(BFM Bourse) - Déjà bien orienté la veille, le CAC 40 progresse à de nouveaux sommets en cette deuxième séance boursière de 2022. Si les valeurs "Covid" comme Eurofins ou bioMérieux sont à la peine, les investisseurs se lancent sur la piste de titres délaissés notamment dans les biotechs.
Nouveau jalon historique pour l'indice phare parisien, qui franchit 7300 points pour la première fois de son histoire mardi, dans un marché relativement calme par ailleurs. Au lendemain d'une hausse de 0,90%, le CAC 40 accélère de 1,37% à 7.315,88 points vers 12h30.
Le tournant de l'année civile passé, force est de constater que la toile de fond n'a en rien changé par rapport à fin 2021 avec une envolée des contaminations au coronavirus mais l'espoir que la vague Omicron soit moins dangereuse et la perspective d'un durcissement des conditions monétaires mais l'idée que cela permette d'éviter à l'inflation de déraper outre-mesure. "A mesure qu'on obtient davantage de données, il semble que oui, le variant soit bien plus contagieux, mais qu'il n'entraîne pas un nombre d'admissions à l'hôpital proportionnellement plus important, mais le contraire en réalité. L'un dans l'autre, il ne semble pas devoir stopper la reprise de l'économie mondiale" d'où cette frénésie d'achat, observe Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.
De leur côté, les stratèges des grandes banques d'investissement multiplient les notes optimistes vis-à-vis du potentiel des marchés, à l'image de JPMorgan qui assure que les catalyseurs à la hausse ne sont pas épuisés, alors que la majorité des indices sont au plus haut historique.
On lit de mêmes assurances sous la plume de Credit Suisse ou Société Générale, et à peine plus de prudence chez Goldman Sachs ou BlackRock. En tous cas, les investisseurs ont visiblement choisi de se laisser porter pour le moment avec à la clé un énième record pour le CAC, comme ce fut le cas hier pour les indices américains.
A Paris, la saison des publications annuelles a déjà débuté. A vrai dire, il s'en faut d'un mois et demi mais il existe un cas particulier, celui de la société foncière Argan : il ne faut à cette entreprise que 24 heures après la clôture de chaque trimestre pour présenter sans faillir ses réalisations de la période écoulée. En 2021, Argan a ainsi récolté 156,8 millions d'euros de loyers, en augmentation de 10% par rapport à 2020 et au-delà de l'objectif fixé à 154 millions... La valeur du patrimoine de la foncière est désormais évalué à 3,745 milliards d'euros hors droits. Le titre grimpe à un nouveau record de 120 euros (+0,84%).
Dans le reste de l'actualité, Société Générale grimpe de 3,8% alors que sa filiale Boursorama apparaît bien placée pour reprendre le portefeuille de clients d'ING France, rapporte La Tribune, qui indique qu'il n'y a plus que deux acquéreurs en lice (l'autre étant Crédit Mutuel Arkéa pour sa filiale Fortuneo). M6 gagne 2% avec la prise de contrôle du réseau d'agences immobilières créé par son animateur Stéphane Plaza.
Du côté des biotechs, Abionyx flambe de 30% alors que sa molécule phare va être expérimentée à titre "compassionnel" en tant que traitement du Covid-19. AB Science se contente de 2,6% après reçu de l'ANSM l'autorisation de tester son masitinib dans la sclérose en plaques.
Inversement, les spécialistes du diagnostic in vitro bioMérieux (-2,35%) ou Eurofins (-2,10%) reculent, comme si la manne des tests allait disparaître du jour au lendemain. De même, le concepteur d'un vaccin "classique" contre le coronavirus Valneva accentue son plongeon (-15%), là aussi une forme de pari sur le fait qu'Omicron finisse par apporter à l'ensemble de la population une forme définitive d'immunité.
Du côté des devises, l'euro ne trouve toujours pas de répit, perdant 0,12% 1,1284 dollar. LEs cours pétroliers demeurent favorablement orientés, à 79,64 dollars pour le Brent (+0,84%) et une progression au même rythme pour le WTI à 76,72 dollars.