(BFM Bourse) - La séance du jour est une preuve tangible de la versatilité des indices boursiers. En nette baisse dans les premiers échanges, le CAC 40 s'est offert un puissant rebond de 1,8% dans le sillage de l’ouverture haussière des marchés américains mardi. La tête d'affiche était incontestablement EDF, dont le cours a flambé de près de 15% pour se rapprocher du prix proposé par l'Etat pour retirer l'énergéticien de la cote.
Les premiers échanges ne laissaient présager une telle fin de séance. En baisse de plus de 1% en début de journée, le CAC 40 s'est redressé à l'équilibre à la mi-journée avant de tout bonnement d'accélérer à la hausse tel une fusée. Le rebond de Wall Street a permis à l'indice vedette parisien de clôturer à une dizaine de points de son plus haut du jour (6.213,88 points), à la faveur d'un gain de 1,79% à 6201,22 points. Les volumes d'échanges restent toutefois réduits à 2,93 milliards d'euros, témoignant de la prudence des opérateurs à l'avant-veille d'une réunion cruciale de la Banque centrale européenne et d'une période chargée en résultats d'entreprises.
L'impact du dollar fort sur les comptes des entreprises américaines
Outre-Atlantique, après une séance fébrile lundi, les principaux indices rebondissaient de plus de 1,7% pour le Dow Jones et de 2% pour le Nasdaq au moment de la clôture européenne. Les opérateurs ont fait fi des statistiques relatives au marché immobilier, révélant une chute de 2% des mises en chantier de logements en juin, pour tomber à un plus bas en neuf mois. Du côté de l'actualité des entreprises, le rythme des publications entreprises monte en puissance. Derniers résultats en date, ceux du fabricant américain de jouets Hasbro qui ont été pénalisés au deuxième trimestre par la vigueur du dollar face à ses principales contreparties. Le géant informatique IBM a concédé que le renforcement du dollar avait rogné ses revenus de 900 millions de dollars au second trimestre.
Du côté des statistiques européennes, la hausse des prix à la consommation en zone euro a été confirmée au niveau record de 8,6% sur un an en juin après 8,1% en mai. Cette nouvelle poussée de l'inflation justifie la volonté de la Banque centrale de remonter ses taux directeurs de 0,25% pour la première fois depuis 2011, lors de sa prochaine réunion de politique monétaire jeudi. Mais l'actuelle trajectoire des prix à la consommation dans la zone pourrait conduire la BCE à durcir le ton et à procéder à une hausse plus importante de ses taux directeurs, de 0,5% rapporte Reuters, citant des sources proches du dossier. Ces mêmes sources révèlent que Christine Lagarde serait activement à la manœuvre pour décrocher un accord sur un mécanisme anti-fragmentation dont les contours restent encore à être peaufinés. Dans ce contexte, l'euro continuait sa progression et prenait 1% à 1,0234 dollar après avoir fait une brève incursion sous la parité pour la première fois depuis 20 ans en fin de semaine dernière.
Par ailleurs, les livraisons de gaz russe transitant par le gazoduc Nord Stream 1 devraient reprendre jeudi comme prévu au terme des opérations de maintenance annuelle, ont déclaré mardi à Reuters deux sources proches du dossier.
EDF vedette du jour
La saison des résultats est officiellement lancée, Alstom a ouvert le bal des publications périodiques. Mais le traditionnel rendez-vous microéconomique du mois de juillet a été éclipsé par EDF, dont la cotation a repris mardi matin alors que l'Etat vient de préciser les modalités de la renationalisation du groupe énergétique. EDF clôture en hausse de 14,7%, l'Etat qui détient 84% du groupe a annoncé son intention de racheter les quelque 16% du capital qu'il ne détient pas dans EDF.
Orpea gagnait 4,90% tandis qu'ADP progressait de 1,6%. L'opérateur aéroportuaire a relevé ses prévisions de trafic pour 2022, après avoir observé une importante hausse du nombre de ses passagers au premier semestre.
En baisse de 6% à la mi-journée Alstom est parvenu à contenir ses pertes à 2,6%, l'équipementier ferroviaire a certes vu ses ventes progresser au premier trimestre de son exercice décalé 2022/2023, mais a annoncé une dégradation de ses prises de commandes sur la période. Le groupe a également prévenu que l'inflation et les pénuries de composants électroniques allaient créer des incertitudes sur ses activités opérationnelles.
Les prix du pétrole marquaient une pause mardi après leur fort rebond de la veille, le WTI baissait de 0,2% à 101,84 dollars tandis que le Brent perdait 0,1% à 105,63 dollars. La veille, les tarifs pétroliers s'étaient appréciés de près de 5%, la visite du président américain en Arabie Saoudite n'ayant pas permis des avancées notables sur une éventuelle augmentation de la production de brut du pays du Golfe.