(BFM Bourse) - Dans un marché très calme au cœur de l'été, la Bourse de Paris recule de 0,61% jeudi en clôture, après avoir repris plus de 6% au cours des huit dernières séances. L'absence de progrès sur les négociations au Congrès américain prive le marché de catalyseur.
Après avoir longuement hésité sur la marche à suivre, n'affichant qu'un recul très modeste à la mi-journée, le CAC 40 a glissé dans le rouge au cours de l'après-midi en dépit des chiffres plutôt encourageants des nouvelles demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis. L'indice phare boucle donc la séance sur une baisse de 0,61% à 5.042,38 points, dans un volume d'échanges en nette contraction, tout juste supérieur à deux milliards d'euros. Après avoir repris 6% depuis son creux du 31 juillet dernier, à la faveur de sept hausses au cours des 8 dernières séances, le CAC 40 reprend donc sa respiration, faute d'avancées sur le plan d'aide américain.
"Les marchés européens ont abandonné une partie de leurs gains de ces derniers jours, après que la présidente de la chambre des représentants Nancy Pelosi a refroidi les attentes d'un prochain accord sur un plan de relance" pour aider les ménages et les entreprises à surmonter les conséquences de la crise sanitaire, résume Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Wall Street encore dans le désordre
La Bourse de New York évolue sans direction claire dans le sillage des nouveaux chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage, passées sous le seuil du million de personnes pour la première depuis mars, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail. Quelque 963.000 personnes se sont inscrites au chômage aux Etats-Unis entre le 2 et le 8 août, en baisse par rapport au 1,19 million de la semaine précédente. C'est également bien moins qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur 1,15 million.Cependant, nuance Patrick O'Hare de Briefing.com, "les nouvelles demandes d'allocations sont environ quatre fois plus importantes que ce à quoi le marché était habitué avant la flambée de la fin mars" quand des millions d'Américains ont perdu leur emploi, frappés par les répercussions économiques de la pandémie de Covid-19. À 18h10, le Dow (-0,1%) et le S&P (+0,1%) tournent autour de l'équilibre, tandis que le Nasdaq (+0,8%) continue de voler de record en record.
Du côté des indicateurs déjà publiés jeudi, en France, le taux de chômage a encore reculé pour s'établir à 7,1% au second trimestre selon l'INSEE. L'institut attribue toutefois la baisse "en trompe l’œil" de 0,7 point au confinement qui a empêché beaucoup de personnes sans emploi d'en chercher un.
Les valeurs bancaires, automobiles et aéronautiques souffrent de la rotation sectorielle
Directeur adjoint des investissements chez Mirabaud Securities, John Plassard soulignait dans sa note matinale le "retour en force des valeurs de croissance (face aux valeurs dites "value"), précisant que cette rotation sectorielle avait pris (momentanément ?) fin hier soir", tout en rappelant "qu’il faut faire extrêmement attention à cette thématique car nous avons eu plusieurs faux départs dernièrement". Ce mouvement s'est confirmé jeudi sur le marché parisien, où les compartiments au rebond depuis le début de la semaine ont subi des prises de bénéfices. parmi les plus fortes baisses de la séance, on retrouve ainsi ArcelorMittal (-3,7%), Renault (-2,8%), Airbus et BNP Paribas (-2,2%), Unibail (-2,1%) ou encore Crédit Agricole (-2%).Dans l'autre sens, les valeurs "value" affichent de modestes gains, à l'exception de Worldline (+2%).
Parmi les plus petites valeurs, la biotech Genkyotex a annoncé un accord d’acquisition par son homologue suédois Calliditas Therapeutics d’un bloc de contrôle de 62,7% de son tour de table, et son cours de Bourse s'ajuste à l'offre qui correspond à une prime de près de 30% par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le marché pétrolier, les deux références mondiales de brut refluent jeudi après-midi, le baril de Brent lâchant 0,97% à 44,99 dollars vers 18h20, quand le "light sweet crude" texan cède 0,98% à 42,25 dollars.
La monnaie unique revient à proximité de son récent plus haut avec un nouveau bond de 0,30% à 1,1818 dollar.