(BFM Bourse) - Freinée par le secteur du luxe, la Bourse de Paris corrige légèrement jeudi à la mi-journée, les investisseurs optant pour la retenue à l'aube de l'intervention de Jerome Powell à Jackson Hole, malgré la publication d'indices d'activité PMI d'août supérieurs aux attentes tant en France qu'en Allemagne.
Au lendemain d'un joli rebond de 1,7%, la Bourse de Paris enregistre un repli de 0,34% à 5.417,02 points vers 13h00, jeudi, dans un faible volume d'échanges de 625 millions d'euros, qui témoigne de la prudence qui règne sur le marché parisien à la veille d'une nouvelle intervention de Jerome Powell. "Les indices européens devraient ouvrir sans tendance ce matin au lendemain de la publication de "minutes" de la Fed qui n’ont pas apporté un véritable éclairage aux interrogations économiques du moment" jugent les experts de Mirabaud dans leur note matinale, qui ajoutent que "la réunion de Jackson Hole n'est jamais aussi bien tombée".
Les "minutes" de la Fed -le procès-verbal de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed- publiées mercredi après la clôture révèlent que l'institution estime que si la faible croissance mondiale et les tensions commerciales risquent de ralentir l'économie américaine, elle doit garder "ses options ouvertes" sur l'évolution des taux et ne pas faire penser que ceux-ci sont "sur une voie toute tracée". Pour rappel, la Réserve fédérale américaine avait baissé les taux d'un quart de point de pourcentage (0,25%) pour la première fois depuis 2008 lors de sa dernière réunion monétaire du 31 juillet, affirmant prendre une "assurance" sur l'avenir face aux incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale. Selon le baromètre FedWatch de CME Group, les marchés estiment à 97,3% la probabilité d'une baisse de taux de 25 points de base en septembre. Ils n'estiment plus qu'à 2,7% la probabilité que la Fed opte pour une baisse d'un demi-point, contre plus de 30% il y a une semaine.
Au rayon des indicateurs, les premiers résultats des enquêtes mensuelles Markit -toujours très attendues- ont révélé des bonnes surprises en France et en Allemagne, où les indices PMI sont ressortis au-dessus des attentes. Selon un indice provisoire publié jeudi par le cabinet IHS Markit, la production manufacturière se redresse en août à 50,4 points après s'être contractée en juillet (49 points). Une valeur supérieure à 50 signale une expansion de l'activité, tandis qu'une valeur inférieure à 50 témoigne d'une contraction de celle-ci. Quant à l'activité globale, elle s'est redressée à 52,7 points, un plus haut en deux mois, contre 51,9 en juillet, alors que l'indice du secteur des services est à son plus haut niveau depuis novembre 2018. Outre-Rhin, La croissance dans le secteur privé s’est également accélérée, l’indice des directeurs d’achat (PMI) Composite, qui prend en compte les secteurs manufacturier et des services, étant ressorti à 51,4 contre 50,9 en juillet et un consensus de 50,5.
L'attention des investisseurs va désormais se reporter sur l'intervention de Jerome Powell au symposium annuel de Jackson Hole vendredi, où le patron de la Fed doit apporter de la clarté sur l'évolution de la politique monétaire face aux craintes qui s'amoncellent sur l'économie mondiale.
Le luxe plombe le CAC 40
Sur le front des valeurs, toujours très peu (voire aucune) actualité à signaler en cette période estivale. Au sein du baromètre du marché parisien, les valeurs du luxe enregistrent toutes des replis supérieurs à 1% (-1,2%% pour LVMH et Kering et Hermès, -1% pour l'Oréal), au lendemain de nettes progressions (+3,8% pour LVMH et +2,% pour Hermès notamment) dans le sillage des bons résultats du fabricant danois de bijoux Pandora. La pondération de ces valeurs (18% de celle du CAC) explique le recul de l'indice vedette du marché parisien à la mi-journée.
De l'autre côté du palmarès, les valeurs bancaires et automobiles sont bien orientées. Renault (+1,2%) continue de surfer sur son rebond de la veille provoquée par des informations de la presse italienne selon lesquelles les négociations pourraient reprendre entre le constructeur français et FCA en vue d'une fusion. Peugeot en profite aussi (+0,8%). Société Générale (+1,5%), BNP Paribas (+0,9%) et Crédit Agricole (+0,7%) avancent aussi, alors que BNP Paribas envisage de réduire les effectifs en France d'une filiale de services financiers (BNP Paribas Securities Services) aux investisseurs professionnels.
Sur le marché pétrolier, les cours des barils de Brent européen et de WTI américain progressent timidement au lendemain de la publication d'une baisse des stocks de brut aux États-Unis. Lors de la semaine achevée le 16 août, les réserves commerciales de brut ont diminué de 2,7 millions de barils pour s'établir à 437,8 millions grâce notamment à un tassement des importations et une hausse des exportations. Cette baisse est plus forte que celle attendue par les analystes interrogés par Bloomberg qui tablaient sur un recul de 1,5 million de barils. Peu avant 13h, le baril de Brent s'échange à 60,61 dollars, en hausse de 0,51% par rapport à la veille, tandis que le "light sweet crude" texan vaut 55,99 dollars (+0,56%). Enfin, la monnaie unique recule encore face au billet vert (-0,16%) à 1,1070 dollar.