(BFM Bourse) - Après avoir échoué à rebondir mardi, le CAC 40 repart significativement à la baisse ce mercredi, sous l'effet conjugué du regain de vigueur sur le front pandémique et de la nouvelle évocation, par un responsable de la Fed, d'un possible hausse des taux dès 2022.
Anxieux face à la propagation du variant Delta, le marché parisien lâche du lest ce mercredi, au lendemain d'une séance où le rebond ne s'est pas matérialisé (+0,14%) après -déjà- un lundi bouclé nettement dans le rouge (-0,98%). Peu avant 12h15 ce mercredi, le baromètre de la place parisienne cède ainsi 0,74% à 6.518,47 points. Très volatil, celui-ci a cédé jusqu'à 1,4% en fin de matinée, après une ouverture légèrement dans le vert. Tout cela dans un volume de transactions qui s'étoffe sensiblement par rapport aux séances précédentes, plus d'un milliard d'euros de titres ayant déjà changé de mains au sein du CAC à ce stade.
"Le variant Delta voyage dans le monde à une vitesse inquiétante, venant entraver à nouveau les perspectives de reprise économique", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, soulagée toutefois par "des taux super bas" et "des politiques monétaires extrêmement accomodantes". Sauf que sur ce dernier point, un responsable de la Fed -Christopher Waller- a de nouveau jeté un pavé dans la mare en évoquant une hausse des taux envisageable dès 2022. "Il faudrait que le taux de chômage chute de manière assez sensible, ou que l'inflation continue de s'établir à un taux très élevé, avant que nous puissions sérieusement envisager une hausse des taux en 2022, mais je ne l'écarte pas", a-t-il ainsi expliqué à Bloomberg.
L'Opep et de nombreuses statistiques attendues
"Au cours des prochaines 24 heures, l'attention des investisseurs devrait se porter sur les prix du pétrole" avec une "focalisation sur la réunion de l'Opep+", prévient Milan Cuktovic, analyste pour Axi. Avant cela, les opérateurs ont pu prendre connaissance, en fin de matinée, de la première estimation de l'inflation en zone euro sur le mois de juin. Après avoir atteint la borne haute de l'objectif fixé par la BCE en mai (à 2,0%), celle-ci s'est légèrement repliée en juin, à 1,9% selon des chiffres d'Eurostat parus mercredi. Les investisseurs vont désormais se tourner vers l'enquête ADP (sur l'emploi américain), réalisée par le cabinet privé en ressources humaines du même nom, prélude au rapport officiel qui sera publié par le Bureau of Labor Statistics (BLS) ce vendredi.Côté valeurs à Paris, le compartiment automobile est en souffrance, tant du côté des constructeurs (-1,9% pour Renault, -1,1% pour Stellantis) que des équipementiers (-4% pour Valeo, -3% pour Plastic Omnium, -2,4% pour Faurecia et -1,9% pour Michelin). Les bancaires (-1,4% pour Société Générale, -1,3% pour BNP, -1,2% pour Crédit Agricole) et le secteur du luxe (-1,4% pour Kering, -1,1% pour LVMH notamment) sont également mal orientés, ce qui pèse sur la tendance.
Le reste de la cote est animé par les (nombreux) changements de recommandations, qui se traduisent par des gains de 2% pour Sodexo et Rémy Cointreau, ainsi que par plusieurs assemblées générales déterminantes. Chez Lagardère (-1%), la transformation du groupe en société anonyme, mettant fin au pouvoir absolu du gérant commandité Arnaud Lagardère qui devient PDG, a ainsi été actée dans la matinée.
Du côté de Solutions 30, les actionnaires ont bien approuvé les comptes 2020 qu'EY avait refusé de certifier. Après avoir pris jusqu'à 16% dans la matinée, le titre réduit néanmoins son avance peu avant 14h (+6%).
Les cours pétroliers repartent de l'avant à la veille du sommet de l'Opep+, le baril de Brent reprenant 1% à 75 dollars quand celui de WTI grimpe de 1,2% à près de 74 dollars. Sur le marché des changes, la parité eurodollar retombe sous les 1,19 (-0,11% à 1,1887 dollar).