(BFM Bourse) - Après avoir atteint le seuil des 7.000 points pour la première fois de son histoire en début de matinée, le CAC 40 poursuit sa hausse et évolue à un niveau sans précédent à la mi-journée, toujours porté par le regain d'appétit pour le risque après les propos accommodants des banques centrales.
Comme allergique au rouge, l'indice vedette de la cote tricolore est bien parti pour boucler une 7e séance consécutive dans le vert ce vendredi. Le cap symbolique des 7.000 points franchi en début de matinée n'a pas freiné la progression du CAC 40, qui affiche un gain de 0,72% à 7.038,17 points vers 12h30, dans un volume d'échanges fourni (près 1,4 milliard d'euros à ce stade) témoignant du regain d'appétit des opérateurs pour les actifs risqués. Galvanisé par des Banques centrales plus accommodantes que prévu et de nouveaux résultats trimestriels positifs, le CAC 40 gagne à ce stade 3% en rythme hebdomadaire.
Le CAC a donc fait tomber plusieurs barrières cette semaine. Son record historique en clôture, d'abord, ce mardi. Puis son pic absolu en séance, mercredi. Deux jalons qui se refusaient à lui depuis plus de 21 ans. Et il devrait donc finir la semaine en beauté, sauf si les statistiques mensuelles du marché du travail aux Etats-Unis, dernier grand rendez-vous macroéconomique à l'agenda, viennent gâcher la fête en début d'après-midi.
Selon le consensus établir Reuters, la publication devrait marquer un rebond de l'emploi après la déception marquée de septembre, liée en grande partie au variant Delta du coronavirus: les économistes attendent en moyenne 450.000 créations de postes en octobre contre 194.000 seulement le mois précédent et une baisse du taux de chômage à 4,7%. Il y aura "deux points majeurs à examiner" dans ce rapport prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote: "le chiffre réel qui montrera combien de personnes ont rejoint le marché du travail le mois dernier" et la hausse du salaire moyen. "Le problème avec les salaires plus élevés est qu'ils rendent l'inflation beaucoup moins transitoire, et une inflation moins transitoire devrait appeler un ajustement des taux d'intérêt également", explique-t-elle.
D'après les analystes de Deutsche Bank, cette statistique toujours très attendue perdra néanmoins de son influence en tant que moteur du marché "maintenant que la décision de la Fed de réduire ses achats d'actifs a été prise et qu'une hausse des taux est largement considérée comme repoussée au moins jusqu'au milieu de l'année prochaine". Pour les marchés, ce ton accommodant signifie que les liquidités devraient rester abondantes pendant encore un moment.
Le luxe tire de nouveau le marché parisien
Aux valeurs à Paris, les compartiments du tourisme et du transport aérien ont été soutenues par l’optimisme suscité par l’annonce de Pfizer, et trustent les premières places des différents palmarès. Celui du CAC est ainsi dominé par Safran (+5%) et Airbus (+4,5%) juste derrière URW (+5,1%). Au sein du SBF 120, c’est Accor (+6%) qui affiche la meilleure performance du jour. Air France – KLM gagne aussi 4,6%
En baisse, les groupes présents sur le marché des tests de diagnostic du Covid-19 ont accusé le coup des résultats de l'essai clinique de Pfizer: Sartorius Stedim a chuté de 8,6%, BioMérieux de 6,6%. Valenva dévisse de son coté de 11,5% et Eurofins Scentific cède 3,6%.
Bien orienté, le secteur du luxe, compte tenu de sa pondération, a nettement contribué à la bonne orientation de l'indice phare. LVMH avance de 2,4% et revient tout proche de son sommet historique, Kering gagne 1,7% après des commentaires favorables d'analystes et Hermès s'adjuge 1,2%, à un nouveau sommet historique proche de 155 milliards d'euros de capitalisation. Worldline (+3,8%) poursuit également son rebond.
De l'autre côté, Legrand cède encore 1,7% au lendemain de la publication de ses résultats trimestriels.
Plusieurs publications trimestrielles étaient par ailleurs au menu ce vendredi, à commencer par Axa dont les revenus ont progressé de 7% sur les neuf premiers mois de l'exercice. Le géant de l'assurance a par ailleurs annoncé un vaste plan de rachats d'actions, mais termine la séance sur un repli limité (-0,2%). Casino grappille 0,3% après avoir fait état d'une amélioration de ses activités au troisième trimestre, la levée des restrictions sanitaires ayant notamment favorisé ses enseignes en France. L'opérateur boursier paneuropéen Euronext lâche 3,5% malgré des résultats en nette hausse, portée par l'intégration de la Bourse de Milan et le dynamisme sur le front des introductions en Bourse. Le spécialiste de la publicité JC Decaux avance de 5% après avoir vu ses revenus croître de plus de 20% en données organiques sur le dernier trimestre. Spie évolue peu (+0,7%) en dépit d'un léger relèvement d'objectif de marge annuelle à 6,1%, contre 6,0% précédemment. Enfin, le spécialiste de l'image Technicolor lâche 3,6% après s'être dit "en bonne voie" pour atteindre ses objectifs annuels malgré des pénuries de composants.
Le groupe pharmaceutique Ipsen cède de son côté 6,1%, victime d'un abaissement de recommandation de Morgan Stanley.
Au chapitre énergétique, les cours repartent légèrement à la hausse au lendemain d'un accès de faiblesse notamment imputable aux menaces américaines. À 18h30, le baril de Brent remonte de 2,7% à 82,7 dollars et celui de WTI rebondit de 3,2% à 81,3 dollars.
Enfin, sur le marché des changes, la monnaie unique ne parvient toujours pas à rebondir face au billet vert (+0,04% à 1,1559 dollar).