(BFM Bourse) - Fin de série. La Bourse de Paris met un terme à sa séquence haussière, les motifs d'incertitudes sur la situation politique en Italie et l'approvisionnement en gaz russe vers l'Europe ont fini d'achever les velléités haussières de l'indice vedette parisien. Le CAC 40 cède 0,27%, de retour sous les 6.200 points mercredi soir.
Après avoir inscrit un pic en séance à 6.245,47 points, le CAC 40 achève cette nouvelle journée boursière en baisse de 0,27%, de retour sous les 6.200 points à 6.184,66 points. A Wall Street, la tendance est plus indécise au lendemain d'une forte hausse : le Dow Jones grappillait 0,05%, le S&P 500 s'adjugeait 0,8% tandis que le Nasdaq progressait plus franchement (+1,2%) à la clôture des marchés européens.
L'apaisement qui prévalait en début de semaine après des propos rassurants de deux responsables de la Fed sur les anticipations de hausse des taux de la Réserve Fédérale fait désormais long feu. Les opérateurs redoutent désormais les répercussions d'une réduction ou pire d'un arrêt total des approvisionnements en gaz russe sur la croissance des pays dépendants du gazoduc Nord Stream 1, dont la réouverture est attendue jeudi. Un arrêt des livraisons de gaz russe en Europe couperait en effet la valeur du PIB allemand de près de 5% entre 2022 et 2024, selon des prévisions du Fonds monétaire international (FMI) publiées mercredi.
Par ailleurs, la Russie - par le biais de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov - a affirmé que ses objectifs militaires en Ukraine ne se cantonneraient plus uniquement à l'est du pays, mais pourraient s'étendre à "d'autres territoires" .
La situation politique italienne reste également dans le viseur des marchés. Le président du Conseil, Mario Draghi, se soumettra à un vote de confiance du Sénat ce jeudi à l'issue de son intervention destinée à éviter une grave crise politique dans le pays. Le futur de Mario Draghi au poste de président du Conseil sera en toile de fond de la réunion des gouverneurs de la Banque centrale européenne jeudi. La BCE a indiqué vouloir remonter ses taux directeurs de 0,25% pour la première fois depuis 2011. Mais l'actuelle trajectoire des prix à la consommation dans la zone pourrait conduire la BCE à durcir le ton et à procéder à une hausse plus importante de ses taux directeurs, de 0,5% rapporte Reuters, citant des sources proches du dossier.
Outre l'inflation, la Banque centrale doit contenir la divergence grandissante de la rémunération exigée par les investisseurs entre la dette des pays les plus solides et ceux jugés financièrement plus fragiles (le spread c'est-à-dire l'écart entre le rendement du Bund allemand à dix ans et son équivalent italien). L'outil anti-fragmentation qui sera dévoilé par la BCE pourrait répondre à un besoin imminent si la situation politique venait à s’envenimer en Italie avec un éventuel départ du chef de l'exécutif. Les anticipations d'une hausse des taux directeurs de la BCE maintiennent l'euro sur les 1,0202 dollar.
Sur le front des entreprises, Carrefour limitait ses gains à 0,7%, le distributeur a signé un accord de cession de sa participation de 60% dans Carrefour Taïwan à Uni-President, son "partenaire et coactionnaire de longue date".
Publicis gagnait pour sa part 1,8%, soutenu par la performance trimestrielle de son concurrent américain Omnicom.
Le laboratoire pharmaceutique français Virbac exclusivement dédié à la santé animale vient de dévoiler une croissance dynamique au premier semestre, l'amenant à confirmer ses prévisions financières pour 2022. Virbac prévient toutefois que la hausse des prix va peser sur ses coûts. Le titre perdait 9,7% pour enregistrer la plus forte baisse du SBF 120 mercredi à la clôture.