(BFM Bourse) - Au lendemain d'un net repli (-1,86%) provoqué par le regain de craintes inflationnistes, la Bourse de Paris se montre prudente dans l'attente des chiffres de l'inflation du mois dernier aux Etats-Unis.
L'économie mondiale commence-t-elle en train de surchauffer ? Les marchés auront un début de réponse en début d'après-midi avec la publication de l'indice des prix à la consommation pour avril aux Etats-Unis. "Il n'y a pas de secret, nous allons certainement voir un chiffre d'inflation important aujourd'hui, la question est de savoir à quel point", note Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. Mardi, les investisseurs ont déjà été désagréablement surpris par la publication des prix à la production en Chine, qui se sont révélés "plus élevés que prévu en raison des pressions exercées par... les matières premières", soulignait l'économiste John Plassard, directeur adjoint chez Mirabaud. Publication qui avait entretenu les préoccupations d'une hausse de prix durable qui pourrait favoriser une remontée des taux d'intérêt plus rapide qu'escompté, avec à la clé un accès de faiblesse de -1,85% pour le CAC 40.
Et face aux "doutes persistant concernant l’évolution future de l’inflation et de la manière dont les banques centrales pourraient gérer une fièvre (de l’inflation) durable non anticipée", le marché parisien peine à rebondir ce mercredi, également affecté par la nouvelle clôture dans le rouge à New York (entre -0,1% pour le Nasdaq et -1,4% pour le Dow Jones). Après avoir changé de direction plusieurs fois au cours de la matinée, le baromètre parisien affiche une très légère avance de 0,09% à 6.272,28 points vers 12h50, dans un volume de transactions limité à 930 millions d'euros à ce stade.
Toujours sur la thématique qui préoccupe les marchés actuellement, l'inflation harmonisée aux normes européennes (IPCH) a atteint 2,1% en Allemagne sur un an en avril, dépassant pour le deuxième mois consécutif l'objectif de la BCE. En France, elle s'est élevée à 1,6% en rythme annuel, selon des données définitives publiées ce jour.
Les investisseurs vont désormais reporter leur attention sur l'indice des prix à la consommation pour avril aux Etats-Unis, qui sera publié à 14h30 et qui risque bien de dicter la tendance de l'après-midi sur les marchés mondiaux. Les économistes interrogés par Reuters tablent sur une hausse des prix de 0,2% sur le mois écoulé et de 3,6% sur un an. "Qu'elle soit faible ou forte, l'inflation n'empêchera pas la Fed d'injecter davantage de liquidités dans le système dans un avenir prévisible", estime toutefois Ipek Ozkardeskaya.
Bénéteau recherché, Ubisoft sanctionné
Dans ce climat attentiste, les publications d'entreprises continuent d'alimenter la cote -bien que le gros de la saison des résultats trimestriels soit maintenant passé- dans un sens comme dans l'autre. En haut du palmarès, Bénéteau flambe de 16,3% à 13h après avoir relevé ses perspectives annuelles, le constructeur de bateaux de loisirs constatant une nette reprise de son activité sur le mois d'avril. Dans l'autre sens, Ubisoft lâche 9% dans le sillage de résultats trimestriels records mais en-deçà des attentes du marché. L'énergéticien EDF avance pour sa part de 2% après avoir pourtant fait état de "discussions difficiles" avec Bruxelles concernant son projet de réorganisation.Sur le segment des sociétés biotechnologiques, le pionnier de la nanomédecine Nanobiotix a conclu un nouvel accord de licence -après la rupture du précédent avec le taïwanais PharmaEngine en mars dernier à l'initiative de Nanobiotix- pour son produit phare NBTXR3 (conçu pour détruire les tumeurs cancéreuses lorsqu’il est activé par radiothérapie) en Asie, et grappille 2,6%.
Au chapitre énergétique, les cours du brut rebondissent, aidés par un recul moindre que prévu des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis selon les données de l'API -à confirmer avec la publication de celles de l'EIA cet après-midi- et par les dernières prévisions de l'Opep, qui table toujours sur un fort rebond de la demande en 2021. Le baril de Brent reprend 1,15% à 69,34 dollars vers 13h10, et celui de WTI en fait de même (+1,19% à 66,02 dollars). Sur le Forex, la monnaie unique efface ses gains de la veille face au billet vert (-0,19% à 1,2130 dollar).