(BFM Bourse) - Le titre Airbus progresse de 3,7% en fin de matinée ce mercredi 4 juin et porte sa hausse à plus de 6% en deux jours. Des informations de presse font état de livraisons rassurantes pour le mois de mai tandis que la Chine pourrait passer une commande de centaines d'avions pour la société, selon Bloomberg.
La saison des résultats est désormais achevée et le Salon du Bourget ne débutera que dans deux semaines. Cela n'empêche pas l'action Airbus d'afficher une forme étincelante.
Le titre du groupe d'aéronautique et de défense s'adjuge 3,7% en fin de matinée ce mercredi 4 juin, signant la deuxième plus forte hausse du CAC 40. Sur deux jours, l'action grimpe d'environ 6%.
Selon un analyste, deux explications peuvent justifier ce mini-rallye boursier. Premièrement, Airbus devrait publier des livraisons rassurantes au titre du mois de mai. Le groupe communiquera officiellement ses chiffres d'ici à la fin de la semaine.
Mais Reuters, sur la base de sources industrielles, a rapporté mardi que la société avait livré 51 appareils sur le cinquième mois de l'année, en baisse de 4% sur un an. De son côté, le cabinet Cirium pointe plutôt vers 49 unités. Contacté par BFM Bourse, Airbus n'a pas souhaité commenter ces informations.
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Il faudra carburer
Ces chiffres n'ont rien de fantastiques. Mais "il y avait des inquiétudes de la part des investisseurs au début du mois, certains allant jusqu'à redouter que l'on tombe autour de 30-35 livraisons en mai, alors que l'on sait qu'il faut toujours attendre la fin du mois avec Airbus, qui a tendance à terminer fort", explique l'analyste précédemment mentionné. "Certes, ils devront cravacher en juin, un bon mois généralement, et probablement arriver autour de 70 livraisons, pour ne pas être trop en retard. Mais c'est rassurant", ajoute-t-il.
Par ailleurs, dans un commentaire écrit en réaction aux informations de Reuters, Jefferies se dit réassuré par le niveau de production des "gliders" (planeurs). Ce sont des avions dont la production est achevée mais qui, faute de moteurs, ne peuvent être expédiés au client. Airbus produit des planeurs quand le groupe fait face à des difficultés d'approvisionnement de moteurs auprès de ses fournisseurs, comme Pratt&Whitney ou CFM International (la coentreprise Safran/GE Aero).
Jefferies note que ces planeurs sont estimés autour de 20 à 25 unités pour le deuxième trimestre, ce qui signifie que la production totale d'Airbus a augmenté de 6% à 8% depuis le 1er janvier, des chiffres que la banque juge "rassurants".
Rappelons que les livraisons d'Airbus sont toujours âprement suivies par le marché car l'essentiel du paiement d'un avion survient lorsque celui-ci est réceptionné par le client. Autrement dit, l'évolution des livraisons d'Airbus donnent une bonne indication sur les perspectives de cash du groupe pour l'année.
Airbus compte livrer autour de 820 avions cette année. Sur la base de 51 avions en mai, la société aurait livré sur les cinq premiers mois de l'année 243 appareils. Autrement dit il lui faudrait arriver à un chiffre moyen de plus de 80 avions par mois sur le reste de l'année pour tenir ses objectifs. L'avionneur a toutefois l'habitude de finir en trombe. Au quatrième trimestre 2024, la société avait livré 269 appareils, soit 90 par mois en moyenne.
Méga-commande chinoise en vue
L'autre source d'explication de la hausse d'Airbus en Bourse ce mercredi provient d'informations de presse faisant état d'une potentielle une méga-commande. L'agence Bloomberg évoque un contrat allant de 200 à 500 avions de la part de la Chine à l'avionneur européen et qui pourrait être annoncée à l'occasion de la célébration des cinquante années de relation diplomatique entre la Chine et l'Union européenne.
L'agence explique que les gros porteurs pourraient se tailler la part du lion dans cette commande. Airbus n'a pas non plus souhaité commenter ces déclarations. "Compte tenu des niveaux actuels du carnet de commandes et de l'accent mis sur l'exécution (de la production, NDLR), les commandes tendent à ne plus avoir autant d'importance qu'auparavant pour Airbus", rappelle Jefferies.
"Toutefois, nous signalons que la Chine était déjà sur le point de passer une commande de plus de 100 A330neo avant le salon aéronautique de Farnborough l'année dernière, ce qui ne s'est pas concrétisé. Si cette commande se concrétise, elle pourrait donner lieu au versement d'un solide acompte, car la Chine a tendance à passer ses commandes dans des délais plus courts que les compagnies aériennes", souligne néanmoins l'intermédiaire financier.
"La commande de 292 A320neo passée par la Chine en juillet 2022 s'est donc accompagnée d'un niveau élevé d'acompte, ce qui a stimulé la performance du flux de trésorerie libre au troisième trimestre", rappelle Jefferies à titre d'exemple.
"Si la commande chinoise porte sur des A330neo et s'il se confirme que Boeing n'est pas dans l'équation, ce sera une claque pour Boeing", juge l'analyste anonyme précédemment cité, qui considère que l'information reste "positive" pour l'action Airbus. "Airbus a moins de visibilité sur l'A330 neo, le carnet de commandes assurant cinq à six années de production contre plus de dix années pour la famille A320 neo", complète-t-il.
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