(BFM Bourse) - Après avoir profité d'un net rebond des cours des matières premières, les valeurs minières sont désormais délaissées des investisseurs. En cause, les incertitudes géopolitiques et économiques qui sont venues jeter un froid sur la demande. Des risques qui ont d'ailleurs été pointés par un analyste dans sa dernière note consacrée au secteur minier.
Eramet reprend quelques couleurs au lendemain d'une séance particulièrement difficile pour l'entreprise minière. Le titre progresse de 3% vendredi en fin de matinée après avoir plongé de plus de 20% à 67,85 euros jeudi à la clôture.
A l'origine de ces lourds dégagements, plusieurs bureaux d'études qui ont dégradé leurs recommandations sur des actions de groupes miniers dont Eramet. Exane BNP Paribas est ainsi passé de superformance à neutre sur le spécialiste du nickel et du manganèse de haute qualité. Le bureau d'études a par la même occasion sabré son cours cible à 88 euros, contre 123 euros dans une précédente note.
ArcelorMittal n'a pas échappé à la sanction (-4,14% jeudi), et cette fois-ci elle est venue d'UBS. Le bureau d'études suisse est également passé à neutre sur le sidérurgiste avec un objectif de cours abaissé de 27 à 23 euros. UBS estime que le groupe va manquer le consensus au troisième trimestre, sous le coup d'une baisse de la demande alors que "ArcelorMittal a réduit ses capacités d'environ 14 millions de tonnes depuis juin."
Coup de froid sur la demande
Dans une note sectorielle, Berenberg pointe les raisons de ce divorce entre la Bourse et les valeurs minières. Le secteur est confronté à une série de défis importants. Berenberg cite le ralentissement de l'économie mondiale, la dégradation des relations entre l'Occident, la Russie et la Chine ou bien la hausse des coûts de production qui sont "autant de vents contraires importants" pour la banque.
Le secteur avait le vent en poupe, porté par le renchérissement des cours des matières premières. L'invasion de l'Ukraine par la Russie avait alors alimenté la volatilité des prix des métaux, notamment en perturbant l'accès au nickel en provenance de Russie et aux produits à base de manganèse et de titane en provenance d'Ukraine.
Mais les incertitudes géopolitiques et économiques sont venues jeter un froid sur la demande. Et donc sur le prix des métaux. Des risques que la société Eramet elle-même avait pointé à l'occasion de la publication de ses comptes du premier trimestre en avril dernier. Depuis ses sommets atteints en mars dernier (166 euros), Eramet a chuté de près de 60%, soit près de 100 euros de perdus. ArcelorMittal a quant à lui cédé 36% depuis son zénith annuel (33,02 euros) du 12 janvier.
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