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GLOBAL BIOENERGIES

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Global bioenergies : A la recherche d'un repreneur, le chimiste vert Global Bioenergies s'effondre en Bourse

mercredi 4 juin 2025 à 14h48
Global Bioenergies cherche un reprenueur

(BFM Bourse) - En difficulté financière, le chimiste vert est à la recherche d'un repreneur dans le cadre d 'une procédure de conciliation. Mais pour l'actionnaire, cette procédure va déboucher sur une liquidation judiciaire et une radiation des actions cotées à la Bourse de Paris.

Le temps est plus que maussade pour les entreprises impliquées dans la transition écologique, souhaitant substituer des produits d'origine pétrolière par des produits dits plus" verts". À court de trésorerie, le spécialiste de l’hydrogène vert McPhy a annoncé mi-mai qu'il serait placé en liquidation judiciaire et, logiquement, radié de la cote.

Et un destin similaire se profile pour Global Bioenergies. Le chimiste vert va aussi quitter la place parisienne par la petite porte, à la suite d'importantes difficultés financières. La société s'est spécialisée dans le développement d'isobutène (une molécule habituellement dérivée du pétrole) à partir de ressources végétales.

Dans un communiqué diffusé mardi 3 juin après la clôture, Global Bioenergies a admis qu'elle ne parvenait pas à trouver d’investisseurs stratégiques pour financer la poursuite de son activité en dépit des "efforts" déployés et "des discussions établies ces derniers mois avec de grands acteurs industriels".

Le chimiste vert avait fondé tous ses espoirs dans une version biosourcée de l'isododécane, ingrédient essentiel des produits cosmétiques jusqu'ici dérivé du pétrole. La solution proposée par Global Bioenergies permet aux industriels des cosmétiques d'offrir à leurs clients des produits d'origine naturelle tout en conservant les propriétés de l'isododécane conventionnellement issu de la pétrochimie.

Cette substance peut être utilisée dans l'élaboration de produits cosmétiques, représentant jusqu'à 50% de la composition, mais aussi en tant que... carburant pour l'aviation.

De déceptions en déceptions...

Or, la société originaire d’Évry a essuyé de nombreux revers ces derniers mois. En octobre 2024, Global Bioenergies a dû mettre un terme aux développements pour le marché de la cosmétique, faute d'avoir pu financer son usine de 2.500 tonnes. L'entreprise, n'a pas non plus eu le soutien de L'Oréal, son premier actionnaire.

Ce revers avait alors contraint Global Bioenergies à se consacrer au développement de la production de carburant d’aviation durable ("SAF"), avec un modèle de partenariats industriels. La société se disait confiante dans la recherche de partenaires puisque son procédé fait partie des rares solutions à avoir obtenu la certification ASTM D7566, une norme qui régit le recours aux carburants aériens durables à l’échelle mondiale.

Début mai, Global Bioenergies avait annoncé la signature d'une "Term Sheet" ou lettre d'intention en français, avec un grand industriel international - dont le nom a été tenu secret - pour codévelopper un procédé de production de carburants d’aviation durables à un coût réduit et avec une diminution des émissions de CO2.

Mais au regard des dernières informations communiquées par la société, on peut vraisemblablement conclure que ces discussions pour financer cette phase industrielle n'ont pas abouti à un engagement plus ferme.

"Nous avons contacté de multiples investisseurs potentiels, essentiellement de grands industriels amenés à jouer, au-delà de leur investissement, un rôle opérationnel dans le projet. Malgré plusieurs discussions nourries et en dépit de marques d’intérêt notables, nous constatons malheureusement qu’aucun de ces acteurs ne souhaite, en minoritaire ou en majoritaire, entrer au capital de la société dans sa configuration actuelle et dans le contexte géopolitique que nous connaissons, délétère pour les investissements dans les solutions de lutte contre le réchauffement climatique et de transition énergétique. Ce constat nous oblige à rechercher dès à présent un repreneur de l’activité", concède Marc Delcourt, cofondateur et directeur général de Global Bioenergies.

Or, la société ne dispose plus que d'une trésorerie de 3 millions d’euros alors qu'en face, elle croule sous des dettes bancaires de plus de 13 millions d'euros à fin 2024. Autrement dit, le temps joue contre Global Bioenergies qui, dos au mur, se voit contrainte de lancer une recherche officielle de repreneurs.

Elle prendra la forme d’un "prépack cession", qui est une procédure de restructuration préalable à une procédure collective, visant à faciliter la cession d'une entreprise en difficulté. Global Bioenergies explique cette procédure de "prépack cession" permet à de potentiels repreneurs de se positionner sur la reprise de tout ou partie des activités et des actifs d’une entreprise.

La date limite de dépôt des offres est fixée au 9 juillet 2025. Global Bioenergies explique que les offres des différents repreneurs potentiels seront ensuite étudiées et le repreneur sera choisi par le Tribunal de Commerce d’Evry, avec un dénouement qui pourrait intervenir en septembre ou en octobre 2025.

"Si les développements opérés et les collaborations établies au cours des dernières années, notamment dans le carburant d’aviation durable, pourraient intéresser certains acteurs industriels, il est selon nous peu probable que le produit de cession soit suffisant pour permettre un remboursement du passif et une reprise du capital de Global Bioenergies. Il est en effet fort probable que la transaction passe par le "prepack cession", avec non reprise du passif et radiation des titres de la cote", estime TP ICAP Midcap.

Une radiation des actions à venir

La société prévient que la réalisation de ce plan de cession, arrêté par le Tribunal de Commerce d'Evry, sera suivie de la liquidation judiciaire de la société, et entraînera la radiation de la cotation des actions de Global Bioenergies, dont la valeur résiduelle attendue serait nulle.

"Dans un environnement de plus en plus compliqué dans le secteur (remise en cause de nombreux projets de limitation des émissions de CO2 ou de compensation des émissions), les dirigeants n’ont malheureusement pas pu trouver les soutiens financiers nécessaires pour poursuivre les développements, marquant probablement la fin de l’aventure boursière de Global Bioenergies", remarque TP ICAP Midcap.

"Dans le cadre de cette reprise d’activité en prépack cession, les produits de cession perçus ne permettraient vraisemblablement aucun remboursement des actionnaires, pour lesquels la perte serait alors totale", prévient aussi son dirigeant. "Je suis moi-même l’un des plus importants actionnaires de Global Bioenergies et je suis pleinement conscient de la perte financière que cela représentera pour chacun", ajoute-il.

Pour les actionnaires, le bilan est donc amer. À la Bourse de Paris, l'action Global Bioenergies s'effondre de 90% à pour coter moins de 0,10 euro. La société a effacé quasiment l'intégralité de sa valeur par rapport à un prix d'introduction de 19,85 euros en juin 2011.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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