(BFM Bourse) - L'indice parisien clôture en hausse ce mercredi 4 juin, soutenu par les progressions d'Airbus, l'une de ses plus importantes capitalisations boursières, et de STMicroelectronics, réveillé par des commentaires de sa direction lors d'une conférence.
La Bourse de Paris valide une deuxième séance de progression ce mercredi 4 juin. Le CAC 40 clôture en hausse de 0,53% pour renouer avec les 7.800 points, à 7.804,67 points.
L'indice parisien est resté bien orienté sur fond de statistiques décevantes aux États-Unis. L'activité des services aux États-Unis, s'est contre tout attente contractée à 49,9 points en mai contre 52 attendus par le consensus, et après 51,6 points en avril.
Du côté de l'emploi, les créations de postes dans le secteur privé aux États-Unis ont été moins nombreuses qu'attendu par le marché. Selon l'enquête ADP, 37.000 postes postes ont été créés en mai, contre 60.000 en avril, alors que les économistes interrogés par Reuters en prévoyaient en moyenne 110.000.
Le président américain Donald Trump n'a pas tardé à réagir à ces chiffres, et appelle une nouvelle fois Jerome Powell à baisser les taux de la réserve fédérale pour soutenir une économie américaine au ralenti.
Powell tarde trop
"Les chiffres de l'ADP sont sortis. Powell 'trop tard' doit maintenant baisser les taux. C'est inconcevable. L'Europe a baissé neuf fois", a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social.
"Même s’il faut bien avoir en tête que l’enquête ISM services est très volatile d’un mois sur l’autre, on constate que la tendance est à la dégradation pour plusieurs composantes importantes comme les composantes 'nouvelles commandes' et 'activité'. L’incertitude portant sur la politique commerciale pèse sur les entreprises, comme on a également pu le voir avec les très faibles créations d’emploi en mai recensées par le rapport ADP (plus bas depuis plus de deux ans)", remarque Bastien Drut de CPR AM.
"Les données très faibles de l'ISM sur le secteur des services et les chiffres peu encourageants de l'ADP sur l'emploi indiquent que les entreprises restent préoccupées par l'environnement économique, malgré l'apaisement récent de certaines tensions commerciales. Tant que l'environnement commercial ne sera pas plus clair, il semble que le secteur des entreprises restera réticent à consacrer des ressources financières à des embauches", avancent de leur côté les économistes d'ING.
Les grands rendez-vous arriveront dans les prochains jours avec la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), jeudi, puis le rapport mensuel sur l'emploi américain, vendredi.
Les investisseurs gardent évidemment un œil sur les tensions commerciales. "Les marchés actions donnent l’impression d’être uniquement rythmés par les déclarations commerciales, faisant fi des conséquences économiques potentielles de cette guerre commerciale", constate Alexandre Baradez.
Airbus et STMicro grimpent
Du côté des valeurs, le CAC 40 a bénéficié du soutien Airbus, la sixième plus forte pondération de l'indice, qui a gagné 2,3%, propulsé par un potentiel méga-contrat en Chine et par des livraisons en mai moins mauvaises que redouté, selon des informations de Reuters.
Les semi-conducteurs évoluent en nette hausse, STMicroelectronics a bondi de plus de 11%, et clôture en tête du CAC 40 quand Soitec a repris 5,8%. Un intermédiaire financier donne deux raisons à la hausse du secteur. D'abord la direction du concurrent américain Onsemi a évoqué une des signes de reprise de la demande.
Ensuite, STMicroelectronics a participé à une conférence organisée par Exane BNP Paribas au cours de laquelle le groupe a lui aussi envoyé un message de confiance, anticipant une reprise cyclique dans les prochains trimestres.
Rémy Cointreau a gagné 4% après avoir publié des résultats annuels, certes, dégradés, mais qui contiennent quelques éléments encourageants.
Carmila a en revanche cédé 7,1% plombé par une cession de bloc d'actions de la part de Carrefour.
Global Bioenergies s'est effondré de plus de 90%, alors que le chimiste vert a annoncé être à la recherche d'un repreneur faute d'avoir eu un soutien d'investisseurs pour poursuivre ses activités.
Sur les autres marchés, l'euro prend 0,3% face au dollar à 1,1422 dollar. Le pétrole s'est retourné à la baisse après l'annonce d'une baisse plus forte que prévu des stocks américains d'or noir. Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord redonne 1,3% à 64,80 dollars le baril tandis que celui de juillet sur le WTI coté à New York lâche 1% à 62,78 dollars le baril.