(BFM Bourse) - Toute la semaine, le CAC 40 ne savait pas sur quel pied danser. Et c'est la baisse qui a eu le dernier mot vendredi soir, l'indice vedette parisien perd près de 1,2% après un rapport mensuel sur l'emploi américain qui est de nature à conforter la Fed dans son cycle de durcissement monétaire. Le solde hebdomadaire s'affiche néanmoins positif.
A l'équilibre avant la statistique, le CAC 40 a brutalement basculé sous les 5.900 points en début d'après-midi après des chiffres mensuels de l'emploi américain meilleurs que prévu. Une robustesse de l'état de santé du marché du travail outre-Atlantique qui a été fraîchement accueillie par les marchés car synonyme d'une poursuite du resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine.
Le CAC 40 clôture cette séance en baisse de 1,17% à 5866,94 points en réaction à un emploi plus dynamique qu'escompté en septembre. Le principal baromètre du marché parisien a ainsi alterné rebonds (dont la plus forte hausse journalière depuis le 9 mars mardi) et baisses (jusqu'à -1,9% lundi avec les craintes sur Credit Suisse) sur une semaine finalement positive de 1,8%.
A Wall Street, la statistique a également reçu un accueil glacial. A la clôture des Bourses européennes, le Dow Jones cédait 1,6%, le Nasdaq rendait 2,9%, et le S&P 500 pliait pour sa part de 2%.
L'économie américaine a créé 263.000 emplois le mois dernier, contre 315.000 en août mais c'est plus que les 255.000 créations de postes prévues par le consensus. Le taux de chômage qui était attendu stable à 3,7% a finalement baissé de 0,2 point, à 3,5% au plus bas depuis février 2020. La croissance du salaire moyen est ressortie à 5% sur un an. La situation de l'emploi est étroitement surveillée par les marchés, car elle est liée à la lutte contre l'inflation. La dégradation du marché de l'emploi n'étant pas aussi forte qu'escompté, les chances de voir la Fed revoir sa stratégie en matière de taux sont donc plus que minimes.
Les dernières déclarations de la présidente de la Fed de San Francisco vont également dans ce sens, Mary Daly ayant mis en garde les marchés contre toute anticipation de baisse des taux en 2023. L'outil FedWatch attribue désormais une probabilité proche de 80% (70% avant le rapport sur l'emploi) pour une nouvelle hausse de taux de la Fed de 0,75 point de pourcentage, contre 20% des investisseurs pariant sur une hausse de 0,50 point de pourcentage début novembre.
En réaction, les taux se tendaient sur le marché obligataire. L'emprunt à 10 ans de l'Etat américain remontait à 3,873%, contre 3,56% mardi au plus bas. Le Bund allemand de même échéance se tendait lui aussi à 2,197% contre 1,771% mardi.
Renault carbure à la hausse, TotalEnergies aussi
Sur le front des valeurs, Renault accélère à la hausse (+4,9%), soutenu par Oddo BHF qui relève son opinion sur le constructeur au losange de neutre à surperformance avec un objectif de cours porté de 35 à 55 euros.
TotalEnergies termine en hausse de 2,6%, Technip Energies 0,3% alors que le Brent se négocie à plus de 97 dollars et le WTI à près de 92 dollars après la décision de l'Opep + de sabrer sa production de 2 millions de barils par jour pour le mois de novembre..
Eramet a limité ses gains à 0,6% au lendemain d'une lourde chute de 20%.
Ecomiam a gagné plus de 3% après des ventes dynamiques au quatrième trimestre de son exercice décalé 2021/2022.
STMicroelectronics a perdu 5,3% après que AMD a réduit ses prévisions de revenus trimestriels. Soitec a cédé de son côté 4,8% vendredi soir.
Ubisoft clôture en baisse de 2,25% alors que l'éditeur de jeux vidéos a annoncé le départ de son directeur de la création Igor Manceau, "pour raisons personnelles" à la fin du mois de novembre.
Sur le marché des changes, le dollar reprend des couleurs devant la détermination de la Fed à combattre l'inflation par de nouvelles hausses de son principal taux directeur. L'euro perdait 0,14% à 0,9778 dollar et la livre 0,5% à 1,1108 dollar.