Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

RENAULT

RNO - FR0000131906 SRD PEA PEA-PME
35.150 € +0.51 % Temps réel Euronext Paris

Renault : Une possible reprise des négociations avec Fiat fait flamber Renault en Bourse

mercredi 21 août 2019 à 13h01
Renault avance nettement en Bourse alors que la fusion avec FCA semble relancée

(BFM Bourse) - L'action Renault grimpe en flèche alors que la presse italienne évoque une possible reprise des négociations entre le constructeur français et Fiat Chrysler. Si le marché croit toujours en cette fusion, Renault et Nissan doivent d'abord revoir les termes de leur alliance pour que le groupe français obtienne le feu vert de Tokyo.

La firme au losange décolle en Bourse. Renault signe la meilleure performance de la matinée au sein de l'indice vedette de la cote parisienne, grimpant de 5,1% à 51,25 euros peu avant 13h, dans un marché en nette hausse (+1,4% pour le CAC). Dans le même temps, à la Bourse de Milan, le titre Fiat Chrysler Automobiles (FCA) avance également de 4%. Ces deux progressions interviennent en réaction à un article publié dans le quotidien italien d’information économique et financière Il Sole 24 Ore selon lequel les discussions entre le président de Renault Jean-Dominique Senard et le directeur général de Nissan Hiroko Saikawa se sont intensifiées au cours des dernières semaines.

Ces échanges, qui visent à redessiner l'actionnariat entre les groupes français et japonais au sein de l'alliance, serait suivi de près par le président de FCA John Elkann car ils pourraient permettre de relancer les négociations entamées fin mai dernier en vue d'une fusion entre les groupes automobiles français et italien.

Le marché croit toujours en cette fusion

Le 27 mai dernier, lorsque FCA avait annoncé le projet de fusion à parité avec Renault -une offre que le groupe français avait annoncé étudier avec intérêt-, les cours boursiers pris comme référence valorisaient FCA à 18 milliards et Renault à 15 milliards d'euros. Et si John Elkann, estimant que "les conditions politiques n'étaient pas réunies", avait retiré l'offre le 6 juin, les capitalisations boursières n'ont que peu évolué depuis, FCA valant toujours 17,5 milliards d'euros et Renault 14,5 milliards.

"Dans le complexe langage boursier, l'interprétation de cette relative immobilité des titres des constructeurs ne signifie qu'une chose : la probabilité que l'opération Renault-FCA ressuscite est considérée, par le marché, comme étant très élevée" pour Il Sole 24 Ore.

Des pourparlers qui n'ont jamais été interrompus

"Fortement soutenu par le patron John Elkann et Jean-Dominique Senard, le projet de donner vie au troisième groupe mondial du secteur automobile n'a jamais été définitivement mis au placard mais il est clair que, cette fois, aucun faux pas n'est autorisé" toujours selon le quotidien italien. Ce dernier précise que, selon des sources au fait du dossier, les pourparlers entre les deux groupes n'ont en réalité jamais été interrompues et visent à "armer" un dispositif qui recevrait le feu vert de toutes les parties prenantes.

Celles-ci sont nombreuses, rappelle Il Sole 24 Ore. Le premier acteur, et non des moindres, est l'État français, qui contrôle 15% du capital de Renault. Les Japonais de Nissan, partenaire de l'alliance, et les actionnaires des groupes concernés sont également à prendre en considération. Naturellement, dans ce type de situation, trouver un équilibre qui satisfait tout le monde apparaît complexe.

Revoir les termes de l'alliance Renault-Nissan pour avoir le feu vert de Tokyo

Pour effectivement donner naissance à un futur mastodonte du secteur, Renault et FCA réfléchissent actuellement à un plan en plusieurs étapes. À ce stade, la priorité est de revoir les termes et les poids respectifs de Renault et Nissan au sein de l'alliance entre les deux constructeurs, liés entre eux par des participations croisées qui voient le groupe français détenir 43% de Nissan, qui dispose lui-même de 15% du capital de Renault sans droit de vote. Nissan souhaiterait voir la part de Renault dans sa structure capitalistique ramenée à 35%, et voir la sienne portée à 20-25% dans l'actionnariat du groupe français.

D'après le quotidien italien, les discussions en cours entre Jean-Dominique Senard et son homologue japonais Hiroko Saikawa, suivies à distance par John Elkann, auraient sensiblement progressé au cours des dernières semaines. Il ne fait pas mystère que la direction japonaise considère la structure capitalistique actuelle de l'alliance déséquilibrée et avait été irritée par le rapprochement entre FCA et Renault à son insu, Nissan n'ayant été mis au courant des contacts entre les deux groupes quelques jours seulement avant leur officialisation. Pourtant, ces dernières semaines, les téléphones ont recommencé à chauffer entre Pékin et Tokyo alors que Nissan a été fragilisé fin juillet par la publication de ses résultats trimestriels dévoilant un bénéfice net en repli de 95%.

La cession d'une partie de l'offre Nissan, qui capitalise 24 milliards d'euros à la Bourse de Tokyo, pourrait évidemment se traduire par une riche distribution de dividendes aux actionnaires de Renault, à commencer par les Japonais eux-mêmes et le gouvernement français, qui détiennent 15% chacun. La sévère dégradation des performances de Nissan a fait évoluer le rapport de force et le feu vert à la fusion Renault-FCA pourrait ainsi devenir "le prix à payer" pour Tokyo, afin que le groupe français accepte de réduire sa participation dans son capital. L'élargissement du nouveau constructeur né de la fusion entre Renault et FCA deviendrait alors la base sur laquelle construire, dans un second temps, le premier groupe mondial dans le secteur automobile avec Nissan.

Si ce dossier est toujours d'actualité et que le scénario évoqué ci-dessus devient plausible, selon plusieurs sources au fait des discussions, c'est également car aucun des trois groupes ne veut abandonner ce projet de fusion. À moins que FCA souhaite complètement tourner la page et regarder de l'autre côté de l'Atlantique, le groupe italien ne dispose pas de réelle alternative à ce rapprochement. Le constructeur tricolore évolue pour sa part "dans une alliance en crise depuis quelques temps déjà" alors que Nissan doit faire face à des difficultés internes et à des résultats décevants, en plus de ses soucis de gouvernance avec son partenaire français.

Un groupe qui couvrirait tous les segments et toutes les zones géographiques

Dans ce contexte, les perspectives d'un élargissement de l'alliance franco-japonaise à FCA deviennent intéressantes, encore plus à la lumière du potentiel industriel que pourrait, du moins sur le papier, permettre l'agrégation des trois groupes. De fait, pour Il Sole 24 Ore, cette fusion permettrait à Renault et FCA d'atteindre "une masse critique capable de défier Volkswagen en Europe et dans le monde". En sus, le géant de l'automobile issu de ce rapprochement profiterait du savoir-faire de Renault dans les véhicules et les nouvelles technologies, ainsi que de la présence de FCA en Amérique du Nord.

La gamme de modèles proposés par un éventuel groupe FCA-Renault couvrirait en outre tous les segments du marché, de la petite citadine (Twingo) au très haut de gamme avec Maserati, en passant par Jeep et Ram, les moteurs actuels de la croissance du groupe transalpin. Le segment des voitures de luxe constituerait la grande contribution du groupe contrôlé par la famille Agnelli, avec des marques haut de gamme absentes du portefeuille du catalogue Renault.

Enfin, la fusion serait également géographiquement avantageuse puisque FCA enregistre l'essentiel de ses revenus en Amérique du Nord, alors que Renault est principalement présent sur le continent européen.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?

Recevez toutes les infos sur RENAULT en temps réel :

Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse


Par email

Forum suspendu temporairement
Portefeuille Trading
+336.90 % vs +56.64 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour