censure du gouvernement français. Un risque qui se dessine de plus en plus alors que le Premier ministre, Michel Barnier, a déclenché lundi l'article 49.3 pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 , sans passer par la case vote.
Une épée de Damoclès
La France insoumise a déposé une motion de censure au nom du Nouveau Front populaire, tout comme le Rassemblement national. Elles feront l'objet de votes à l'Assemblée nationale, dans un délai de 48 heures. Le vote devrait donc techniquement avoir lieu à partir de mercredi.
"Après l'espoir suscité par des concessions du Premier ministre sur certaines mesures portées par le Rassemblement national, il apparaît que ces efforts ne suffisent pas. Le RN a confirmé son intention de voter la motion de censure déposée en réaction au recours au 49.3 par le gouvernement Barnier. Si les investisseurs avaient initialement salué les concessions du gouvernement, ils se montrent désormais inquiets face à la stratégie politique du RN, qui alimente une escalade dans l’instabilité politique en France", notent les stratégistes de Saxo Banque.
Cette instabilité politique a fait vaciller l'euro qui campe sous les 1,05 dollar, après l'utilisation du 49.3 par Michel Barnier. La monnaie unique rend 0,9% à 1,0484 dollar. Ce qui favorise les valeurs du luxe, qui occupent les plus fortes hausses du CAC 40 : Hermès termine en hausse de 4,75%, suivi de LVMH (+3,25%) et dans une moindre mesure Kering (+0,9%).
Sur le marché obligataire, l'écart entre le rendement du titre de dette française à 10 ans et celui de même échéance de l'Allemagne, baromètre de la confiance des investisseurs, s'élargit actuellement à plus de 88 points de base (0,88 point de pourcentage).
"Cette instabilité a des répercussions sur les marchés financiers: les taux (du titre de dette française à 10 ans), qui étaient en baisse, repartent à la hausse pour atteindre 2,91% (+0,70%). Le spread (écart, NDLR) avec l’Allemagne s’élargit à plus de 87 points de base, effaçant l’accalmie précédente. Les investisseurs sanctionnent le manque de vision et l’incertitude croissante, alors que l’objectif reste de ramener le déficit public à 5% d’ici 2025. Cet objectif sera un indicateur clé pour regagner leur confiance dans les finances françaises", poursuivent les stratégistes de Saxo Banque.
Sortie de route pour Stellantis
Du côté des valeurs, Stellantis, lanterne rouge du CAC 40, a chuté de 6,4% après l'annonce du départ inattendu de son directeur général, Carlos Tavares qui a démissionné dimanche. Ce qui ajoute de l'incertitude à court terme sur la valeur.
Hors indice vedette, Wordline termine en forte hausse de 14%, porté par un retour de spéculation après que Reuters a rapporté que des fonds de capital-investissement avaient commencé à examiner de potentielles offres de rachat.
Icade limite ses gains à 0,10% après avoir annoncé le relèvement de son objectif de cash-flow net courant pour l'exercice 2024.
Ipsos a rendu 4,4%, le groupe d'études par enquête recule à la Bourse de Paris après avoir indiqué ce lundi être en discussions avec Kantar Media en vue d'un potentiel rapprochement, confirmant ainsi des informations de l'agence Reuters.
Sur les autres marchés, le pétrole cède du terrain. Le contrat de février sur le Brent de mer du Nord redonne 0,25% à 71,66 dollars le baril tandis que celui de janvier sur le WTI coté à New York perd aussi 0,25% à 67,83 dollars le baril.