(BFM Bourse) - Le CAC 40 a ouvert en nette hausse ce jeudi alors que le spectre d'un défaut de paiement des Etats-Unis s'éloigne, et qu'une accalmie toute relative règne sur les prix de l'énergie.
Rouge, vert, rouge, vert... Depuis quelques semaines (mois), chaque décrochage un peu violent est quasi-inlassablement suivi d'un rebond d'ampleur équivalente. C'est encore le cas ce jeudi "après que le chef de la minorité républicaine du Sénat américain, Mitch McConnell, a déclaré qu'il proposerait une extension à court terme du plafond de la dette ou un processus de réconciliation accéléré" relève John Plassard, directeur des investissements de Mirabaud. Cette mesure permettrait d'éviter un défaut de paiement des États-Unis, attendu entre le 18 octobre et le début du mois de novembre et qui pesait sur les marchés depuis des semaines. Le soulagement provoqué par cette annonce offre au CAC 40 un solide rebond de 1,35% à 6.580 points vers 12h50, au lendemain d'une séance où le baromètre a réussi à limiter son recul à 1,24% après avoir lâché jusqu'à 2,3% dans la matinée sous l'effet d'une impressionnante flambée des prix de l'énergie.
Le rebond du jour est par ailleurs alimenté par le repli des prix du pétrole et ceux du gaz naturel, dont les nettes progressions ces derniers jours ont nourri les craintes d'une flambée de l'inflation à même d'inciter les banques centrales à réduire plus rapidement que prévu leur soutien au marché. Membre du directoire de la BCE, Franck Elderson a affirmé ce jeudi que l'institution observe de près l'accélération actuelle des prix de l'énergie et son impact éventuel sur l'inflation, mais considère toujours ce phénomène comme temporaire.
Baisse de la production allemande
Le regain d'optimisme à l'œuvre sur les marchés prend largement le pas sur la statistique décevante du jour: celle d'une baisse de 4% de la production industrielle allemande en août sous l'effet de perturbations des chaînes d'approvisionnement, notamment dans le secteur automobile. En France, l'inflation devrait redescendre sous les 2% d'ici un an, a déclaré jeudi François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France alors que les prix à la consommation ont augmenté de 2,1% (chiffres provisoires) en septembre et que l'Insee prévoit que l'inflation atteindra "2,3% en octobre" avant de refluer à 2,1% en décembre.
L'enthousiasme retrouvé des investisseurs ne se traduit en revanche pas par de vastes mouvements sectoriels, 38 des 40 valeurs de l'échantillon phare évoluant en territoire positif à la mi-journée. Seules baisses du jour, Eurofins cède de nouveau 1,1% tandis que Vivendi affiche un repli marginal (-0,3%). Sur le SBF 120, le recul est nettement plus prononcé pour Ubisoft (-5,2%) en réaction aux retours mitigés sur son seul blockbuster de l'année (Far Cry 6), et malgré un net relèvement d'objectif de la part de Midcap.
Résultats pré-cliniques positifs pour Abionyx
De l'autre côté du palmarès, Valeo et Faurecia bondissent respectivement de 7,2% et 6,4% après avoir tout deux fait l'objet de plusieurs notes positives d'analystes hier. Sur le CAC, Saint Gobain prend 5% au lendemain de la présentation de son plan stratégique à horizon 2025, tandis que les titres parmi les plus délaissés hier reprennent du poil de la bête (+3,9% pour Alstom, +3,7% pour Renault, +3,4% pour ArcelorMittal, +3,3% pour URW). Veolia grappille pour sa part 0,5% après avoir annoncé le succès de son augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros destinée à financer une partie de l'acquisition de son rival historique Suez.
Si l'actualité propre aux entreprises est relativement faible, la biotech Abionyx s'adjuge 8,8% après l'annonce de résultats pré-cliniques positifs pour un médicament visant à soigner des pathologies oculaires.
Sur le marché pétrolier, les cours du brut se dirigent vers une deuxième séance consécutive de baisse après la hausse surprise (+2,3 millions de barils) des stocks de brut américain mercredi. Le baril de Brent cède 1% à 80,3 dollars vers 13h20, et celui de WTI recule de 1,6% à 76,2 dollars. Enfin, le dollar rétrocède un peu de terrain face à la monnaie unique (0,14% pour la parité eurodollar à 1,1572) mais reste proche de son récent plus haut de 14 mois.