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Stellantis : Après la démission surprise de Carlos Tavares, Stellantis chute en Bourse

lundi 2 décembre 2024 à 10h20
Stellantis chute en Bourse

(BFM Bourse) - L'action Stellantis plonge ce lundi à la Bourse de Paris alors que son directeur général a rendu son tablier dans la nuit de dimanche à lundi. Ce qui surprend le marché et conduit le groupe dans le brouillard.

Carlos Tavares a perdu en quelques mois beaucoup de la réputation qu'il s'était bâtie en 10 ans. Ce qui l'a finalement contraint à quitter le navire plus tôt que prévu. Le directeur général de Stellantis a rendu dimanche sa démission au conseil d'administration de la société.

À la Bourse de Paris, l'annonce échaude les investisseurs. Le titre Stellantis perd 8,3% vers 10h20, accusant le plus fort repli du CAC 40. Sur l'ensemble de 2024, l'action du constructeur automobile flanche de 44,1%.

La chute du constructeur né de la fusion entre Peugeot SA et Fiat Chrysler, en janvier 2021, a été extrêmement brutale. Rappelons que l'an passé Stellantis avait signé la meilleure performance du CAC 40 (+59,23%).

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Des stocks trop hauts

Mais tout a basculé en 2024, année durant laquelle les problèmes nord-américains de Stellantis, longtemps ignorés par l'entreprise, ont fini par éclater et par plomber ses résultats.

La société a laissé ses stocks s'accumuler aux Etats-Unis, son plus important marché en termes de rentabilité, au point d'atteindre des niveaux préoccupants qui ont pesé tant sur ses ventes que sur ses marges. Au premier semestre 2024, sa marge opérationnelle courante en Amérique du Nord est passée de 17,5% à 11,4%.

Ces difficultés persistantes ont ensuite amené le groupe à émettre un lourd avertissement sur résultats, fin septembre, écornant au passage la crédibilité de la direction.

Début octobre, un premier électrochoc est survenu avec plusieurs changements managériaux dont notamment le départ de la directrice financière, Natalie Knight, qui sera restée moins d'un an et demi à ce poste.

Carlos Tavares, lui, avait sauvé sa place. Mais la société avait annoncé qu'il ne rempilerait pas à l'échéance de son mandat actuel, qui expire le 1er janvier 2026. Le dirigeant portugais a dû se résoudre à lâcher le volant avec plus d'un an d'avance, en rendant donc son tablier dimanche, avec effet immédiat.

Stellantis doit lui trouver un successeur d'ici à la fin du premier semestre 2025. D'ici là, John Elkann, héritier de la famille Agnelli (les fondateurs de Fiat) et président du conseil d'administration du constructeur automobile, présidera "un comité exécutif temporaire".

Un dirigeant isolé

Les raisons du départ soudain de Carlos Tavares n'ont pas été franchement explicitées par la société. "Le succès de Stellantis depuis sa création repose sur un alignement parfait entre les actionnaires de référence, le conseil d'administration et le CEO (directeur général, NDLR). Cependant, ces dernières semaines, des points de vue différents sont apparus, ce qui a amené le conseil d'administration et le CEO à la décision d’aujourd’hui", a expliqué Henri de Castries, un administrateur de Stellantis.

"Tavares cherchait certainement à procéder à des réductions de coûts importantes, alors que les problèmes de Stellantis sont plutôt dus à une vision démesurément optimiste de ses marques, de son pouvoir de fixation des prix et de sa position sur le marché, et d'une incapacité à tenir compte de l'angoisse croissante de ses concessionnaires, qui avaient l'impression que leur point de vue sur la situation réelle en première ligne était ignoré", commente Bernstein.

La démission du dirigeant "semble confirmer que Carlos Tavares était de plus en plus isolé (au sein du management mais également, donc, au sein du conseil) et, peut-être, trop rigide pour adapter une stratégie qui a certes délivré d’excellents résultats pendant de nombreuses années (redressement de PSA et d'Opel, débuts de Stellantis), mais ne semblait plus adaptée à l’environnement actuel comme en témoignent les importantes difficultés commerciales et opérationnelles du groupe cette année (pertes de parts de marché, stocks trop élevés, lancements difficiles, distribution, etc.)", développe de son côté Oddo BHF.

Le cas Ferrari

Dans tous les cas, le départ de Carlos Tavares ne rassure pas le marché quant à un potentiel redressement de Stellantis. Ce même si la société a confirmé dimanche ses objectifs pour 2024.

Depuis l'avertissement sur résultats de fin septembre "les investisseurs sont de plus en plus inquiets et se posent des questions sur Stellantis", souligne Bernstein. "Nous craignons que le départ (de Tavares) à court terme ne laisse présager une issue plus difficile pour nombre d'entre elles - au moins dans les mois à venir", ajoute le courtier.

"Avec ce départ, une page se tourne et la visibilité devrait rester faible tant qu’un nouveau commandant ne sera pas aux commandes du navire", juge de son côté Invest Securities.

Sur une note plus positive, Royal Bank of Canada rappelle le cas de Ferrari, une autre société dans le giron des Agnelli (qui détiennent 24,65% du capital) et dont John Elkann préside le conseil d'administration.

John Elkann avait temporairement remplacé le directeur général, Luis Camileri, après son départ en décembre 2020 pour des raisons personnelles. John Elkann a ainsi assuré l'intérim jusqu'en juin 2021 date à laquelle Benedetteo Vigna a pris la tête du cheval cabré. "Depuis lors, les actions de Ferrari ont augmenté de 140%", souligne Royal Bank of Canada.

À voir donc si John Elkann pourra reproduire ce succès chez Stellantis. "Elkann a déjà fait preuve d'un bon instinct lorsqu'il s'est agi de choisir un nouveau directeur général", juge Bernstein.

"Nous nous attendons à ce que le conseil d'administration envisage un mélange de candidats internes et externes, mais la période intérimaire sera difficile pour la direction de l'entreprise et les investisseurs", prévient le bureau d'études.

"Le fait qu'un grand nombre de managers talentueux de l'ex-FCA de l'ère Marchionne en Amérique du Nord aient quitté Stellantis complique les choses", ajoute-t-il.

"Le départ de Carlos Tavares pourrait également marquer le début d’une évolution de la gouvernance que nous jugeons aujourd’hui perfectible et pas étrangère aux difficultés opérationnelles rencontrées", juge par ailleurs Oddo BHF.

"En effet, dans la configuration actuelle, le CEO supervise, seul, un comité exécutif encore beaucoup trop large (29 membres aujourd’hui), héritage cumulé des approches historiques PSA/FCA, qui peut, selon nous, avoir pour conséquence de diluer les responsabilités et retarder les prises de décisions (nous restons, à ce stade, dans l’attente de précisions concernant la composition du comité exécutif temporaire mentionné hier mais il est probable que celui-ci penche encore davantage côté FCA)", souligne le courtier.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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